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Algérie: Comment le Hirak va-t-il accueillir la mort de Gaid Salah?
Publié dans Hespress le 27 - 12 - 2019

Ce vendredi, marquant la 45ème semaine de mobilisation, aura valeur de test pour le Hirak qui est attendu pour montrer sa réaction face au décès de Gaid Salah, l'ancien chef de l'armée, visage du haut commandement militaire, qui a aidé, malgré lui, à mettre l'Algérie sur les rails du changement en empêchant la mascarade du 5ème mandat d'Abdelaziz Bouteflika.
Mais, il ne faut pas se tromper sur le profil de Gaid Salah. Le général n'était pas l'ami du peuple, et a surtout été celui qui a mis des bâtons dans les roues du Hirak durant tous les derniers mois. C'est en effet lui qui a lancé cette campagne d'arrestations contre les manifestants arborant le drapeau Amazigh.
Sa chasse aux sorcières déclarée contre le clan Bouteflika et les corrompus n'a pas été motivée par une soudaine envie de justice après avoir servi dans les rangs d'Abdelaziz Bouteflika pendant près d'une vingtaine d'années.
Pour Gaid Salah, qui a aidé à « renverser » le président (qui a démissionné en avril), il s'agissait surtout d'un instinct de survie. Il fallait se maintenir au pouvoir à tout prix, et barrer la route à Said Bouteflika, le frère du président qui tentait de le limoger.
La demande de changement formulée par le peuple et le rejet du projet de 5ème mandat a été une aubaine pour ce général qui en a profité pour tirer son épingle du jeu.
Contactés par Hespress FR, trois spécialistes de la question algérienne reviennent sur les implications qu'aura la mort de Gaid Salah sur le Hirak, et comment, selon eux la rue va accueillir la nouvelle.
« Devant la mort, on se prosterne »
« Gaid Salah était partie prenante dans le Hirak depuis le début (...) Même s'il n'était pas pour le changement, et qu'il s'est mis du côté du peuple au début pour se venger de la mafia et du clan Boutef, il a contribué à ce changement », nous dit Chahreddine Berrah, journaliste algérien, proche du mouvement.
« Toutes les semaines, il donnait un discours en s'adressant au gens du Hirak. Maintenant qu'il est décédé, je pense que les ardeurs seront tempérées, mais le Hirak ne s'arrêtera pas, ça c'est sûr. Par ce que ce qui est en cause aujourd'hui c'est l'actuel président de la République», estime-t-il.
Pour lui, «une partie du puzzle est tombée, on sait qui l'a remplacé, il est de la même veine, mais Gaid c'était un personnage important ». Et d'ajouter que le général était un ennemi du Hirak mais qu'il a été un grand partenaire du peuple pour ce changement que souhaite le Hirak, sans qu'il ne le veuille lui-même. « Il est tombé du ciel pour contribuer au départ de Boutef et de la grande mafia. Donc on lui doit un peu ça », reconnait l'activiste.
Selon notre interlocuteur, le Hirak sera obligé de se montrer conciliant avec la nouvelle. « Il faut observer un peu le choc, même chez les gens du Hirak, parce que devant la mort, on se prosterne », dit-il, affirmant qu'il n'est pas envisageable de voir des scènes de liesse après sa mort lors des manifestations. «On ne peut pas même si on ne l'aime pas. S'il avait été emprisonné on aurait pu voir les gens sortir pour fêter ça, mais jubiler après la mort de quelqu'un ça ne se fait pas chez un musulman », avance Chahreddine.
Et le journaliste de souligner que de manière générale, l'Algérien «est pris par l'affect»: « Hier, on insultait Gaid, aujourd'hui on se tait par respect, ou on dit Dieu ait son âme sans trop de commentaires ».
Alors qu'on entendait à chaque vendredi suivant une sortie médiatique critiquée par la rue, des slogans et des manifestants scandant « Gaid Dégage », maintenant, avance notre interlocuteur, « il est parti éternellement, il est dégagé d'une manière divine. On souhaitait son départ, mais pas de cette manière ».
Affirmant que le Hirak devrait être plus calme, le journaliste a ajouté que la série de libérations des détenus d'opinions de cette semaine, aidera à tempérer les ardeurs des manifestants. Il reste toutefois persuadé que le Hirak va continuer après la mort de Gaid Salah, « parce que son départ n'était pas la principale revendication du mouvement ».
Une opinion partagée par les politologues marocains, Khalid Chegraoui et Tajeddine El Husseini.
Quel impact sur la politique de l'armée algérienne ?
« Déjà, il y a un fait sociologique, la mort d'un homme, c'est sûr et certain que ça va quand même laisser un vide et puis l'impact de l'homme politique. Mais le Hirak ne va pas s'arrêter pour autant », estime Khalid Chegraoui, chercheur à l'Institut des études africaines et spécialiste de l'Algérie.
Selon lui, « les objectifs (du Hirak) dépassent quand même les raisons sociologiques. La question qui va se poser c'est est-ce que la nouvelle commanderie va gérer les choses de la même manière ou est-ce qu'il y aura un changement » après la mort de Gaid Salah.
Le politologue soutient par ailleurs que l'une des questions à poser, c'est de savoir si la mort de Gaid Salah va opérer ou elle est arrivée afin d'opérer un changement dans la gestion du Hirak. « Du moment que l'homme a géré très très bien ce passage, cette transition voulue par le système, c'est-à-dire, l'arrivée d'un homme civil plus ou moins de consensus, à l'intérieur des arcanes du pouvoir à la présidence, la question qui va se poser aujourd'hui c'est comment cela va être géré », souligne-t-il.
Même son de cloche chez Tajeddine El Husseini, professeur universitaire et fin connaisseur des relations internationales. « Je pense que tant que les réclamations de la rue continuent, les miliaires vont être amenés à faire des concessions partielles en attendant de clarifier la situation avec le nouveau gouvernement. Le Hirak n'est pas prêt de lâcher l'affaire», met-il en avant.
« Aujourd'hui on ne peut pas attendre une révélation d'un nouveau système grâce au Hirak qui va continuer de toutes les façons, et je pense que l'institution militaire va continuer à maîtriser la vie politique », ajoute-t-il, en référence à un possible changement de cap après la mort de Gaid Salah.
Selon l'universitaire, «le grand problème de la rue aujourd'hui, c'est qu'elle n'est pas bien organisée, on n'a pas jusqu'à présent des porte-paroles bien désignés par le Hirak pour suivre les négociations avec le régime. Et ça c'est un défaut que le Hirak risque de payer très cher, surtout quand on commence à constater aujourd'hui une presque scission dans ses rangs puisqu'il y a une première partie qui continue à manifester pour contester la présence des militaires et la présence de ce gouvernement. Et puis il y a l'autre partie qui demande au contraire, de passer à des négociations ouvertes, pour installer les réclamations du Hirak. Cette division n'est pas bonne pour le Hirak ».
Pour Tajeddine El Husseini, le nouveau président algérien « Abdelmadjid Tebboune, aura la possibilité de créer un équilibre entre les demandes du Hirak qui continuent, et les besoins de l'institution militaire qui continue toujours à maintenir le pouvoir ».
Chahreddine Berriah rebondit sur ce fait en affirmant qu'il est hors de question de composer avec le nouveau chef d'Etat pour le Hirak. «L'une des revendications a été atteinte, grâce à Dieu, donc il est parti Gaid, mais le président lui-même est contesté, le régime est toujours là », clame-t-il avec force.
«Même s'il nous fait montrer sur la Lune (en référence à Tebboune), on ne la fermera pas, on ne cédera pas, parce que lui, c'est un gars du régime et ce qu'on revendique c'est le départ de ce régime en entier, sans concessions, sans conditions », martèle-t-il.
Avançant des chiffres pour étayer ses propos, le journaliste déclare, «Tebboune a été élu avec 4,9 millions de votant sur 9 millions, tous ceux qui sortent les mardis, mercredi et vendredi, ça dépasse de loin le score avec lequel il a été président. Donc il n'est pas majoritaire. Le peuple qui est contre Tebboune lui, est majoritaire ».
Seulement, le Hirak qui boucle son 11ème mois de contestation en ce dernier mois de l'année 2019, est menacé par son entêtement à ne pas vouloir discuter. Son aile dure, ne veut rien écouter, ne veut pas négocier, et encore moins être représentée par un groupe de personnes.
Enfin, cette division est rejetée par le journaliste qui estime que ceux qui ont manifesté la volonté de coopérer avec Abdelmadjid Tebboune sont de la même trempe que ceux qui ont accepté le projet de 5ème mandat de Bouteflika et de ce fait, ne peuvent pas se réclamer du Hirak.


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