Une enquête a révélé que plus de 17 millions de dollars de fonds publics destinés à la lutte contre le coronavirus en Afrique du sud ont été détournés. Le scandale porte entre autres sur des contrats gouvernementaux attribués sur des bases de favoritisme. Quelque 40 dossiers feront l'objet d'enquêtes pour de possibles fraudes ou actes de corruption après qu'une équipe d'enquêteurs ont trouvé des anomalies dans les contrats d'achats du gouvernement en lien avec l'épidémie du coronavirus. L'Afrique du sud a dépensé 2 milliards de dollars pour des achats liés à la crise sanitaire entre avril et novembre 2020, selon le département du Trésor public. Et la moitié de cette somme fait l'objet d'enquêtes dans le cadre de fraudes, d'actes de corruption et de surfacturation, a affirmé vendredi le responsable de l'Unité des enquêtes spéciales (Special Investigative Unit, SIU), une organisation indépendante chargée notamment de la lutte anti-corruption. Selon responsable des enquêteurs, Andy Mothibi, qui a fait une déclaration à la télévision, « dans certains cas, des pressions politiques ont été exercées », pour l'attribution de ces juteux contrats. « Nous devons récupérer cet argent et le rendre à l'Etat », a-t-il ajouté, en référence à 17,3 millions de dollars de fonds publics détournés. Le chef de l'équipe d'enquête a par ailleurs annoncé que les dossiers qui concernant ces détournement, de surfacturation et de corruption, ont été déposés devant un tribunal spécial. Selon les enquêteurs, il y aurait eu des irrégularités dans la gestion des fonds alloués à la réponse de l'Afrique du sud contre le coronavirus. Ils ont relevé des surfacturations de matériels, des achats de produits non nécessaires, du bourrage de factures, ainsi que l'attribution de contrats à des entreprises non agréées, en plus de l'attribution de ce derniers sous des « pressions politiques ». Cette enquête de l'Unité des enquêtes spéciales (Special Investigative Unit, SIU) intervient alors que le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, avait appelé à enquêter suite à la publication d'informations faisant état de contrats gouvernementaux attribués sur des bases de favoritisme politique.