Pour son cinquième jour, après les événements de mardi, le mouvement de protestation de la « Génération Z » s'est poursuivi mercredi dans plusieurs villes marocaines, avec de nouveaux actes de vandalisme enregistrés dans la ville de Salé, contrastant avec un recul de l'intensité de l'intervention sécuritaire. Une source locale à Salé a indiqué à Hespress que des adolescents et des jeunes manifestants dans le quartier « Hay Al Amal » ont incendié deux voitures de police et ont vandalisé et forcé l'entrée de commerces et d'agences bancaires, sans qu'aucune intervention sécuritaire ne soit signalée. Dans le quartier Sidi Youssef à Marrakech, des images montrent des affrontements entre des manifestants et les forces de l'ordre, tandis que d'autres villes ont connu une intervention sécuritaire limitée à la surveillance, comparée aux campagnes d'arrestation des jours précédents. Hespress a constaté via les réseaux sociaux la diffusion d'images de manifestations pacifiques dans les villes de Casablanca, Khouribga, Béni Mellal, Tétouan, Sidi Slimane, Marrakech et Tanger. Selon des publications d'activistes sur les mêmes plateformes, les manifestants ont réitéré leurs revendications pour « le droit à l'éducation, à la santé et la lutte contre la corruption ». Pour ce cinquième jour, via l'application « Discord », le groupe « GenZ212 » a publié un appel à manifester incluant les villes de « Casablanca, Rabat, Tanger, Inzegane, Tétouan, Fès, Meknès, Béni Mellal, Kénitra, Marrakech, Oujda, Guelmim, Laâyoune ». Dans son communiqué, le groupe a appelé les manifestants à « respecter le caractère pacifique et le civisme pendant la manifestation », précisant que « le monde veut les voir atteindre leurs objectifs sans violence ». La même source a appelé les autorités sécuritaires à « laisser les jeunes exprimer leur opinion librement et pacifiquement, comme le garantissent les lois et les conventions relatives aux droits de l'homme », ajoutant : « Non à l'atteinte aux constantes nationales, non au vandalisme des biens, aux jets de pierres, aux insultes et aux injures ». Elle a également appelé à se rassembler dans les parcs et les places pour éviter de donner aux autorités sécuritaires le prétexte d'entrave à la circulation. Dans la ville de Casablanca, les manifestants ont brandi des slogans demandant le départ du gouvernement, tandis que des individus ont protesté devant un hôpital pour réclamer le « droit à la santé ». Mercredi, selon un post de l'avocate Sara Soujar, 123 jeunes hommes et femmes manifestants de la « Génération Z », dont deux mineurs, ont été présentés devant le procureur du Roi près le tribunal de première instance de Rabat. Elle a révélé que la procédure avait été classée pour un mineur, tandis que l'autre a été remis à sa famille après avoir été référé à un juge d'instruction. Le parquet général a, selon la même source, décidé de poursuivre 26 jeunes en état de liberté sous caution (entre 2000 et 3000 dirhams), trois jeunes en état d'arrestation, et a classé la procédure pour 26 autres jeunes.