Non autorisé dans un premier temps, un colloque s'est quand même tenu Fès, et a notamment appelé au lancement d'un dialogue approfondi sur la réforme du système éducatif et la sauvegarde de l'école publique en faisant de l'éducation une question de communauté et en la retirant des surenchères syndicales et partisanes. Et mouvements de protestation. Avec la participation notable de la secrétaire générale du PSU Nabila Mounib, et du secrétaire national d'Annahj Addimocrati Mustapha Brahma, le colloque organisé par la Fédération nationale de l'Enseignement a failli ne pas avoir lieu. Et pour cause, à la veille de l'événement, les organisateurs ont appris que le lieu convenu pour ce rendez-vous leur a été interdit par les autorités locales. « Nous n'avons reçu aucun avis des autorités, jusqu'à nous retrouver dans la contrainte de chercher d'autres locaux pour tenir le colloque, alors que près de 200 personnes présentes attendaient dans l'incertitude », nous explique Abderrazzak Idriss, secrétaire national de la FNE. Les autorités de la ville de Fès ont ainsi refusé au dernier moment d'autoriser l'organisation de ce colloque, comme cela était prévu dans l'enceinte du complexe Al Horria. Ceci a provoqué la colère des organisateurs et des participants, qui se sont finalement rendus au siège de la Confédération démocratique du travail (CDT). Le syndicat a bien voulu ouvrir ses locaux pour cet événement. Dans son discours, Nabila Mounib a notamment déclaré que « la bataille des écoles publiques, des universités et de la recherche scientifique dans notre pays est la mère de toutes les batailles car aucun pays ni aucune nation ne peut progresser sans l'apport de la science et du savoir ». Elle considère que vision stratégique promue par le ministère de l'Education nationale comprend des aspects positifs qui doivent être appliqués, tels que l'équité, l'égalité des chances et la qualité pour tous, mais que « l'accès à ces aspects doit être garanti, et les choix doivent se faire par l'engagement et la participation ». De son côté, le secrétaire national d'Annahj Addimocrati Mustapha Brahma a notamment appelé à la formation d'un front spécial pour la défense de l'école publique, de la gratuité de l'enseignement et du contenu des programmes éducatifs. Pour lui, « la crise de l'éducation au Maroc est une crise du régime ». Le chef de parti a érigé quatre binaires en slogans qui, selon lui, doivent accompagner la réforme de l'école publique: «un enseignement populaire et national, arabe et amazighe, démocratique et laïque, public et unifié». Il a en outre souligné la nécessité que défend Annahj Addimocrati, d' »éliminer les préceptes étrangers de l'impérialisme et de les diriger vers les classes populaires pour servir ses enfants ». L'homme de gauche plaide, à cet égard, pour une éducation « en langue arabe sophistiquée et en langue amazighe reflétant la multiplicité de l'identité du peuple marocain ». L'idéologie laïc de son parti n'étant pas en reste, Mustapha Brahma note « l'éducation doit séparer la religion de l'Etat et de la politique, en traitant la religion de manière démocratique à travers l'histoire des religions ».