La Rand Merchant Bank (RMB), institution financière sud-africaine, filiale du puissant groupe bancaire FirstRand, a récemment publié le classement annuel des pays les plus attractifs pour les investisseurs en Afrique pour l'année 2021. L'institution classe les meilleures destinations d'investissement en Afrique sur la base des principes de l'activité économique et de l'environnement opérationnel des entreprises en tenant compte de facteurs tels que les scores fiscaux ou les plans de développement entre autres. Au Top 10, l'Egypte maintient sa place au sommet de son classement alors que le Maroc surclasse l'Afrique du Sud à la seconde place. On actera également la dégringolade de la Tanzanie (huit places) qui se retrouve à la quinzième place et celle de de l'Ethiopie qui perd cinq rangs pour se retrouver neuvième. Pour le côté positif de la chose on notera le retour en grâce de la Tunisie qui d'une place rejoint le bercail dans les dix meilleures destinations d'investissement en Afrique. Deux "dragons ", la Côte d'Ivoire et le Ghana se rapprochent doucement et sûrement des cinq premières places. Plusieurs pays africains, que d'aucuns qualifient de modestes d'une insolente persévérance figurent dans ce classement grâce à la bonne gestion de leur économie nationale à l'image du Rwanda (5ème) qui a fait ses preuves dans l'amélioration de son environnement des affaires ou le Kenya (4ème) qui profite de taux de croissance attendus supérieurs à 5 %, grâce à des conditions météorologiques favorables. Le Sénégal avec quatre places gagnées charrie le top "ten " juste derrière Maurice 11ème. La Guinée (26ème +7), le Mozambique (22ème +8) et Djibouti (34ème +10) ont enregistré les gains les plus importants, avec des avancées notables dans certains aspects de leurs environnements opérationnels. La Mauritanie (32ème +5), le Niger 25ème +5) ne sont pas en reste. Dans l'épisode qui n'avance pas recule et c'est le cas du Nigeria qui en bon adepte de la tiédeur du ventre mou s'en retrouve en huitième position au même rang que lors de l'exercice précédent. Au Chapitre des déceptions, jugée de moins en moins attractive, l'Algérie n'a pas été retenue par le classement des 10 meilleurs pays africains pour investir en 2021, perdant chemin faisant encore une place. Du coup elle cogite à la seizième place confirmant ainsi que son économie est plus que jamais en crise malgré les richesses naturelles qu'elle renferme. Faut croire que le régime algérien n'a que faire de l'attraction des IDE qui sinon et auquel cas pourraient faire de l'ombre à certaines poches de généraux et autres pilleurs régnants. Mais là n'est pas la question. Pour en revenir au podium de ce classement africain, l'Egypte, le Maroc et l'Afrique du Sud, la RMB met en exergue l'énormité de la taille du marché du premier pays classé (deuxième rang après le Nigéria en termes nominaux) qui bénéficie de circonstances associées à un secteur des affaires sophistiquées par rapport aux pays voisins pour faire de l'Egypte la destination d'investissement la plus attrayante en Afrique. La RMB loue l'assiduité égyptienne vis-à-vis de la Banque mondiale, les facilités gouvernementales octroyées aux entreprises et la politique environnementale pour réduire les émissions de C02. Elle nuancera cependant quant aux risques, les marchés des biens, du travail et des capitaux nécessitant des réformes structurelles supplémentaires pour améliorer la compétitivité de l'Egypte par rapport à des économies comparables. Pour ce qui est du Royaume, cinquième marché d'Afrique, avec un taux de croissance attendu de 4 % à moyen terme, l'environnement opérationnel considérablement amélioré sert bien le Maroc depuis le printemps arabe. Sa réintégration dans l'Union africaine (UA) et son adhésion à la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ont renforcé son attrait pour les investissements. Le Maroc reste cependant dépendant de l'Europe, à travers le tourisme, les investissements directs étrangers (IDE) et les envois de fonds. Cependant, il n'y a pas de menaces immédiates pour sa position au classement. Ou peut-être si avec le retour de l'Afrique du Sud ou une des nations émergentes. Peu tendre avec la nation à Mandela la RMB dira L'Afrique du Sud qui naguère était en tête est entravée par des niveaux de croissance déprimés et un manque de réformes structurelles, mais reste cependant le point chaud de l'Afrique pour les investissements de portefeuille. La lutte contre la corruption en haut lieu et dans l'administration et l'amélioration de la gouvernance dans les entreprises publiques ont renforcé la confiance du marché et devraient se traduire par des niveaux plus élevés d'investissement intérieur. Sauf que ces fondements se doivent d'être examinés pour qu'elle puisse se maintenir parmi les cinq premières au cours des cinq prochaines années au regard d'un risque substantiel pour le bilan du gouvernement et la notation souveraine.