Casablanca a vécu, vendredi 27 juin, une soirée entre spiritualité et déferlante rock, lors du Casablanca Music Week au Parc de la Ligue Arabe, avec la présence de Fehd Benchemsi et Hoba Hoba Spirit. La foule extasié, venue en masse, a vibré, dès le début de la soirée au son du guembri, ce luth ancestral revivifié par Fehd Benchemsi, figure montante du gnaoua contemporain. Dès les premières notes, l'artiste a instauré une atmosphère hypnotique, invitant le public à un voyage spirituel au rythme de ses mélopées envoûtantes. Sa voix grave, posée comme un mantra, a magnifié un répertoire mêlant tradition et modernité, où s'entrelacent tambourins et percussions modernes, témoignant d'une audace stylistique assumée . L'énergie communicative du musicien a rapidement fait basculer la performance dans une dimension collective transformant son concert en cercle intime, où chaque spectateur semblait touché par cette communion sonore. Fehd Benchemsi a su créer un véritable pont entre passé et présent, montrant que le gnaoua peut se réinventer sans perdre sa profondeur. Les applaudissements nourris à la fin de chaque morceau soulignaient la réussite de cette immersion culturelle. Hoba Hoba Spirit : l'électricité d'un mythe moderne Après cette parenthèse mystique, place à l'explosion d'énergie avec Hoba Hoba Spirit, piliers de la « Hayha music » et ils l'ont bien portée! Le groupe casablancais, acté comme emblème de la fusion rock‐reggae‐gnawa, a dynamité la soirée avec une intensité sans temps mort .La formation, menée par Réda Allali, a enchaîné ses tubes emblématiques, plongeant immédiatement la foule dans un état euphorique. L'ambiance s'est électrisée lorsque le saxophone et les guitares se sont mêlées aux percussions, faisant résonner le charme chaotique et festif qui caractérise leur musique La diversité linguistique du groupe — darija, français, anglais — a amplifié cette impression d'unité malgré les différences culturelles. Le public, dès les premiers accords, s'est déchaîné : sauts coordonnés, cris, chants spontanés... La scène a pris des allures de transe collective. Les morceaux phares, probablement repris à l'unisson, ont déclenché une véritable communion, confirmant la position du groupe comme Au-delà de la performance musicale, c'est l'identité marocaine moderne qui a brillé vendredi soir. À travers deux esthétiques complémentaires — le gnaoua revisité de Benchemsi et la fusion explosive de Hoba Hoba Spirit —, la scène locale s'est affirmée avec force auprès d'un public désireux de (re)découvrir ses racines dans un cadre résolument contemporain. Les organisateurs du Casablanca Music Week ont misé juste en plaçant ces deux formations au cœur de la programmation. Ce vendredi 27 juin a été une nuit de contrastes mélodiques, où la spiritualité intimiste de Fehd Benchemsi a cédé la place à l'allégresse collective de Hoba Hoba Spirit. Dans un décor urbain et repensé, cette double affiche a incarné avec brio le renouveau de la scène musicale marocaine : enracinée, engagée et résolument vive.