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Quand les Chambres d’agriculture naviguent à vue
Publié dans Finances news le 10 - 02 - 2005

Dans un pays à vocation agricole comme le Maroc, les Chambres d’agriculture sont supposées jouer un rôle déterminant pour accompagner le processus induit par la mondialisation. Néanmoins, avec des missions aux contours mal circonscrits, des moyens financiers insuffisants, un personnel peu formé… elles ont plus que jamais besoin de se mettre à niveau.
Etablissements financés par les deniers publics, les Chambres d’agriculture sont sous tutelle administrative, technique et financière de l’État.
Pour l’histoire, les premières Chambres d’agriculture ont été créées en 1913 par arrêté résidentiel. Elles étaient appelées communément Chambres françaises de commerce, d’industrie et d’agriculture.
Leurs membres, Français, étaient nommés par le Résident général. Mais, après l’indépendance, le dahir du 24 octobre 1962 donna un nouveau statut aux Chambres d’agriculture.
Depuis cette date, le texte les régissant a été enrichi par plusieurs amendements. Quant aux missions qui leur sont dévolues, elles sont généralement peu ou mal effectuées lorsqu’elles ne manquent pas d’unité et de cohérence. Dans le cas d’espèce, l’on constate que ces missions sont déjà réalisées par d’autres intervenants publics ou privés, sans que le partage des compétences et la répartition des responsabilités soient clarifiés.
Pour preuve, dès leur création, l’organisation juridique et financière de ces établissements pouvait déjà présager des difficultés de fonctionnement.
En clair, l’implication et le contrôle de l’Etat offraient peu d’espace de manœuvre à la direction de ces organismes dont les attributions relèvent beaucoup plus de la représentation et de la consultation. Aujourd’hui, les Chambres d’agriculture doivent accompagner les changements qu’impose la mondialisation.
Certes, il existe des organisations professionnelles agricoles au Maroc, mais les actions de ces dernières doivent être menées de concert avec les Chambres d’agriculture.
Manque de moyens
L’on n’a pas besoin de démontrer le rôle qu’elles auront à jouer, encore faut-il qu’on leur donne les moyens.
Sur le plan financier, les moyens proviennent exclusivement des subventions publiques et représentent actuellement quelque 16 millions de dirhams, soit environ 430 000 dirhams par chambre annuellement. Budget bien dérisoire puisqu’il permet de couvrir à peine les dépenses de fonctionnement.
En l’an 2000, il y a eu un projet-décret qui prévoyait une taxe parafiscale sur les produits agricoles afin de financer les associations (70%) et les Chambres (30%). Signé par le ministère de l’Intérieur et celui de l’Agriculture, le projet n’a pas encore vu le jour. En attendant des jours meilleurs, l’on peut encore puiser dans les caisses du fonds de développement agricole. Pour l’anecdote, certaines Chambres ne disposent même pas de fax.
Cependant, pour ce qui est du personnel, c’est une autre paire de manches. Le niveau de la formation, si ce n’est la formation, tout court fait surtout défaut.
Les Chambres disposent au total de 260 agents dont environ 80% soumis au statut du personnel des Chambres; le reste étant mis à la disposition de celles-ci par le ministère de l’Agriculture.
Une analyse concernant les organisations professionnelles agricoles émanant du ministère de l’Agriculture laisse apparaître que près de la moitié du personnel n’ont pas dépassé le niveau du collège, 13% n’ont aucun niveau d’études et seulement 11% ont une licence ou le niveau équivalent. C’est gravissime pour un pays à vocation agricole. Ceci explique que la faible qualification et le manque de profils spécialisés handicapent fortement les Chambres dans l’exercice de leurs missions.
Ledit rapport souligne également l’absence d’une véritable politique de recrutement et de formation continue. Quant à la représentativité, si de prime abord elle s’avère insuffisante, le dahir de la création des Chambres prévoyait que seul le citoyen marocain ayant un lien direct avec la terre y soit éligible.
De ce fait, contrairement à d’autres pays, certains organismes et personnes ayant des activités liées étroitement à l’agriculture ne sont pas éligibles aux Chambres d’agriculture.
C’est le cas pour les coopératives agricoles, les producteurs hors-sol, les salariés des exploitations et groupements professionnels agricoles. Pour ainsi dire, les Chambres d’agriculture sont loin d’être représentatives de toute la diversité du monde agricole.
Non pas qu’elles soient des «coquilles vides», des coquilles vidées de toute leur substance, mais des entités pour lesquelles toutes les chances de réussite ont été écartées dès le départ.
Pourquoi les a-t-on créées alors ? Certes, l’on pourrait considérer que le monde agricole sort d’une longue période basée sur une politique publique interventionniste et qu’il se trouve directement exposé à tous les risques du libéralisme économique, lorsqu’il ne s’agit pas des aléas climatiques.
En tout état de cause, les Chambres d’agriculture doivent jouer le rôle qui leur sied sinon elles seront appelées à disparaître.
Pour l’instant, la faiblesse des moyens laisse peu d’espoir aux grandes actions.


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