Le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a révélé que le Roi Mohammed VI a joué un rôle décisif dans l'adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2797 sur le Sahara marocain. Selon lui, le Souverain a mené, « cinq à six jours avant le vote », une série de contacts diplomatiques directs et ciblés avec plusieurs dirigeants internationaux, permettant de faire pencher la balance en faveur du Maroc, dans un contexte géopolitique particulièrement complexe. Dans un entretien à la 2è chaîne nationale, le chef de la diplomatie marocaine a souligné que ce succès intervient dans « l'une des compositions les plus difficiles du Conseil de sécurité depuis vingt ans », marquée notamment par la présence de l'Algérie parmi les membres non permanents. « Obtenir 11 voix favorables dans ce contexte n'a pas été chose aisée », a-t-il assuré. Bourita a, de même, indiqué que le Roi a suivi personnellement chaque étape du processus et a agi « avec précision, clairvoyance et réalisme », en ayant des échanges diplomatiques avec plusieurs capitales clés. « Durant les derniers jours avant le vote, le Souverain a directement interagi avec plusieurs dirigeants pour atteindre les neuf voix nécessaires, puis les onze votes finaux », a-t-il précisé. Le ministre a expliqué que l'abstention de la Russie représentait « une consécration du Maroc du Roi Mohammed VI », fruit d'une politique étrangère équilibrée et indépendante : « Si la Russie s'est abstenue, c'est pour le Roi et pour le Maroc », a-t-il fait savoir, rappelant que la visite du Souverain à Moscou en 2016 et la signature d'un partenariat stratégique avaient instauré une relation de confiance durable. Nasser Bourita a également évoqué la position de la Chine, expliquant que malgré ses tensions avec Washington, Pékin a « pris en compte l'équilibre et la crédibilité de la position marocaine ». Quant au Pakistan, son abstention s'explique, selon le ministre, par des considérations liées à la question du Cachemire. Revenant sur la méthode royale, Bourita a mis en avant une diplomatie du « sérieux et de l'action », loin des postures discursives, en ce sens que « le Roi a toujours privilégié une diplomatie du concret, du résultat et de la compréhension fine des équilibres mondiaux ». Le ministre a, à cet égard, rappelé les visites royales en Chine (2015) et en Russie (2016), soulignant qu'« elles prennent aujourd'hui tout leur sens » dans la consolidation des équilibres diplomatiques autour de la question du Sahara. Dans le même esprit, il a salué la clarté de la position royale vis-à-vis de certains partenaires européens : « le Roi a instauré la transparence comme base de toute relation, notamment avec l'Espagne, et c'est cette clarté qui a permis de construire la confiance et le respect mutuel ». Sur le plan diplomatique, le ministre a rappelé que le Souverain a bâti une stratégie en deux axes : d'une part, faire comprendre à la communauté internationale que « la question du Sahara est la prisme à travers lequel le Maroc observe le monde », d'autre part, affirmer que « le Maroc d'aujourd'hui n'est plus celui d'hier — il agit en partenaire souverain, sûr de sa force et de sa légitimité ». Bourita a poursuivi en exprimant son optimisme quant à la future composition du Conseil de sécurité, où siégeront en 2026 le Bahreïn, le Liberia et la République démocratique du Congo, trois pays « historiquement alliés du Maroc ». Mais pour l'heure, a-t-il rappelé, « l'essentiel est que le Conseil de sécurité ait adopté cette résolution sans aucune voix contre ni recours au veto ». « C'est un tournant diplomatique historique, obtenu grâce à l'action directe et à la vision du Roi Mohammed VI », a résumé le ministre en conclusion.
