Les autorités de Sebta pensaient avoir mis fin, il y a un mois, au trafic international de drogue « aérien » après un coup de filet, où elles avaient démantelé un réseau dédié à cela à l'aide de drones. Cette opération dénommée Rond-Hornet, avait débuté en septembre 2020, et 4 drones semi-industriels avec des capacités de charge de 4 à 25 kilogrammes, et 3 autres drones commerciaux, que l'organisation avait utilisés pour effectuer des transports de stupéfiants entre le Maroc et Sebta ont été saisis. Diverses quantités de drogues ont, en outre, été interceptées. Ce trafic des temps modernes a été conçu dans le feu de l'action de la fermeture de la frontière et pour autant que l'intervention policière au sein du préside ait été un succès, cette activité n'a pas cessé. Loin de là même ! Et pour cause, elle prospère de plus en plus au regard des mésaventures subies dernièrement çà et là par les narco-drones. Le quotidien El Faro de l'enclave raconte que les engins volants continuent d'être utilisés à des fins criminelles, et c'est l'un des moyens les plus rapides de faire du trafic de drogue dans les deux sens: haschisch Maroc à Sebta et pilules et tous types de stupéfiants de l'enclave vers le Royaume de l'autre. Au cours des dernières semaines, non seulement une augmentation du mouvement de ces dispositifs a été détectée, mais plusieurs d'entre eux ont également été localisés après leur effondrement, bien que la récupération de la drogue n'ait pas été confirmée. L'activité florissante se poursuit par voie aérienne, donc, sans pour cela piétiner les plates-bandes du trafic maritime car il est une autre nécessité celle de transporter un maximum de marchandises: et, comme cela a toujours été fait, par mer. Les habitants de certains quartiers du préside occupé se sont même plaints au quotidien de cette situation. Ils auraient « passé plusieurs jours sans dormir la nuit car dès 20 heures le va-et-vient des narco-drones débute » . Mardi, l'un de ces appareils a échoué dans une zone proche des quartiers de la Reina. A côté de l'épave venue du Maroc un sac chargé de drogue. Une ruée de plusieurs jeunes personnes (des consommateurs) s'en est aussitôt suivie dans une ambiance bonne enfant pour récupérer l'appareil et la marchandise. Cela s'est produit dans ce créneau horaire susmentionné à un moment où Sebta était censée dormir on se doute que ce tapage nocturne n'ait pas plu aux riverains. Le média déplore que ces derniers jours, le mouvement de ce type d'appareils se soit accentué, et même si certains appareils échoués ont été récupérés avec ou sans cargaison d'une quelconque drogue, de part et d'autre de la frontière, ces « passes-marchandises » s'organisent en continu afin d'approvisionner les deux marchés affectés par l'absence de la principale voie de circulation opérationnelle terrestre à travers les postes frontières de Tarajal et de Bab Sebta, fermés il y a un an. Depuis Sebta et les régions limitrophes sont devenues de véritables passoires aériennes pour toutes sortes de drogues.