Le Maroc conserve sa position dans le Top 10 africain du dernier Absa Africa Financial Markets Index (AFMI 2025), confirmant la solidité et la maturité de ses marchés financiers, malgré un contexte international instable. Le rapport Absa Africa Financial Markets Index 2025, publié en partenariat avec le think tank britannique OMFIF et soutenu par la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique (CEA), évalue 29 économies représentant environ 80 % du PIB du continent. Il mesure leur performance à travers six piliers, allant de la profondeur de marché à la transparence macroéconomique. Cette neuvième édition souligne la résilience des économies africaines face aux tensions géopolitiques, à la volatilité des taux de change et au ralentissement mondial. Un marché marocain stable et transparent Le Maroc se classe 8e sur 29 pays, avec un score global de 56 points, confirmant sa position parmi les places financières les plus solides d'Afrique. Même si son score recule légèrement par rapport à 2024 (58 points), le Royaume reste l'un des rares pays à maintenir un équilibre entre stabilité macroéconomique, transparence réglementaire et innovation financière. Le rapport salue particulièrement la profondeur du marché marocain, où le pays obtient 61 points, soit la deuxième meilleure performance du continent, juste derrière l'Afrique du Sud. Cette solidité reflète la taille de son marché obligataire et la diversification progressive de ses instruments financiers. Le Maroc a également lancé un marché à terme, une avancée notable qui vise à renforcer la couverture contre les risques et à stimuler la liquidité. Sur le plan réglementaire, le Royaume figure parmi les économies les plus performantes du continent, avec un score de 85/100 pour la transparence, la fiscalité et le cadre réglementaire. Le rapport souligne notamment la création d'un cadre pour les obligations souveraines durables — une première étape vers la structuration future d'émissions vertes et sociales, en ligne avec les engagements environnementaux du pays. Des marges de progression identifiées Malgré ces points forts, le Maroc affiche des marges d'amélioration dans plusieurs domaines. Son score pour le développement des fonds de pension (37/100) reste modeste, indiquant la nécessité d'un approfondissement du marché de l'épargne longue et d'une plus grande mobilisation de l'investissement institutionnel. Le pilier relatif aux normes juridiques et à leur applicabilité demeure également faible (25/100). Le rapport note que la consolidation du cadre légal et la fluidité des procédures contractuelles seraient essentielles pour améliorer la sécurité des transactions et renforcer la confiance des investisseurs internationaux. Sur le plan macroéconomique, le Maroc conserve un bon niveau de stabilité avec un score de 72/100, confirmant la robustesse de sa gestion budgétaire et monétaire. Cette performance s'inscrit dans une tendance continentale encourageante : 22 pays africains ont vu leur inflation reculer en 2025, traduisant une discipline monétaire renforcée malgré les chocs exogènes.