Ce mardi 19 mars, l'historiographe du royaume et porte-parole du Palais royal était l'invité de l'Institut universitaire de la recherche scientifique de Rabat, dans le cadre d'une conférence intitulée « Expériences académiques dans la recherche historique ». Il est revenu sur les débuts de sa scolarité à Salé et sur son parcours académique. Abdelhak El Mrini raconte que son entrée en service au Palais royal remonte aux années 1960. A l'époque, il avait présenté un programme télévisé à la première chaîne nationale, la seule qui existait au cours de cette période. Consacré à l'Histoire de l'armée royale marocaine, cette émission avait tapé dans l'oeil du général Moulay Hafid El Alaoui, omnipotent ministre de la Maison royale, du Protocole et de la Chancellerie de Hassan II, qui a souhaité le voir intégrer les services du Palais. Abdelkader El Mrini déclare se souvenir que le premier responsable à lui avoir parlé de la demande du Palais était le directeur de la Radiodiffusion Télévision Marocaine (RTM), Ahmed Bensouda. Racontant avoir répondu à cet appel, El Mrini se souvient être parti une semaine plus tard, car aucune mission ne lui avait été assignée après le début de son nouvel emploi. Mais il a été rappelé, sévèrement cette fois-ci, par le général El Alaoui qui lui a lancé, selon ses dires et sans plus de détails sur cette conversation, «soit tu travailles avec nous au Palais, soit nous t'expédieront au Sahara». Au cours de ce rendez-vous, l'historiographe du royaume a également affirmé que les débuts de sa scolarisation avaient commencé au M'sid (l'école coranique), et qu'après avoir mémorisé certaines sourate du Coran, une petite fête avait eu lieu à l'intérieur de la mosquée. El Mrini a également rapporté que son entrée à l'école primaire a été à la fin des années 1940, tout en continuant à fréquenter l'école Annahda de Salé où son mentor, le nationaliste Boubker El Kadiri lui a transmis la passion d'histoire. Le jeune élève a ensuite pris la direction du lycée Moulay Youssef, pour des études secondaires entre 1951 et 1956. «J'étais alors hésitant entre la branche de la littérature arabe et celle de l'histoire, et j'ai finalement opté pour le premier choix». En 1966, El Mrini a préparé un Doctorat d'études supérieures, mais sa carrière scientifique ne s'arrêta pas là. Abbas El Jirari, l'un des doyens de la littérature marocaine, l'a convaincu de préparer un doctorat de l'Etat sur le thème de «la poésie passionnée accompagnant les mouvements de l'armée marocaine». Ça lui a nécessité 10 ans de recherches, comme il le souligne aujourd'hui, en raison de la rigueur de son encadrant et de certains obstacles administratifs. Le natif de Rabat a obtenu son doctorat avec mention honorable de l'Université de Sidi Mohamed ben Abdallah de Fès. Un ouvrage aujourd'hui disponible après sa publication par le ministère des Habous et des Affaires islamiques, à la demande d'Abbas El Jirari, qui craignait le plagiat ou la disparition de cette études dans les méandres des archives nationales.