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Les thèses de rivalités et de succession dans les institutions marocaines, relayées par certains médias espagnols, «sont purement fictives», écrit Omerta
Plusieurs publications récentes dans la presse espagnole, évoquant de prétendues luttes intestines au sein des services de renseignement marocains et des conflits successoraux, relèveraient en réalité d'une manœuvre de désinformation soigneusement scénarisée, selon de la site le média français Omerta. Ces articles, parus notamment dans El Español et El Independiente, dépeignent un royaume déchiré par des rivalités de palais et une guerre secrète entre agences, un récit qualifié de «pure fiction» par des observateurs avertis. Rivalités de services jugées fictives La thèse centrale de ces reportages «repose sur une opposition frontale» entre Abdellatif Hammouchi, directeur de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST) et de la sûreté nationale (DGSN), et Yassine Mansouri, chef de la Direction générale des études et de la documentation (DGED). Les deux hommes seraient engagés dans «une lutte acharnée pour séduire le souverain et peser dans la succession royale». Pour étayer cette hypothèse, les articles mobilisent diverses affaires récentes, telles que le «Marocgate» ou l'utilisation du logiciel Pegasus. Cependant, cette lecture est formellement contredite par les faits. Il est rappelé que la DGST et la DGED «n'ont ni les mêmes missions ni les mêmes périmètres» : la première agit sur le territoire national, la seconde à l'étranger. Leur complémentarité est décrite comme notoire, «notamment dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale». Loin d'être en conflit, leurs relations seraient placées «sous le signe de la coordination». Une information récente vient invalider la thèse espagnole : début août, les deux responsables ont participé conjointement à un séminaire de réflexion stratégique sur les menaces asymétriques, illustrant une «volonté d'aller plus loin dans la mise en commun des moyens». La succession royale encadrée par la Constitution Concernant la succession au trône, les articles espagnols opposent un clan se rangeant derrière le prince héritier Moulay El Hassan à un autre soutenant son oncle, Moulay Rachid. Cette hypothèse est décrite comme ignorante «d'un fait constitutionnel pourtant limpide : la monarchie marocaine est héréditaire, et le prince héritier est désigné sans équivoque». L'article 20 de la Constitution de 2011 est cité : «Le trône du Royaume du Maroc se transmet par hérédité aux descendants mâles du Roi, selon l'ordre de primogéniture.» La succession monarchique au Maroc est présentée non comme «une zone grise où s'affronteraient des clans rivaux», mais comme «une institution parfaitement codifiée par la Constitution et ancrée dans une tradition séculaire». Figures secondaires et implication algérienne Un autre pilier narratif de ces publications est la figure de Mehdi Hijaouy, ancien cadre de la DGED, présenté comme un «ex-numéro deux persécuté par le régime». Son portrait est qualifié de «flatteur, presque héroïque», bien que ne correspondant «pas du tout à la réalité de son parcours». Il est précisé que M. Hijaouy a quitté la DGED en 2015, rendant «un non-sens chronologique» son association au scandale Pegasus, survenu bien plus tard. Ses démêlés judiciaires actuels concerneraient des «accusations de fraudes bien réelles et d'aide à l'immigration illégale». Le rôle de Claude Moniquet, ancien agent de la DGSE française devenu consultant, est également souligné dans cette «stratégie médiatique bien huilée». Selon une source sécuritaire européenne citée dans le document, M. Moniquet «aurait été approché au début de l'année 2025 par les services secrets algériens (CSS/DRS) dans le cadre d'une opération visant à déstabiliser le Maroc». L'objectif affiché serait de «perturber la coopération entre Rabat, Paris et Washington». Le consultant, «écarté de certains cercles occidentaux», aurait été «réactivé pour discréditer les réseaux marocains». Selon une source proche du dossier, les contenus publiés par M. Moniquet «s'inscrivent dans un récit orchestré par une cellule média du CSS à Alger». Omerta évoque enfin des révélations récentes désignant le général algérien Abdelkader Aït-Ouarabi, dit «général Hassan», comme l'instigateur de cette manœuvre peu après sa nomination à la tête des renseignements intérieurs. L'objectif poursuivi serait double : «instrumentaliser Moniquet pour nourrir la propagande antimarocaine et renforcer le rôle du Maroc comme levier de mobilisation intérieure en Algérie». En définitive, ces articles sont présentés comme construisant un récit où «l'amalgame, l'anachronisme et l'exagération» servent une «guerre d'influence et de désinformation typique du XXIe siècle». Le «jeu d'espions» décrit ne serait «pas une enquête, c'est une fiction politique» destinée à «fragiliser l'image du Maroc et amplifier artificiellement l'importance de figures secondaires».