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Soumaya Akaâboune : « Le public marocain n'est pas encore prêt à affronter certains sujets »
Publié dans 2M le 10 - 08 - 2016

Soumaya Akaâboune a su, en l'espace d'une année, passer d'une inconnue du public marocain à un visage familier du petit écran. Depuis « Maqtoue mn chajra », elle enchaîne les apparitions dans des productions nationales, sans pour autant abandonner la carrière qu'elle s'est construite aux Etats-Unis, où elle est installée. 2m.ma l'a rencontré pour vous. Elle nous livre sa vision du cinéma marocain, son avis sur l'évolution de l'industrie et sur la polémique autour de Much loved, mais nous parle également de sa carrière, de ses projets et de ses rêves...
Soumaya Akaâboune, ça fait vraiment plaisir de vous voir de plus en plus dans des productions marocaines...
Je suis vraiment contente d'être rentrée, ce n'est pas permanent, mais je compte passer beaucoup plus de temps au Maroc qu'avant.
Vous étiez absente de la scène marocaine, et puis d'un coup on vous retrouve dans une, deux, trois productions marocaines la même année. Qu'est ce qui a provoqué le déclic ?
La décision de travailler au Maroc n'était pas la mienne. Je suis rentrée, j'avais un petit rôle dans une série étrangère quand j'ai eu un coup de fil d'Abdelhay Laraki qui m'a proposé de jouer dans « Maqtoue mn chajra », j'ai fait un casting et j'ai été prise. Tout de suite après j'ai eu une proposition pour Waadi, que j'ai aussi accepté. A partir de là, ça s'est enchaîné, et j'en suis ravie !
Dans « Maqtoue mn chajra » et « Waadi », vous jouez des rôles pratiquement similaires. Est-ce que c'est un choix ou une coïncidence ?
C'est vrai que les deux personnages se ressemblent beaucoup, mais c'est une pure coïncidence. « Maqtoue mn chajra » n'était même pas encore diffusé quand on m'a proposé « Waadi ». J'espère que je ne serais pas emprisonnée dans ce rôle et qu'on me fera confiance pour jouer d'autres personnages. Je me prépare, d'ailleurs, pour un rôle complètement différent. Je jouerai une femme vaniteuse, imbue d'elle-même, narcissique et égoïste, ce qui n'a rien à voir avec les rôles que j'ai joué avant.
Pourquoi en rentrant au Maroc vous avez choisi la télévision plutôt que le cinéma ou le théâtre ?
Je n'ai choisi ni le théâtre, ni le cinéma, ni la télévision, c'était vraiment les offres que j'ai eu. D'un autre côté, je ne suis pas du tout connue du public marocain et la télévision est un médium parfait pour avoir cette visibilité. Aux Etats-Unis, beaucoup d'acteurs comme Kevin Spacey et Robin Wright choisissent la télévision pour, justement, avoir cette proximité au public. Mais il faut dire qu'en tant que comédiens, la plupart du temps quand on a des offres de travail, on n'a pas le luxe de refuser. Si on me propose des films, j'en serais ravie.
C'est compliqué de pouvoir se faire un nom dans un pays comme les Etats-Unis, comment avez-vous fait pour percer ?
Le métier de comédien est très difficile quand on veut percer. On peut être chanceux et du jour au lendemain devenir célèbre, mais la plupart du temps ça demande beaucoup de travail. Ce qui s'est passé pour moi, c'est que j'ai joué dans une pièce de théâtre qui s'appelle « Sea of Cortez » de John Steppling, mise en scène par David Schweizer, qui est connu pour avoir travaillé à Broadway et pour avoir fait plusieurs films. J'ai eu le rôle, et ça a fait la Une du LA Times (quotidien de Los Angeles, ndlr), et c'est comme ça que j'ai eu la chance d'être vue. J'ai eu de bonnes critiques et ça m'a ouvert les portes du théâtre, de la télévision et du cinéma.
Dans l'absolu, vous préférez le théâtre, la télévision ou le cinéma ?
Le théâtre bien sûr, parce qu'on a cette proximité avec le public, et qu'on n'a pas le luxe de refaire les choses. C'est justement cette poussée d'adrénaline quand on sait qu'on n'a pas de deuxième prise qui enrichit le métier.
Vous comptez plusieurs collaborations intéressantes avec des acteurs internationaux, la plus célèbre est peut être celle avec Matt Damon dans Green Zone, mais quelle est pour vous la plus mémorable ?
Pour moi, c'est celle avec l'humoriste Sandra Bernhard. Sandra et moi, nous nous sommes rencontrées à Londres où je faisais une pièce de théâtre, elle m'a proposé de faire un pilote (premier épisode d'une série, ndlr) pour Channel 4 (chaîne de télévision anglaise, ndlr) et là j'ai découvert quelqu'un d'extraordinaire avec qui j'ai beaucoup appris. Les humoristes sont des êtres fascinants, ils observent et sont très réceptifs à tout ce qui les entoure. Après le pilote, Sandra préparait un show qui s'appelle « I'm still here, damn it » et elle m'a demandé de collaborer avec elle. Le show a duré 4ans, on a fait une tournée mondiale, et on est passé par Broadway. C'est une collaboration que je ne suis pas prête d'oublier parce qu'à travers elle, j'ai rencontré beaucoup de monde, David Bowie, Michael Douglas, Marianne Faithful...
Vous avez rencontré David Bowie ? C'était comment ?
C'est un être vraiment à part. J'aime regarder les gens dans les yeux, parce qu'on découvre beaucoup de chose comme ça. Et avec David Bowie, il a un œil marron et un œil bleu, et quand on voit ça, on est intimidé. Quand je l'ai rencontré, il était déjà avec Imane, sa femme, et ils étaient follement amoureux. C'est des êtres très beaux. C'était une rencontre exceptionnelle, on a beaucoup parlé de son approche de la musique à travers la peinture. Il m'avait raconté, par exemple, qu'il avait visité un asile de fou et avait expérimenté la musique et la peinture en tant que thérapie. C'est quelqu'un de très profond, pas juste une Rockstar.
Comment évaluez-vous le cinéma marocain ?
Je pense que le cinéma marocain a beaucoup évolué par la force des choses. D'abord, il y a eu beaucoup de productions étrangères tournées au Maroc et le CCM (Centre cinématographique marocain, ndlr) a bien fait de forcer les prestataires de service à prendre des équipes marocaines, ce qui a amorcé une évolution technique. Je ne vais quand même pas comparer le cinéma marocain à Hollywood ou à Bollywood, nous sommes loin des moyens qu'ils ont, mais le fait de côtoyer de près les équipes américaines et européennes a fait que toute une génération a pu profiter de cette expérience, en plus des formations dans les écoles de Marrakech et Ouarzazate. Je pense tout de même qu'il y a encore du travail à faire. Dans les séries marocaines, par exemple, j'ai l'impression que tout s'écrit à la dernière minute. On ne se donne pas assez de temps pour travailler sur les scénarios, et il y a toujours lieu à l'improvisation, ce qui nuit à la qualité des productions.
Quels sont les réalisateurs avec lesquels vous aimeriez travailler ?
Du côté des marocains, Ali El Mejboud, Faouzi Bensaidi et Nabil Ayouch. Il y a aussi Alae Akaaboune, mais je ne voudrais pas qu'on dise que je le favorise parce que c'est mon cousin (rires). Chez les européens, Al Modovar. Chez les américains, je dirais que je travaillerai avec celui qui me proposera un rôle...
N'importe lequel ? Vous travailleriez avec Michael Bay par exemple ?
Oui, malgré sa réputation Michael Bay est un très bon réalisateur. Par contre, je ne travaillerais jamais dans un film d'horreur trop gore, ça ne me dit pas grand-chose.
Vous avez cité Nabil Ayouch parmi les réalisateurs avec lesquels vous voudriez travailler, vous avez vu Much loved ?
Non, pas encore...
Est-ce que vous avez un avis, peut-être plus sur la polémique que sur le film ?
Pour moi, c'est difficile de juger parce que je n'ai pas vu le film. J'ai beaucoup aimé « Les chevaux de dieu », j'ai trouvé que c'est un très beau film, « Ali Zaoua » aussi. Par contre, je comprends que le public marocain ne soit pas encore prêt à affronter certains sujets.
De manière plus générale, est ce que vous pensez que pour élargir leur marge de liberté, les réalisateurs marocains doivent confronter leur public de manière crue, comme l'a fait Nabil Ayouch, ou plutôt y aller petit à petit, en osant un peu plus à chaque fois ?
Je soutiens absolument les réalisateurs qui veulent faire bouger les opinions, avoir ce genre de polémique est plutôt positif, mais il faut faire la différence entre choquer pour choquer, ce qui est absurde à mon sens, et créer une polémique pour faire bouger les choses et se faire entendre sur des sujets tels que la liberté d'expression, les droits de la femme, les droits des enfants etc. La question est de savoir quelle est la bonne mesure.
En plus de votre carrière de comédienne, vous comptez également une participation plutôt surprenante à une émission de télé-réalité. Pourquoi avez-vous accepté de faire partie des « Vraies housewives » ?
J'y ai participé d'abord par curiosité, je voulais découvrir ce milieu-là. J'étais la seule comédienne à faire partie des « French Vraies housewives », et pour moi c'était aussi un véhicule pour me faire connaître chez le public européen, mais aussi pour faire connaître la culture marocaine. C'était une expérience intéressante, mais je ne le referais pas. C'est un monde assez futile, vide et inintéressant.
Qu'est-ce que vous espérez faire dans les prochaines années ?
J'aimerai continuer à jouer, ouvrir une école d'interprète du spectacle, qui formera pour la danse, le théâtre, le cinéma, la musique... Et puis, continuer à écrire.
Votre série préférée ?
Je ne pourrais pas en choisir une. J'adore House of cards, Breaking bad, Shameless et Orange is the new black, pour ne citer que celles-là.
Vos films préférés ?
La trilogie Lord of the rings, Whiplash... et j'ai hâte de voir The neon demon, le prochain Nicolas Winding Refn avec Keanu Reeves et Elle, la petite sœur de Dakota Faning.
Votre réalisateur préféré ?
Il y en a tant... D'Akira Kurosawa à Garry Ross, en passant par Clint Eastwood. C'est presque impossible de choisir.


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