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Vécu infantile
Publié dans Finances news le 08 - 07 - 2004

«Ma mère la rue» : ce n’est nullement le titre d’un film mais bel et bien une expression qu’on pourrait entendre dans la bouche d’un môme dit «enfant de la rue». À la manière de Ali Zaoua, ces êtres humains luttent contre vents et pluie, contre froid et chaleur, contre rafles
et famine… Pourquoi en sont-il arrivés là ? Que faut-il faire pour réussir
leur intégration ? Esquisses de réponses…
À travers le monde entier, il existe des enfants ayant abandonné (ou ayant été abandonnés) leur famille par choix ou par obligation. Chez nous, au Maroc, il suffit d’ouvrir les yeux dans les gares routières, sur les places de taxis ou dans divers quartiers de notre ville pour constater une vérité si choquante. Le phénomène des enfants de la rue, bien que sans nationalité ni frontières, reste un phénomène propre aux pays en développement. Au Maroc, cette catégorie d’êtres humains reste marginalisée en l’absence d’une vision globale de l’Etat. À ce facteur, s’ajoutent une insensibilité et une indifférence des citoyens qui condamnent souvent sans compréhension et sans compassion, une rue-jungle qui ne reconnaît que l’éternelle loi du plus fort, des partis politiques passifs ne manifestant de l’intérêt que pour les voix récoltables lors des campagnes électorales, ainsi que des institutions recroquevillées sur elles-mêmes (école, maison des jeunes…) dont la problématique de l’enfant de la rue reste le dernier des soucis.
Heureusement que, dans ce piètre tableau, existe l’exception qui confirme la règle. Cette exception se manifeste à travers le travail acharné et sans relâche que mènent certaines ONG au Maroc. Ces associations, dont l’action relève du bénévolat, militent pour la dignité de cet enfant retrouvé dans la rue, suite à certaines circonstances pénibles, et qui aurait pu être un citoyen plus productif que d’autres. Elles militent, mobilisent et se mobilisent, entreprennent et préviennent, pour aider l’enfant de la rue à intégrer une société qui l’a rejeté. Elles affrontent cependant une infinité d’obstacles liés aux tracas administratifs, aux risques de la rue, aux problèmes de financement, etc.
Le refuge à ciel
ouvert, pourquoi ?
Les raisons sont aussi complexes que le phénomène lui-même. Elles sont aussi enchevêtrées que les fils d’un tissu. Dans un souci purement didactique, on peut s’aventurer à les classer ainsi: «causes familiales» et «causes économiques».
L’enfant est d’abord une victime des dysfonctionnements que peut connaître la cellule familiale. L’enfant trouve refuge dans la rue parce que son foyer est disloqué. Il est refusé par un beau-père ou une belle-mère, ses parents ont disparu ou sont morts, il n’est pas reconnu par son père, il n’est pas arrivé à se réconcilier avec sa famille suite à un drame familial, il est maltraité et subit les sévices d’un parent violent ou, pire, il est violé ou est victime d’inceste... Cette énumération n’est pas exhaustive, mais représentative des causes directement liées à la structure familiale.
Manger pour vivre semble être la première raison d’ordre économique qui pousse l’enfant à quitter son foyer pour grandir dans la rue. À la faim qui déchire les tripes au sein d’une famille misérable, l’enfant préfère les poubelles de la rue ou les miettes laissées par les clients des restaurants. Quant à l’enfant appartenant au monde rural, la fugue collective devient monnaie courante. L’enfant préfère vivre dans la rue au sein d’une «bande» venant du même village ou de la même région. Il compense, par ce fait, une certaine protection délaissée ou quasiment absente dans son passé.
Le travail de l’enfant peut, lui aussi, engendrer le même phénomène. Ainsi, un enfant surexploité finit par réagir en trouvant refuge dans la rue. À l’esclavage, il préfère respirer l’air et fuir l’autorité du «mâallem» despote. De la sorte, il espère pouvoir retrouver ce droit inestimable qu’est la liberté. C’est d’ailleurs au nom de celle-ci que les rues sont envahies par les enfants en détresse.
Comment y remédier ?
Il est important de signaler que toute entreprise visant à cerner et à résoudre un tel phénomène ne saurait être efficace si les pouvoirs publics n’adoptent pas une vision globale. Elle ne saurait être constructive si la société civile croit en l’Etat-providence. Celui-ci ne doit pas et ne peut pas être l’acteur unique devant remédier à un tel problème.
L’enfant en difficulté est symptomatique d’une pathologie sociale complexe et multifactorielle. L’approche doit donc être transversale et globale. Tous les départements d’Etat doivent être concernés et impliqués, de même que l’ensemble des élus locaux. Les actions isolées (et isolatrices) ne peuvent résoudre un problème aussi complexe. Une stratégie globale, bien élaborée, doit identifier les rôles de chacun des partenaires : bénéficiaires, communes, ONG, Etat, médias, secteur privé… En attendant, nos enfants continueront à voir dans la rue la seule «mère» capable de les bercer sans réserve. Mais à quel prix ?


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