Les professionnels de la santé au Maroc sont en colère et ne le cachent pas. Ainsi, trois syndicats, à savoir la Confédération démocratique du travail (CDT), la Fédération démocratique du travail (FDT) et l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), ont annoncé un sit-in national mercredi 27 janvier devant l'ensemble des établissements de santé régionales et provinciales. Cette action intervient suite à « l'indifférence et la réticence du chef du gouvernement et son ministre de l'économie à répondre aux revendications légitimes des professionnels de la santé, ainsi que le manque de fermeté de la part du ministre de la santé pour défende les travailleurs du secteur dont il a la charge et leurs souffrances persistances« , explique le groupement syndical. Lors d'une réunion, les trois syndicats de la santé ont étudié la situation « critique que connait le secteur de la santé et la souffrance quotidienne du personnel de santé publique dans toutes ses catégories (médecins, infirmiers, techniciens de santé, administrateurs, assistants(e) …) », ainsi que les dossiers revendicatifs de chaque catégorie. Cette souffrance a plusieurs raisons, expliquent les trois syndicats de la santé. Les raisons phares demeurent la détérioration des conditions du système de santé et sa fragilité chronique, les mauvaises et dangereuses conditions de travail, la grave pénurie de ressources humaines ainsi que le combat face à la pandémie du Covid-19 par des moyens limités et et un manque flagrant de personnels de santé, déjà épuisés, fatigués et sujets à l'insomnie, l'anxiété et la peur notamment de contaminer leurs familles. Les trois syndicats ont souligné que plusieurs professionnels de la santé ont été touchés par le virus fantôme, d'autres ont perdu la vie en exerçant leur devoir sans aucune reconnaissance de la part du gouvernement ou encore moins le ministère de la santé, déplorent-ils. Face à cela, les trois syndicats de la santé ont condamné « la position irresponsable, inacceptable et anormale dans le traitement avec les soldats de premier rang face au Covid-19, en reniant leurs droits et leurs justes demandes par le chef du gouvernement et le ministre des Finances« . Sans pour autant laisser tomber les autres revendications du personnel de la santé du public, les syndicats précisent que le dialogue social, qui a duré plus de deux ans, a permis de mettre l'accent sur quatre demandes fondamentales et prioritaires convenues entre les syndicats et le ministère de la santé. Il s'agit d'augmenter la prime de risque professionnel équitablement pour l'ensemble des professionnels de la santé toutes catégories confondues, et secondo, modifier le statut des médecins dans le cadre d'une justice salariale en appliquant l'indice 509 avec toutes ses indemnités en ajoutant deux grades. La 3ème revendication concerne les infirmiers diplômés de l'Etat. Les trois syndicats demandent au gouvernement une solution définitive à leur dossier en leur accordant une promotion avec effet rétroactif depuis 2017, tandis que la 4ème et dernière demande concerne le dossier des assistants médicaux dont les syndicats exigent un nouveau décret qui porte un nouveau nom plus l'ajout de deux grades. Tout en appelant le chef du gouvernement, le ministre des Finances et le ministre de la santé à entreprendre une « démarche exceptionnelle vis-à-vis du personnel de santé ayant fait un travail exceptionnel lors de cette pandémie« , les trois syndicats ont également demandé au chef du gouvernement et au ministre des Finances de « se départir de l'approche technique et traditionnelle dans le traitement avec ce secteur vital qui est devenu la priorité dans le pays« . Conscient de l'importance de cette période qui connait le lancement imminent de la campagne nationale de vaccination anti-covid-19 au Maroc, les syndicats assurent l'engagement du personnel de la santé publique dans cette opération d'envergure, malgré leurs doléances toujours en suspens, comme cela a été le cas depuis le début de la pandémie dans le Royaume.