Des travailleuses saisonnières marocaines en Espagne se trouvent dans une situation critique. Une représentation syndicale dénonce de « graves violations des droits humains » de la part d'un chef d'exploitation agricole de nationalité espagnole. Ces femmes, vivent dans une situation de détresse économique et sont menacées d'expulsion. Le Maroc fournit à l'Espagne dans le cadre d'accords commerciaux de la main d'oeuvre temporaire pour répondre à la forte demande en Espagne pour les exploitations agricoles. Les accords stipulent que les travailleurs, qui sont en majorité des femmes, s'engagent à effectuer une mission de manière ponctuelle en Espagne et de retourner au Maroc après sa fin en échange de leur salaire. Ces saisonnières, dont la plupart travaillent en tant que cueilleuses de fraises dans les champs de la région de Huelva, sont souvent au coeur d'affaires d'abus notamment en raison de leur précarité et leur analphabétisme et la barrière de la langue qui ne leur permet pas de se défendre. Toutefois, des associations et des syndicats d'ouvriers et ouvrières prennent le relais pour dénoncer les abus et les dysfonctionnements chez les employeurs. C'est ce qui s'est passé pour la Commission ouvrière de Huelva qui a dénoncé la « grave violation des droits du travail et des droits humains dont aurait été victime un groupe de travailleurs saisonniers d'origine marocaine embauchés pour la campagne agricole dans une ferme de la province ». Le calvaire des travailleuses marocaine aurait débuté lorsque l'exploitant d'une entreprise a cessé de payer les femmes marocaines, tout en ne leur donnant pas de travail à faire. Les saisonnières, arrivées le 7 avril, avaient envoyé leur salaire du mois au Maroc, car elles étaient confiantes qu'elles continueraient leur mission. Sauf qu'en ne leur donnant plus de travail et en ne les payant pas, le propriétaire de l'entreprise les a mises dans une situation de précarité extrême, sans revenus et sans emploi, alors qu'elles étaient en Espagne pour une durée précise et font partie d'un programme de coopération entre le Maroc et l'Espagne. « Ces femmes ont commencé à travailler dans l'exploitation mais l'entreprise n'a pas signé leur contrat, elles n'ont reçu aucun bulletin de paie prouvant leur emploi, et les documents nécessaires à leur séjour et à leur travail dans le pays ne leur ont pas été demandés ni traités », dénonce le syndicat dans un communiqué. Pire, il a affirmé que « le directeur de l'exploitation et l'employeur font pression sur les travailleurs pour qu'ils quittent l'Espagne par leurs propres moyens, en cherchant un moyen de transport ou tout autre moyen de retourner au Maroc, sans leur proposer aucune solution ni honorer les engagements pris lors de leur embauche ». Le CCOO (Conseil de travail des commissions ouvrières) a souligné que désormais ces femmes « vivent dans la crainte de représailles ou d'expulsions forcées, passant parfois la journée loin de chez eux par crainte de nouvelles visites de l'employeur », et ajoute que ce dernier aurait refusé de payer ses employées. Il explique que l'absence d'activité professionnelle pendant plus de 85 % du temps stipulé dans le contrat « constitue une violation flagrante des conditions du programme de sous-traitance , ce qui constitue une violation grave de la législation en vigueur » en Espagne, et appelle à leur régularisation dans les plus brefs délais d'autant plus que l'une des femmes est enceinte de 5 mois.