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Entretien : «La nouvelle loi est à saluer, mais elle pourrait être complétée...»
Publié dans Finances news le 06 - 03 - 2008

* Les assureurs pensent que le secteur de la micro-assurance n'est pas un business assez rentable.
* La baisse de la fiscalité de certaines branches d’assurance en contrepartie d’une affectation des assureurs au développement de la micro-assurance contribuerait au développement du secteur.
* Les compagnies d'assurance ne sont pas bien outillées en raison de la méconnaissance de la micro-finance et, plus globalement, des populations à faible revenu.
* Tour d’horizon avec Marc Nabeth, Consultant à CGSI et expert international en matière de micro-finance, et Siam Barki, manager à ARM Consultants.
Finances News Hebdo: Pouvez-vous nous brosser l'état des lieux de la micro-assurance au Maroc ?
S. Barki : Le développement du micro-crédit au Maroc est un modèle loué par des institutions internationales expertes en matière de micro-finance. Selon le Palmarès Forbes classant 641 Institutions de micro-finance dans le monde, les plus importantes IMF marocaines sont bien classées.
Cependant, la Micro-assurance ne suit pas pour l’instant le rythme du micro-crédit. En effet, les assureurs ne commercialisent pas encore, à ma connaissance, de produits d’assurance formels adressés à la population ciblée par les Associations de micro-crédit.
Toutefois, l’avènement du Dahir n° 1-07-166, portant sur la distribution des produits d’assurance par les institutions de micro-crédit, changera cette réalité dans la mesure où ce schéma similaire à la bancassurance, permettra aux assureurs d’approcher plus facilement la population ciblée par les Associations de micro-crédit.
F. N. H. : L'essor de la micro-finance au Maroc est resté lié à celui des micro crédits. Peut-on savoir quelles sont les raisons qui empêchent jusqu'à présent les compagnies d'assurance de commercialiser des produits de micro-assurance ?
S. B. : Par définition, un produit de micro-assurance est destiné à une population marquée d’un pouvoir d’achat réduit. Par conséquent, ce produit doit être simple et très abordable financièrement. Cette spécificité, ajoutée à un effort important de proximité, donnerait à penser à nombre d’assureurs que le secteur de la micro-assurance n’est pas un « Business » assez rentable. Cependant, depuis plusieurs années, des modèles tendent à relativiser ces jugements et invitent les assureurs à voir que la micro-assurance peut concilier des objectifs sociaux et commerciaux. Le modèle partenarial entre assureurs et IMF en fait partie. En effet, les assureurs ont besoin de ces partenaires (IMF) au fait de la population cible et bénéficiant de leur confiance. Cela n’est pas rien, tant cette population a souvent une attitude sceptique ou négative vis-à-vis des assureurs et risque de percevoir une prime d’assurance comme une taxe.
La loi autorisant ce modèle de distribution est donc une bonne nouvelle. Elle permettra le développement de la micro-assurance au Maroc. D’ailleurs, certains partenariats de taille sont en cours d’étude.
F. N. H. : Le développement de la micro-assurance reste lié à plusieurs facteurs y compris le faible coût du service. Peut-on savoir, dans ces conditions, quel est l'avantage pour une compagnie sachant que la probabilité de la survenance d'un risque est élevée lorsqu'il s'agit d'une population vulnérable ?
M. N. : Le risque existe également chez les populations aisées et les grandes entreprises. Quant à l’Inflation des accidents du travail avec de nombreux « IPP » (Invalidité Partielle Permanente) tendancieux, nous rappellerons qu’elle semble due avant tout bien plus aux salariés du formel et aux personnes plus aisées qu’aux populations classiquement ciblées en micro-assurance. Mais vous avez raison, la micro-assurance parle avant tout de vulnérabilité et celle-ci est plus forte pour les populations à faible revenu, les micro-entreprises et TPE, ainsi que pour les classes moyennes basses et émergentes, de sorte que le réflexe serait de ne pas s’y intéresser. Néanmoins, on disait la même chose lorsque les précurseurs de la micro-finance ou du micro-cérdit se lançaient dans cette aventure. Des raisons commerciales, sociales, stratégiques, voire politiques, expliquent finalement l’avantage qu’auraient certains assureurs à développer de la micro-assurance. Ces raisons, nous les avons clairement suggérées lors de cette formation, sans que cela n’occulte les défis et les risques inhérents à ce nouveau secteur.
F. N. H. : Est-ce que, d'après-vous, les compagnies d'assurance nationales sont bien outillées pour pouvoir développer ce type de produits ?
M. N. : Oui et non. Oui, au regard de leur technicité et du professionnalisme de ces acteurs. Non, en raison de la méconnaissance de la micro-finance et plus globalement des populations à faible revenu. Trouver de nouveaux canaux de distribution plus populaires et bien formés, et définir des produits à la fois rentables pour les assureurs et pour les partenaires de distribution, mais utiles et abordables pour les populations, sont des conditions de développement.
F. N. H. : Comment peut-on concevoir le développement de la micro-assurance dans un pays où le taux d'analphabétisme, le faible pouvoir d'achat…sont omniprésents et où l'assurance formelle reste en deçà des attentes ?
M. N. : En s’interrogeant sur le pourquoi d’une assurance formelle en deçà des attentes
F. N. H. : Quelles sont les mesures qui doivent être mises en place par les pouvoirs publics afin de contribuer au développement de la micro-assurance ?
M. N. : La nouvelle loi est à saluer. Elle pourrait être cependant complétée par des autorisations allant au-delà des AMC marocaines, au demeurant fondamentales. Dans certains pays, les grandes chaînes de magasins (supermarchés, téléphonie portable, électroménager de base, etc.), implantés au cœur des populations à faible revenu (ou accessibles), sont des lieux de diffusion de la micro-assurance. Ces lieux de diffusion populaires ne sont pas les seuls, loin s’en faut. Enfin, la défiscalisation de la micro-assurance, effective au Brésil, ou la baisse de la fiscalité de certaines branches d’assurance en contrepartie d’une affectation des assureurs au développement de la micro-assurance, contribuerait au développement du secteur. La proposition est délicate. L’inassurabilité d’un pan massif de la société marocaine l’est encore plus.


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