* Un protocole daccord a été signé il y a une dizaine de jours. * A qui profitent les désaccords entre lUSIB (UMT) et le SNB (CDT) ? Il y a précisément deux semaines (www.financesnews.ma), nous avions fait état, dans ces colonnes, de la grogne du Syndicat national des banques (SNB) affilié à la CDT qui dénonçait «les conditions matérielles du personnel» de la BMCE, ainsi que «la dégradation alarmante et continue des prestations médicales de la CMIM». Sen est alors suivie louverture de négociations, «qui se sont déroulées dans un climat de responsabilité et de confiance mutuelle», entre le Bureau syndical national et la Direction générale de la banque. Celles-ci ont abouti à la signature dun protocole daccord en date du 06 juillet dernier, dont nous détenons copie estampillée USIB (Union syndicale interbancaire)-UMT. Cest un détail important sur lequel nous reviendrons un peu plus loin. Nous ne vous ferons pas léconomie des détails de cet accord. En voici la teneur. Ainsi, en ce qui concerne le prêt événement, la durée passe de 24 à 36 mois, tandis que pour le crédit à la consommation, les droits sont portés à 10 fois le salaire net au lieu de 6 fois, avec allongement de la durée de remboursement à 60 mois (au lieu de 24). Mêmes mesures de souplesse pour le crédit à lachat de véhicule neuf : le plafond achat est désormais fixé à 18 fois le salaire net (contre 10 fois auparavant), la durée de remboursement prorogée à 72 mois (au lieu de 48) et le taux ramené à 5% au lieu de 6%. Les droits au prêt immobilier sont, quant à eux, désormais déterminés sur la base dune traite mensuelle équivalente à 50% du salaire net pour une durée de remboursement qui sétend à lâge légal de départ en retraite. Ce nest pas tout. Certaines dispositions du Fonds de solidarité ont été réaménagées. Ainsi, toutes les allocations décès sont portées au double, avec 40.000 DH pour le décès dun collaborateur, 20.000 DH pour celui du conjoint et 10.000 DH pour celui dun ascendant/descendant. Tout autant, il y a eu augmentation du montant de laide à la scolarité allouée aux parents denfants handicapés à hauteur de la différence non remboursée par la mutuelle plafonnée à 2.000 DH. En ce qui concerne la couverture de la différence restant à la charge des assurés, elle est systématiquement étendue à lensemble des affections de longue durée, aux hospitalisations et aux opérations chirurgicales à létranger pour les cas non traitables au Maroc, ainsi quaux fournitures médicales et consommables relatifs aux pathologies lourdes (cancer, hémodialyse, diabète). Sur un autre registre, les primes de scolarité et dAchoura en faveur de la veuve sans revenu du collaborateur décédé en âge dactivité ont été maintenues. Par ailleurs, il a été décidé la baisse du taux débiteur et son alignement au taux créditeur appliqué aux comptes chèque du personnel. Quant à lassurance décès, elle est également maintenue en faveur des collaborateurs partis en retraite anticipée, jusquà lâge de 60 ans. «Cette garantie prendra effet dès la signature dun avenant avec la compagnie dassurance», précise-t-on. Enfin, dernière mesure : la reprise du traitement des demandes de départ en retraite anticipée, conformément au protocole daccord USIB-GPBM. Cris dorfraie Laccord signé tend, a priori, à prouver que les revendications des syndicalistes ont été satisfaites. A priori seulement. Car, cet accord semble ne pas faire lunanimité. Quand certains syndicalistes pensent, en effet, que la plupart de ces dispositions ne visent quà favoriser davantage lendettement du personnel de BMCE Bank, dautres laissent entendre, quant à eux, que lessentiel du cahier revendicatif na pas été traité. Faisant, entre autres, allusion à la CMIM dont ils contestent le Conseil dadministration. «Dailleurs, un écrit a été envoyé dans ce sens au ministre du Travail depuis 2009», nous confirme une source syndicale. Ces dissonances et tous ces cris dorfraie lancés aujourdhui par certains syndicalistes visiblement dépités puisent leur racine dans la guéguerre que se livrent depuis belle lurette les deux principaux syndicats représentant le secteur bancaire : lUSIB/UMT et le SNB/CDT. Le premier cité étant le syndicat majoritaire au sein des banques, ce sont logiquement ses délégués légitimes, puisque démocratiquement élus, qui sont envoyés au charbon pour mener les négociations. Non sans recevoir, en retour, des diatribes acerbes de la part de certains syndicalistes du SNB qui voient en eux des opportunistes à lintégrité douteuse, mus par la défense de leurs propres intérêts. Les prochaines élections professionnelles risquent, à ce titre, dêtre houleuses. De toute évidence, lUSIB et le SNB ne peuvent vouloir mener un combat commun en évoluant en ordre dispersé et en se tirant sur les pieds. Il y va de leur crédibilité vis-à-vis des salariés quils sont censés défendre, mais, surtout, à légard de ceux avec lesquels ils sont appelés à négocier. Et lon ne reprochera évidemment pas à certains patrons de cultiver cette désunion pour arriver à leurs fins.