Le désaccord entre Rabat et Madrid approche de sommets jamais atteints auparavant. Rappel d'ambassadeur, manifestations anti-marocaines en Espagne, déploiement de l'armée espagnole face à des migrants à Sebta occupée, accusations de laxisme ciblant les autorités marocaines...Madrid n'hésite devant rien pour accabler son voisin du sud. Cependant ce que Madrid oublie, c'est le point de départ de cette crise, l'élément déclencheur qui a mis le feu à la paille. Elle omet de dire que le premier acte d'hostilité est venu de l'Espagne qui a accepté d'accueillir sur son sol, avec toute la mauvaise foi du monde, un séparatiste sanguinaire, ennemi du Maroc, contre lequel il a pris les armes. Si le Maroc a fait part de son mécontentement et demandé des explications, il est dans son droit, un droit que lui garantissent les règles de bon voisinage, faites de respect et surtout de confiance mutuelle. Comme l'a si bien souligné l'ambassadrice du Maroc, rappelée pour consultations, « il y a des actes qui ont des conséquences, et il faut les assumer ». « Il y a des attitudes qui ne peuvent être acceptées. (...). Les relations entre pays voisins et amis doivent être fondées sur +la confiance mutuelle+, qui doit être travaillée et entretenue », a-t-elle ajouté. Dans le même ordre d'idée, l'indépendantiste catalan, Carles Puigdemont, a tenu à rappeler, tant à l'Espagne qu'à l'Union européenne qui prend son parti, une réalité historique mais aussi géographique. Pour lui, « Sebta et Melillia sont deux villes africaines, qui ne font partie de l'UE que par héritage d'un passé colonial qui a permis aux Européens d'avoir des possessions en dehors de l'Europe ». « J'espère que l'UE n'est pas entraînée par l'inflammation nationaliste espagnole. Sebta et Melilla sont deux villes africaines, qui ne font partie de l'UE que par héritage d'un passé colonial qui a permis aux Européens d'avoir des possessions en dehors de l'Europe », a-t-il tweeté. J'espère que l'UE n'est pas entraînée par l'inflammation nationaliste espagnole. Sebta et Melillia sont deux villes africaines, qui ne font partie de l'UE que par héritage d'un passé colonial qui a permis aux Européens d'avoir des possessions en dehors de l'Europe. — Carles Puigdemont (@KRLS) May 19, 2021 Mieux, il a affirmé que « le Maroc a le droit de soulever la question de la souveraineté et il serait nécessaire de créer une table de dialogue pour résoudre le conflit ». «Un dialogue entre l'Espagne et le Maroc serait nécessaire pour traiter l'agenda des désaccords », a estimé Puigdemont. Le Maroc a le droit de soulever la question de la souveraineté et il serait nécessaire de créer une table de dialogue pour résoudre le conflit. Un dialogue entre l'Espagne et le Maroc serait nécessaire pour traiter l'agenda des désaccords. — Carles Puigdemont (@KRLS) May 19, 2021 Pour ceux qui seraient tentés de s'interroger pourquoi la parole, sage soit dit en passant, est donnée à un séparatiste, il serait bon de rappeler que Carles Puigdemont a des revendications, avec lesquelles on pourrait être d'accord ou pas, mais une chose est claire pour tous et ne pourrait souffrir un quelconque désaccord : L'homme n'a à aucun moment pris les armes contre l'Espagne, et n'a pas les mains sales du sang des siens.