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Homo economicus : Quelle place l'Homme occupe-t-il dans un monde guidé par l'économie ?
Publié dans Finances news le 20 - 12 - 2012

La société devient de plus en plus compétitive, l'obsession des chiffres et la manie des classements s'imposent partout.
Les différentes utopies de l'humanité ont touché tous les domaines, sauf l'économie.
Dans le cadre de la mondialisation, le Maroc peut jouer le rôle de leader régional.
Daniel Cohen, l'économiste de renom et professeur à l'Ecole normale supérieure, était l'invité du 3ème cycle des conférences-débats de la banque privée du Groupe Attijariwafa bank. L'intervenant a animé une rencontre pour commenter son dernier ouvrage «Homo Economicus».
«La société devient de plus en plus compétitive, l'obsession des chiffres et la manie des classements s'imposent partout: l'économie guide le monde. Mais vers quelle destination ?», c'est ainsi que Cohen décrit la problématique de son ouvrage.
Il s'est inspiré de la théorie de Thomas Robert Malthus qui, au 18ème siècle, avait prédit que «la population tend à croître plus vite que les substances».
La mondialisation a fait naître des pays émergents et il y a eu une forte demande sur les matières premières. Le dérèglement du monde a commencé à partir des années 80, même si la crise ne s'est déclenché que vers 2008.
Cohen a souligné qu'il y a une nette augmentation de la consommation des antidépresseurs, des cas de suicide et de divorce. Ce phénomène a commencé aux Etats-Unis durant les années 60. «Quand l'Amérique perd ses repères, le monde occidental les perd aussi», a-t-il commenté.
Les économistes ont constaté qu'il y a dysfonctionnement. Homo Economicus serait-il l'incarnation d'un rêve brisé ? Le conférencier a mis en relief les différentes utopies de l'humanité qui ont commencé à partir du 18ème siècle, notamment celle de l'émancipation. Celle-ci a touché pratiquement tous les domaines sauf celui de l'économie. Il a conclu qu'il y a une règle simple : l'homme ne peut pas s'enrichir. Quand il atteint un certain niveau, il cherche toujours un niveau plus élevé.
La croissance économique s'est accompagnée de la croissance démographique qui va limiter les richesses. Les Marxistes et l'Eglise ont rejeté cette théorie.
Durant les 30 glorieuses, plusieurs économistes ont remarqué que, malgré la croissance, le niveau de satisfaction ne s'améliore pas. Pour comprendre ce paradoxe, Cohen estime que la richesse ne procure pas la satisfaction. Il a donné à titre d'exemple le cas des Américains qui sont moins satisfaits comparativement avec les années 60, et cela est dû essentiellement à l'effondrement de l'esprit civique. Aux Etats-Unis, il y a deux forces contraires: un individualisme dur qui choque les Européens et un fort communautarisme qui est en déclin.
Les forces de la compétition sociale sont devenues plus fortes que la collaboration sociale. Cohen a assimilé ce déclin à celui de l'Empire romain. Nous sommes dans une période où la société n'arrive pas à s'apaiser. On peut chercher le bien-être avec le souci du bien commun.
On ne peut pas miser constamment sur la science pour apporter des solutions à l'humanité. Il faut à cet égard de la coopération entre les peuples pour éviter les conflits. « A quoi bon faire la course à la richesse si les perspectives sont ternes ?», s'est-il interrogé.
Dans le monde occidental, il y a eu une modification des clés de la répartition des richesses qui a entraîné une progression des inégalités.
La façon de concevoir la production a été réinventée. Le pacte moral a commencé à se dissoudre il y a quelques décennies. Il y a une désintégration verticale des chaînes de valeur. «Nous sommes entrés dans un monde où la compétition est la règle. Une incitation financière ne s'accompagne pas nécessairement d'une satisfaction. Les peuples, quand ils ne sont pas satisfaits, se révoltent ou votent pour les extrêmes», a dit Cohen.
L'intervenant a souligné que les pays européens sont victimes de l'effet multiplicateur : à force de réduire le déficit, ils pénalisent la croissance.
Concernant le Maroc, Cohen a estimé que le pays, à l'instar des autres pays émergents, a résisté à la crise, mais jusqu'à quand ? Un certain ralentissement commence à impacter des Etats comme la Chine ou le Brésil. Le Maroc peut jouer le rôle de leader régional. La mondialisation est un centre et des périphéries. «Le Royaume peut être une centre pour d'autres périphéries», a-t-il commenté.
Par par C. J.
Homo Economicus ou quand la compétition l'emporte sur la coopération
En réaction à la multiplication des formes de compétition dans les domaines de l'entreprise, la santé publique, l'éducation, etc., Daniel Cohen propose dans son livre «Homo Economicus, prophète égaré des temps modernes» une réflexion sur la quête individuelle du bonheur face à la marche des sociétés dans un contexte d'économie mondialisée. Le bonheur ? Les indicateurs de satisfaction et de bien-être stagnent ou régressent, dans les entreprises comme dans les couples. L'efficacité ? Les crises financières et les risques écologiques montrent qu'elle laisse beaucoup à désirer! La liberté ? Non plus, tous ceux qui ont parié que la prospérité mènerait à la démocratie se sont trompés : ce sont les crises qui renversent les tyrans.
En vérité, l'économie tend à imposer... son propre modèle : celui où la compétition l'emporte sur la coopération ; où la richesse acquise renforce le besoin d'en accumuler davantage ; où, finalement, une espèce étrange, celle de l'«Homo economicus», se hisse au-dessus des autres, propageant partout sa logique néo-darwinienne.
Prolongeant les analyses de son précédent livre, La Prospérité du vice, l'économiste Daniel Cohen nous entraîne dans une réflexion au long cours sur le rapport entre la quête du bonheur individuel et la marche des sociétés. Passant de la Rome antique au Pékin d'aujourd'hui, scrutant les enjeux des révolutions numérique et génétique, il dresse une vaste carte des plaisirs et des peines du monde contemporain.


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