Le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara et chef de la MINURSO, Alexander Ivanko, a rencontré l'ambassadrice de Chine au Maroc, Yu Jinsong. Cet entretien s'inscrit dans le sillage des efforts onusiens pour activer la résolution du conflit régional autour du Sahara. Alexander Ivanko se trouve dans la capitale marocaine pour rencontrer plusieurs ambassadeurs des pays membres du Conseil de sécurité. Le chef de la mission d'observation du cessez-le-feu au Sahara a rencontré ce mercredi, en particulier, l'ambassadrice de Chine, membre permanent du tour de table onusien. L'ambassadrice de Chine qui vient de prendre ses fonctions, précisément le 29 septembre dernier, a réaffirmé à Alexander Ivanko « le plein soutien » de Pékin à la mission onusienne au Sahara. La Chine s'était abstenue de voter la résolution 2797 du Conseil de sécurité qui prolonge la mission d'Ivanko pour une durée d'un an. La décision de ne pas voter la résolution par la Chine ne signifie pas qu'elle a contesté l'initiative soutenant le plan marocain qui prévalait dans le contenu du texte, mais qu'elle a permis son adoption sans l'appuyer ouvertement ni s'y opposer. La Chine, suivant ses intérêts, vote en faveur ou s'abstient selon la formulation du texte. Le pays ne soutient pas non plus la milice du polisario et n'a jamais utilisé son droit de veto dans cette question. Cette tournée du chef de la MINURSO fait suite à de récents changements dans l'organisation de la mission où plusieurs responsables ont été écartés, pour des raisons de coupes budgétaires mais qui peuvent être traduites par un retrait graduel de l'implication de cette mission. En outre, des initiatives de médiation sont en cours, pour rapprocher les vues entre l'Algérie et le Maroc. Le conseiller du président américain pour l'Afrique et les pays arabes, Massad Boulos, avait annoncé une normalisation prochaine entre Rabat et Alger d'ici la fin de l'année 2025. Ces efforts entrent dans le cadre de la volonté internationale de faire avancer le dossier du Sahara vers sa résolution finale. Plusieurs mouvements, conduits en particulier par l'administration américaine, se sont faits en amont des discussions au Conseil de sécurité, afin de rapprocher les positions et aller dans le sens de l'adoption de l'initiative d'autonomie comme solution définitive à ce conflit régional. L'administration Trump qui avait déjà reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara fin 2020, est particulièrement impliquée dans le dossier pour parvenir à sortir du statut quo prévalant pour ce conflit depuis plusieurs années. Une évolution subtile dans la position algérienne Les efforts se concentrent actuellement sur le retour du processus des tables rondes, le mécanisme choisi par les Nations Unies pour réunir les quatre parties au conflit et entamer des pourparlers de paix visant à trouver une solution politique. Ce processus conduit par l'ancien Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU, Horst Kohler, avait débuté en 2018 avant de s'arrêter abruptement en 2019, miné par l'absence de coopération de l'Algérie. Cette fois-ci, l'Algérie qui cherchait à se rapprocher des Etats-Unis, voit de nouvelles opportunités commerciales s'ouvrir à la faveur de sa coopération sur le dossier du Sahara. « Les rencontres se multiplient et la voie se dégage de plus en plus pour une coopération algéro-américaine solide dans le secteur des hydrocarbures et des mines, placés au centre de la nouvelle stratégie de rapprochement entre les deux pays », a noté le média algérien « L'Algérie aujourd'hui » en ce mois de novembre après une rencontre entre le ministre algérien des hydrocarbures, Mohamed Arkab et l'ambassadrice américaine en Algérie, Elizabeth Aubin, en prévision de l'installation des « majors » américaines ExxonMobil et Chevron en Algérie. Le chef de la diplomatie algérienne, Ahmed Attaf, a reconnu que son pays allait voter en faveur de la dernière résolution onusienne (qui consacre l'initiative d'autonomie sous souveraineté marocaine au Sahara, ndlr). L'Algérie n'a pas voté ce texte pour des raisons stratégiques seulement. La raison évoquée était la mention de la « souveraineté marocaine » dans le préambule du texte de manière explicite. Le reste du texte de la résolution reprenait la même idée de soutien de l'initiative d'autonomie comme base de la solution.