Les thèses de rivalités et de succession dans les institutions marocaines, relayées par certains médias espagnols, «sont purement fictives», écrit Omerta    En Algérie, un appel d'opposants dénonce un pouvoir «privé de légitimité réelle» et réclame une mutation démocratique    Rima Hassan reconnaît les attaches historiques du Maroc au Sahara et affronte les avatars électroniques algériens et séparatistes    Su-57 : l'Algérie demeure l'unique cliente d'un chasseur en mal de crédibilité internationale    ONU : Un Zambien nommé Conseiller spécial pour la prévention du génocide    IA : Meta et Google scellent une alliance à 10 milliards de dollars    Culture d'avocats : Au Maroc, la chaleur extrême fait chuter la production de 30 %    Interview avec Abderazak kabouri : Décryptage des enjeux de la réforme électorale    Bangladesh: Visite du chef de la diplomatie pakistanaise, une première en 13 ans    Droits de douane américains: le secteur des éoliennes menacé    Trump veut deux milliards de dollars du Congrès pour « embellir » Washington    La plateforme Kick de nouveau sous pression après le décès du streamer Jean Pormanove    Revue de presse de ce samedi 23 août 2025    AS Monaco : Leverkusen proche de recruter Eliesse Ben Seghir    Qualifs Mondial 2026 : Walid Regragui dévoilera sa liste le jeudi 28 août    Prépa CDM (F) Futsal : Le Maroc bat le Guatemala et vise la 3e place Tournoi international de Xanxerê ce dimanche    CHAN 2024 : L'adversaire des Lions en demi-finale connu en fin d'après-midi    Supercoupe d'Arabie Saoudite / Ronaldo et Mahrez s'affrontent aujourd'hui à Hong Kong : Horaire ? Chaîne ?    Morocco leads as top buyer of Spanish gas    Un tribunal prononce une peine alternative pour la première fois au Maroc    Les prévisions du samedi 23 août 2025    L'espagnol Grupo Mecanica Del Vuelo Sistemas quitte le Maroc    Lancement de l'association «The Moroccan Pulse», un nouveau cadre pour fédérer les MRE    Températures prévues pour le dimanche 24 août 2025    Mondial 2026 : les Lions de l'Atlas proches d'une troisième qualification consécutive    OM : Amine Harit courtisé par un modeste club saoudien    Officiel : Amine Adli quitte Leverkusen pour Bournemouth    2,5 millions de tonnes d'engrais phosphatés marocains destinées à l'Inde pour la campagne de mousson 2025    Le Maroc entre vérité et propagande : des services de renseignement harmonisés et une expérience sécuritaire pionnière qui renforcent la stabilité    Le Maroc devient le troisième consommateur mondial de minerai de phosphate avec un volume estimé à 26 millions de tonnes    Les sanctions américaines affectent le port d'Algésiras et détournent les routes maritimes vers Tanger Med    La Russie prête à aider le Maroc à protéger ses sites énergétiques de cyberattaques    Le Maroc toujours premier client du gaz espagnol    Rétro - Verso : Retour au bel âge des premiers maîtres glaciers    L'armée algérienne interdit aux Sahraouis de quitter Tindouf afin de réduire l'émigration vers l'Espagne    CNDH welcomes law on alternative sentences as a step towards humane justice    Rusia está dispuesta a ayudar a Marruecos a proteger sus sitios energéticos de ciberataques    L'auteur américain Jeff Koehler revisite le séjour de Henri Matisse au Maroc    Une exposition itinérante célèbre l'Histoire partagée entre Amsterdam et le Maroc    Xing-Tang célèbre 60 ans de développement et de prospérité sociale    Le Niger inflige un coup décisif à Boko Haram et redessine les contours de la lutte contre le terrorisme au Sahel    TICAD-9 : Soutien aux initiatives africaines de S.M. le Roi sur le climat et la migration    L'UNESCO annonce un record de 264 millions d'étudiants inscrits    Nador : Les images d'un mariage extravagant à Zeghanghane font polémique    Congrès du soufisme: le Royaume affirme son modèle de l'islam modéré    Team'Arti Festival 2025 : Témara et Harhoura s'installent au cœur de la culture urbaine    Interview avec Dr Aziz El Kobaiti : « Le soufisme invite chacun à agir avec justice et à servir la société »    Aziz Chikh, cet ambassadeur de la cuisine meknassie qui a fait élever sa cuisine au rang de gastronomie    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Maroc/Bolivie : Premiers pas vers une relation bilatérale stable
Publié dans Hespress le 11 - 02 - 2020

Fin 2019, les événements se sont précipités en Bolivie. La décision d'Evo Morales, au pouvoir depuis 2006, de briguer un 4è mandat a mis le feu aux poudres. Des émeutes ont secoué le pays, Morales a été chassé, et une nouvelle équipe dirigera le pays en attendant les élections présidentielles. Cette période de transition a été marquée par d'importantes décisions, dont de rompre tout lien avec la RASD, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle relation avec le Maroc.
En effet, le retrait, le 20 janvier, par la Bolivie de la reconnaissance de la RASD, offre une preuve supplémentaire que la nouvelle approche adoptée par la diplomatie marocaine en Amérique Latine, est plus porteuse et dénote une meilleure prise de conscience des aspects, développements et enjeux politiques dans la région ciblée.
Chercheur à l'Université Mohammed V de Rabat et spécialiste de l'Amérique Latine, Mohcine Mounjid, a livré à Hespress FR, un analyse de la genèse des relations entre Rabat et La Paz, l'épisode socialiste marqué par le soutien au polisario, les lendemains meilleurs qui se dessinent après le départ d'Evo Morales, mais également les incertitudes quant à l'issue des présidentielles de mai prochain.
« Les relations entre Rabat et La Paz remontent à 1964, date de l'établissement des relations bilatérales, mais avec l'arrivée du président Hernán Siles Zuazo en 1982, et dans le sillage des mouvements indépendantistes de l'époque, la Bolivie avait reconnu la RASD », commence par rappeler notre interlocuteur.
Les liens entre les deux pays sous l'ère des travailleurs (1997/2002), avaient connu une certaine embellie. La Bolivie n'avait pas pour autant retiré sa reconnaissance de la RASD, mais les deux parties avaient convenu d'instaurer des mécanismes de consultation, ainsi qu'un accord de coopération bilatérale dans les domaines économique, scientifique et technique.
Mais, relève Morcine Mounjid, « après le retour au pouvoir du Mouvement national révolutionnaire en 2002, et après lui le parti d'Evo Morales, le froid s'est réinstallé, Morales affichant un soutien manifeste au polisario dont il défendait dans tous les foras internationaux ».
Pourquoi La Paz a retiré sa reconnaissance de la RASD ?
Pour l'analyste, le changement du régime, fondé sur l'idéologie socialiste en Bolivie, « a offert l'opportunité de redresser la barre de la politique étrangère du pays ».
Le peule bolivien a en effet mis en frein aux ambitions d'Evo Morales de briguer un 4è mandat à la tête du pays, le contraignant à la démission et ensuite à l'exil au Mexique puis en Argentine.
Morales chassé du pouvoir, c'est la seconde vice-présidente du Sénat, Jeanine Añez, une avocate de 52 ans, qui se proclame, le 12 novembre dernier, présidente par intérim de la Bolivie et promet d'organiser des élections pour mai 2020.
Depuis, le changement en matière de politique étrangère est perceptible. Le gouvernement intérimaire bolivien a annoncé la rupture des relations avec le régime de Nicolás Maduro, alors la nouvelle ministre des Affaires étrangères, Karen Longaric, a confirmé le retrait du pays andin de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques (ALBA) et de l'Union des nations sud-américaines (Unasur).
Notre interlocuteur poursuit dans ce sens, que «sur la même lancée, et dans le cadre des actions visant à redessiner sa politique étrangère, la Bolivie a nommé un ambassadeur aux Etats-Unis, et hors Amériques, l'une des premières décisions de Jeanine Añez, a été de retirer sa reconnaissance de la RASD ».
Ainsi, par voie de communiqué de son ministère des relations extérieures, La Paz avait annoncé, le 20 janvier dernier, le retrait de sa reconnaissance de la pseudo RASD.
« La Bolivie est déterminée à construire une relation renouvelée avec le Royaume du Maroc, basée sur le respect mutuel de la souveraineté et de l'intégrité territoriales et la non-ingérence dans les affaires internes des deux pays », avait expliqué le ministère, notant que désormais, la Bolivie « adoptera le principe de neutralité constructive » à l'égard du conflit artificiel autour du Sahara marocain.
La Bolivie a, de même, décidé de fermer la représentation du polisarion à La Paz et de rompre tous ses liens avec l'entité factice.
Côté marocain, le département de Nasser Bourita avait rend public, le 24 janvier dernier, un communiqué annonçant la décision du Royaume de reconnaitre le gouvernement en place en Bolivie et de «s'associer aux efforts de la communauté internationale pour contribuer à la réalisation des objectifs fixés par la convocation d'élections dans ce pays d'Amérique Latine » au service de la stabilité et la prospérité du peuple bolivien et son rayonnement régional et international.
Sur le plan bilatéral, le Maroc a fait état de sa « ferme volonté » de renforcer ses relations avec la Bolivie «sur la base des principes du respect de la souveraineté nationale et de l'intégrité territoriale, ainsi que de la non-ingérence dans les affaires intérieures de chaque pays », et de mettre en œuvre le mécanisme des consultations bilatérales instauré en décembre 1999, la Convention de coopération économique, scientifique et technique d'août 2000 et le Mémorandum d'entente sur la coopération bilatérale.
Il a, également, réitéré son ferme engagement à travailler avec la Bolivie pour construire un nouveau cadre bilatéral qui favorise une coopération active, solidaire et ambitieuse.
Quel avenir pour les relations après le 3 mai?
Morcine Mounjid, également Directeur de l'Observatoire électronique sur l'Amérique Latine, estime que « le scrutin présidentiel prévu en Bolivie le 3 mai prochain constituera sans nul doute un tournant dans les relations entre Rabat et La Paz, en ce sens que son issue déterminera l'orientation politique qui sera donnée par le nouveau président pour les 5 années à venir ».
« Les sondages menés dans ce sens, offrent un avantage au parti socialiste conduit par Evo Morales, qui continue de jouir d'une importante popularité, notamment dans le monde rural et les périphéries des grandes villes, ceci au moment où la droite aborde ces élections fortement divisée, en ce sens que les 5 coalitions formant cette droite présentent, chacune, son candidat à la présidentielle », détaille-t-il
Et de rappeler que la présidente par intérim, Jeanine Añez, a également fait part de son intention de se porter candidate à ce scrutin, à la tête d'une coalition soutenue par le parti démocrate auquel elle appartient, et qui comprend trois autres groupements politiques de droite. « Elle ambitionne, ce faisant, de rassembler autour d'elle toutes les voix rejetant un retour aux commande du Mouvement vers le socialisme d'Evo Morales », dit-il.
Se livrant à une analyse de la carte électorale, le spécialiste note qu' «un retour des socialistes au pouvoir, par voie d'urnes, constituerait une véritable victoire pour leur idéologie, qui aura ainsi été voulue par le peuple et replacera le pays dans sa sphère d'antan, celle du soutien aux mouvements séparatistes, dont le polisario qui retrouvera ses avantages dans ce pays ».
« Si, par contre, c'est l'un des partis de droite qui se hisse au pouvoir, cela permettra de poursuivre sur la lancée de novembre et de continuer à dessiner une nouvelle relation avec le Maroc », ajoute-t-il.
Mais, relève notre interlocuteur, «quelle que soit l'issue de ce scrutin, le Royaume aura réussi à faire parvenir sa voix au peuple et aux élites politiques en Bolivie, désormais mieux au fait de la thèse marocaine dans le conflit artificiel autour du Sahara marocain ».
«Certes, tourner la page Morales permettra de bâtir et de développer une nouvelle relation avec le Royaume, fondée sur la concertation et la coopération au service des intérêts communs, mais de manière générale, la diplomatie marocaine, auteur d'une belle percée dans cette région du monde, se doit de marquer sa présence en prévision de cette échéance en Bolivie, prévue dans moins de 3 mois», met-il en avant.
Pour lui, la diplomatie marocaine «se trouve en effet face à plusieurs options. Elle pourrait attendre de voir sur quoi déboucheraient les urnes, comme elle peut se montrer proactive, et présenter dès à présent sa stratégie pour développer les relations bilatérales, y compris sur le plan diplomatique, en vue d'être préparée, le mieux possible, à la phase post-électorale».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.