Un réseau ferré durable africain nécessite l'ancrage d'une véritable culture de sûreté    Belgique. Le Maroc dans la liste des pays sûrs    Sécurité : Le Maroc prend part à la 49e Conférence des dirigeants arabes de la police    Le Maroc, un modèle en matière de dessalement de l'eau de mer et de promotion des énergies renouvelables    La Bourse de Casablanca termine sur une note positive    Une plateforme mondiale pour l'innovation bleue : lancement du Salon des technologies marines en Chine orientale    Partenariat Maroc–Etats-Unis : Bourita s'entretient avec l'ambassadeur Buchan    Barça: Blessé, Dani Olmo forfait pour au moins quatre semaines    Liga: Un match de suspension pour Azzedine Ounahi    Chris Davies encense Imran Louza : « l'un des meilleurs milieux du Championship »    La prison d'Al Arjat dément toute grève de faim de Mohammed Ziane    Interview avec Nadir Zaibout : À la découverte du projet pédagogique du meilleur enseignant du primaire    ONCF : Réduction de 50 % pour les personnes en situation de handicap    Berlinale 2026 : Le CCM accompagnera dix projets à l'European Film Market    La Caftan Week revient pour une 26e édition    Cours des devises du mercredi 03 décembre 2025    Le Maroc, un pays pivot dans un échiquier international fracturé et polarisé (MEDay)    2.640 milliards USD d'importations affectés par les nouveaux droits de douane en un an, un record en 15 ans    USA: Trump compte révéler l'identité du prochain président de la Réserve fédérale américaine, début 2026    Le président français entame une visite en Chine    Des pays de l'Otan promettent plus d'un milliard d'aide militaire à l'Ukraine    Processus de paix en Palestine : Quelle plus-value peut apporter le Maroc ? [INTEGRAL]    Digitalisation : la Chambre des représentants numérise l'accès à l'information    Maxime Prévot réaffirme le soutien belge au plan d'autonomie et annonce un renforcement global de la coopération avec le Maroc    Rabat et Niamey scellent un partenariat diplomatique    L'OM souhaite garder Aguerd pour le choc contre Monaco avant la CAN    Mondial 2026 : le Ghana met en place un comité stratégique    Coupe du Monde de la FIFA 2026TM : De nombreuses stars attendues pour le Tirage au sort final    Tournoi UNAF féminin U20 : Le Maroc remporte le titre    CAN 2025 : Les arbitres en stage de préparation au Caire    Douanes commerciales : Ceuta et Melilla misent sur le sommet Maroc-Espagne    Les Emirats arabes Unis réaffirment leur soutien à la marocanité du Sahara (Ambassadeur)    Al Omrane réalise un chiffre d'affaires de près de 3 milliards de DH à fin septembre    Face au grand froid, le Royaume active son dispositif d'urgence Riaya 2025-2026    Températures prévues pour jeudi 04 décembre 2025    FIFM 2025 : Clara Khoury on bringing Palestine's voice to the screen in «The Voice of Hind Rajab»    CAF preps match officials for AFCON Morocco 2025    The FIFM 2025 pays tribute to Moroccan artist Raouya    Infrastructures : comment la performance privée masque un déficit public    Pedro Sepulveda Chianca : "Le convoyeur est la solution de transport la plus flexible pour l'industrie minière"    Le FIFM 2025 rend hommage à l'artiste marocaine Raouya    Porte-Bagage, Abdelkarim El-Fassi : « Il y a tant d'amour dans les familles où tout passe dans le silence »    Le Maroc élu à la vice-présidence du Conseil de la FAO    FIFM 2025 : Clara Khoury, porte-voix de la Palestine avec «The Voice of Hind Rajab» [Interview]    Le Salon du livre du CNEM investit l'Artorium pour célébrer la bibliodiversité marocaine    Interview avec Amr Moussa : "La solution à deux Etats est encore possible, il ne faut pas désespérer"    FIFM 2025. Maryam Touzani présente son film « Calle Malaga » à Marrakech    Avant sa projection au FIFM, le film "El-Sett" crée la controverse en Égypte    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



«Schizophrénies marocaines» de Abdelhak Najib
Publié dans Finances news le 01 - 03 - 2021

«Lève-toi, papa, et lis» me dit Miriam, ma fille, mon médecin.
«La lecture est un adjuvant à bon compte, ça va t'aider à guérir» ajoute-t-elle en me tendant les chroniques de Abdelhak Najib : «Schizophrénies marocaines», un ouvrage d'une haute inspiration, publié par les Editions Orion.

Par Larbi Wafi


«Heureux qui comme un rescapé de la Covid-19 trouve comme par enchantement un sympathique écrivain à son chevet»,dis-je. D'emblée, on est surpris par le style direct, limpide presque aérien. Dès les premières pages, on est happé par l'élan, subjugué par le ton. Certes, le verbe est fort mais le langage est exquis, l'écriture est suave. Les intentions de l'auteur sont affichées, tantôt franches tantôt suggérées, à l'attention du lecteur qui voudra bien interpréter, apprécier et lire entre les lignes...
Plutôt que de se positionner en moralisateur ou donneur de leçons, l'auteur se propose de prendre le pouls de la société, dresser le constat des dégâts d'une société éclatée, tiraillée entre de «fausses traditions et une pseudo modernité », une «société composite» comme dirait Paul Pascon.
Qui plus est, par les temps qui courent «l'anomie» inséparable de tout changement social (Emile Durkheim), mine la société au point qu'elle en est devenue un malaise avéré quasi atavique, dont les conséquences se manifestent en autant d'incivilités récurrentes aussi bien dans l'espace social que dans l'espace privé. Si les mots durs pour caractériser cette situation sont ciselés au "bistouri", c'est parce que la connaissance des réalités porte au réalisme. Ici on ne fait pas dans la dentelle. Ainsi, mettre des mots sur les maux semble couler de source. Tout y passe: l'opportunisme, l'hypocrisie, la veulerie, le népotisme, la trahison, la couardise, la pédophilie, la tartufferie, la corruption, le fanatisme, l'égoïsme...etc.
Quoi de plus efficient, en l'occurrence, qu'une écriture constamment virulente, tournant au ridicule les mœurs de notre société, brossant un tableau outré des vices qu'elle stigmatise pour éveiller les consciences. Tel un Diogène tendant aux autres un miroir (troqué contre la lampe) où ils peuvent se reconnaître, Abdelhak Najib ne laisse de dénoncer, vilipender, critiquer les vices et sottises. Or, critiquer c'est mettre en crise (Abdelkébir Khatibi). Aussi, les genres se suivent, s'entrecroisent, interagissent l'un appelant l'autre dans un fort mélange de procédés rhétoriques en recourant aux moult registres: narratif, descriptif, anecdotique, polémique, satirique... entre autres. C'est en fait un diagnostic sans appel.
L'auteur y va vaillamment, sans complaisance, tournant en dérision les défauts et les vices des individus et de la société, en les dénonçant sans ambages ni détours.
Moralité: tel un malade atteint de névrose, une société en désarroi ne peut guérir que si elle se résout à régler ses comptes avec son passé, à travers une anamnèse salvatrice, une catharsis à la freudienne.
Incontestablement ce n'est pas de gaité de cœur que l'auteur s'est attaqué à tout ce qui révolte la conscience, heurte le bon sens, blesse le goût. Dès lors, la question qui se pose est: l'a-t-il fait d'une façon délibérément didactique? Ce n'est pas inconcevable et c'est ce qui fait dire au Dr. Imane Kendili dans sa préface: «Une traversée du désert de l'écrivain, accompagné de ses lecteurs, vers un cheminement pour une réalisation d'un meilleur ‘moi' en adéquation avec un ‘ça' assumé et un ‘surmoi' conscientisé.» Je partage volontiers cette manière de voir. Aussi faut-il pour affranchir la société de l'aliénation, la mettre sur le divan de Freud plutôt que sur le lit de Procuste auquel d'aucuns appellent de tous leurs vœux pour la «discipliner». À lire absolument.


*«Schizophrénies marocaines» de Abdelhak Najib. Editions Orion. Janvier 2021.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.