Les eurodéputés se sont largement prononcés mercredi en faveur de l'interdiction dès 2021 de certains objets en plastique à usage unique, comme les cotons-tiges ou le matériel de pêche. La Commission avait proposé fin mai d'interdire une dizaine de catégories de produits à usage quotidien, qui représentent à eux seuls 70 % des déchets échoués à la fois dans les océans et sur les plages. Parmi ces produits, les couverts, les assiettes, les pailles, les mélangeurs de cocktails, les tiges de ballons gonflables ou encore les touillettes, qui devront, à la place, être fabriqués avec des matériaux plus durables. Dans un texte approuvé mercredi à une vaste majorité (571 voix pour, 53 contre et 34 abstentions), le Parlement réuni à Strasbourg a proposé d'ajouter à cette liste les emballages de fast-food en polystyrène et les produits « oxoplastiques », supposés biodégradables, mais qui se fragmentent en réalité en microparticules de plastique. « Ca défigure nos plages, ça tue nos océans, ça tue nos animaux et (…) ça affecte la santé humaine. Alors s'il y a des alternatives, on interdit« , a résumé la rapporteuse du texte, Frédérique Ries (Alde, libéraux). La Commission propose par ailleurs de limiter la consommation d'une autre catégorie de produits, pour lesquels il n'existe par d'alternatives, comme les emballages à usage unique des burgers, des sandwichs ou des fruits. Dans le texte approuvé mercredi, les députés proposent d'y ajouter les déchets issus des produits du tabac, en particulier les filtres à cigarette contenant du plastique, pour qu'ils soient réduits de 50 % d'ici 2025 et de 80 % d'ici 2030. D'autres produits en plastique, comme les bouteilles, devront être collectés séparément et recyclés à 90 % dès 2025. Enfin, les eurodéputés souhaitent que l'industrie du tabac ou les producteurs de matériel de pêche contenant du plastique « prennent en charge les coûts de la collecte des déchets pour ces produits« . « Chaque minute, une tonne de plastique est déversée dans nos océans« , a souligné l'eurodéputée écologiste Michèle Rivasi, qui se félicite de ce vote « malgré le lobbying massif des industriels du plastique« .