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Démantèlement du réseau Mohamed El Kharraz : Voyage au cœur de l'empire " Chrif Bin Louidane "
Publié dans La Gazette du Maroc le 31 - 07 - 2006

Pour saisir l'importance de réseau du trafic de drogue " Chrif Bin Louidane" et l'empire financier dont il dispose, La Gazette du Maroc s'est déplacée au Nord du pays pour enquêter et recouper les informations sur l'affaire qui défraye depuis quelques semaines la chronique judiciaire. De Dalia à Al Houma en passant par Ksar Sghir, le lieu de son arrestation, Tétouan, Tanger et toute la région de Ben Younech, nous avons rencontré ses connaissances, enquêté dans son sillage, interrogé son entourage et surtout nous avons découvert les cachettes qui servaient de dépôts aux vedettes fantômes et autres zodiacs du réseau narcotique. Résultat : Mohamed El Kharraz, alias, Chrif Bin Louidane, dispose en effet d'une fortune colossale estimée à plusieurs centaines de milliards de Dhs, au Maroc et à l'étranger, qu'il a bâtie en une dizaine d'années seulement. Si ce gros bonnet de la drogue a été envoyé à l'ombre, la kyrielle de hauts fonctionnaires et de responsables qu'il a balancés court toujours.
Dalia. Un petit village en montagne dans la région de Ksar Sghir au Nord du Maroc. Peut-être que ce patelin ne vous dira rien, mais à lui seul il fournissait depuis plusieurs années une bonne partie de l'Europe en drogue. Ici, la vie des hommes est marquée depuis des années par le trafic du haschich. haschich comme travail quotidien, du haschich comme monnaie d'échange, du haschich en tant qu'affaire, du hachisch pour la consommation quotidienne, et du haschich comme renvoi immédiat au narcotrafiquant du nom de Mohamed El Kharraz, alias Chrif Bin Louidane, arrêté, il y a quelques jours, pour une grosse affaire de trafic de drogue.
À l'approche des premières habitations de cette cité, l'accueil est d'emblée hostile. Rien qu'évoquer le nom du narcotrafiquant ou de celui de sa famille et tout le monde fait semblant de ne rien entendre, de ne rien voir et de ne rien comprendre. Même s'il est écroué et risque gros dans cette affaire, le parrain reste craint et personne n'ose parler de lui. Un habitant croisé sur notre chemin se contentera de nous montrer une superbe villa nichée au cœur d'un immense parc de verdure sur le haut d'une falaise. "C'est là-bas où habite notre Chrif. C'est quelqu'un de bien et de généreux, nous ne savons pas pourquoi vous les journalistes vous le traitez de tous les noms alors qu'en réalité, il est réputé pour être "honnête" et surtout "très généreux". Il nous a construit des mosquées, il nous a payé des logements, et il nous aide financièrement pour subvenir à nos besoins… Posez la question à qui vous voulez ici, personne ne vous dira le contraire", nous lance-t-il vigoureusement avant de nous tourner le dos et disparaître dans la nature. Notre indic, qui ne veut pas trop s'afficher, nous conseille de ne pas trop insister et se diriger plutôt vers Tlat Taghremt, le lieu de naissance de ce trafiquant notoire.
Parcours de Chrif Bin Louidane
"Là-bas les gens sont plus bavards. On pourra obtenir quelque chose à se mettre sous la dent sur la biographie de Mohamed El Kharraz". La route qui nous mène vers Tlat Taghremt (Tlat : mardi en arabe et Taghremt : le petit village), est impraticable ( du fait des travaux du projet du port de Tanger Med ) et le trajet durera une bonne demi-heure. Situé au sommet d'une montagne, le douar semble à première vue abandonné et les quelques villageois qui résident encore sont livrés à eux-mêmes, sans électricité, sans eau courante, et sans couverture du réseau téléphonique. Notre indic nous débrouille en effet un voisin de la famille El Kharraz qui veut bien témoigner pour tracer le parcours de Chrif Bin Louidane. Seul deal, son nom et prénom resteront anonymes, nous dit-il, par peur de représailles. Tout d'abord son âge. Mohamed El Kharraz est né en 1959 au sein d'une famille très modeste de la région. Dans ce petit patelin, Mohamed El Kharraz, qui ne sait ni lire, ni écrire, s'occupera pendant de longues années du bétail de la famille, notamment celui de sa grande mère surnommée " Chrifia ", d'où son appellation " Chrif ". Sa prime jeunesse, il ne l'a pas passée à user sa culotte sur les bancs de l'école, mais à faire l'école buissonnière, avant de se convertir à l'âge de 20 ans à la contrebande. De Sebta, comme de Melillia, il faisait introduire toute sorte de marchandise qu'il faisait écouler sans aucune difficulté dans les marchés de Fnideq et de Tétouan. C'est dans cette activité que le délinquant Mohamed El Kharraz se crée petit à petit sa propre biographie et devient, en quelques années, l'un des riches contrebandiers de la région. "Ce commerce illicite lui semblait facile, il y avait peu de risques, c'était rentable. À cette époque, ce trafic ne faisait pas la une des journaux… Au fond, il trouvait cette activité normale", nous confie notre source.
Vers la fin des années 80, Mohamed El Kharraz change de domicile et s'installe loin de son patelin, sur une falaise qui porte le nom de Alhouma (le quartier), à l'entrée de Ksar Sghir. Petit à petit, il s'intéressera au trafic de drogue et choisira de s'acoquiner avec des barons tels Hmidou Dib, Yakhloufi, les frères Yaacoubi, les frères Echeeri avec qui il apprendra toutes les ficelles du métier. A l'époque, Chrif Bin Louidane servait de simple intermédiaire entre le réseau de Ahmed Bounkoub, dit H'midou Dib, et les autres barons de la drogue de Tétouan. Chrif connaissait bien le parrain tangérois et Dib le recevait souvent dans sa villa sur le front de mer. C'est là qu'il a eu l'occasion de rencontrer les personnalités marocaines qui se bousculaient au portillon pour bénéficier des faveurs sonnantes et trébuchantes de H'midou Dib. Et c'est là où le petit loubard analphabète de la campagne qui avait fait son baptême du feu dans la contrebande, a bien compris le parti qu'il pouvait tirer du trafic de drogue."Il était jeune, il avait envie de vivre et il avait de l'ambition. Il ne connaissait rien des affaires du narco-trafic. C'est alors qu'il a rencontré les cartels de Tanger qui l'ont vite formaté au trafic de drogue. Dès lors, il s'est trouvé embarqué dans cette filière, qui lui rapportait très gros, et dans laquelle il est pratiquement impossible de s'en sortir indemne…", poursuit notre interlocuteur. Arrêté et incarcéré en 1996 à Tétouan ( lors de la campagne d'assainissement qu'avait déclenchée le Maroc sous la pression internationale), Mohamed El Kharraz écopera d'une peine de deux ans de prison ferme seulement pour trafic de drogue et sera relâché aussitôt. Nous sommes en 1997, c'est précisément la période des splendeurs extravagantes de Chrif Bin Louidane qui se retrouve seul, ou presque, sur le marché du trafic des drogues dures. La période des liasses de dirhams, des valises de devises et des tournées des ducs. Une gigantesque usine de drogue à ciel ouvert où une poignée de mafieux s'enrichissent sur le dos des habitants. Mohamed El Kharraz était le sommet d'une pyramide composée de chacun des membres de son clan ou de sa famille. Notamment son frère, Mustpaha El Kharraz, son bras droit et son homme de confiance incarcéré également dans le cadre de la même affaire.
Véritable toile d'araignée
Chrif Bin Louidane devient alors le baron incontesté et incontestable de drogue et dominera pendant de longues années, alors même qu'il faisait l'objet de plusieurs avis de recherche à l'échelle nationale et internationale. Il faisait la pluie et le beau temps dans la région (notamment à Tanger et à Tétouan), ses désirs devenaient des ordres, la force publique disparaissant, se transformant en partenaire ou fermant les yeux. Car pour assurer à son commerce illicite les plus grandes protections, il fallait se rapprocher des fonctionnaires de l'administration publique et des gens du pouvoir, aussi bien à Tanger qu'à Tétouan, ou Chrif Bin Louidane a réussi à tisser une véritable toile d'araignée dans le but de protéger ses arrières. Des cadeaux et des sommes d'argent entretenaient, technique classique des narcotrafiquants, très bien la complicité. Les chèques distribués par Chrif Bin Louidane étaient même sollicités en tant que prêts que l'on oubliait toujours de rembourser. Il poussera sa générosité à l'extrême et se proposera, au début de l'année 2000, pour rénover le siège de la Sûreté nationale de la ville de Tanger (il l'a reconstruit avec du marbre et l'a doté de caméras et de matériel sophistiqué) et édifier plusieurs postes de police dans la ville. Chose faite, sans pour autant attirer les soupçons des ex-responsables de la DGSN qui ont accepté sans qu'aucune enquête ne soit ouverte à l'encontre de Chrif Bin Louidane. La saga du baron, qui a duré pendant une dizaine d'années, allait pourtant prendre fin ce vendredi 25 août 2006. Ce jour-là, raconte le serveur du café " Al Ghroub " (qui a servi le petit-déjeuner à Chrif Bin Louidane), rien ne présageait de ce qui pouvait arriver. "Il venait juste d'expédier une cargaison de drogue et s'est attablé ici même en compagnie de son garde du corps qui ne le quitte jamais. Il était 10 heures du matin lorsqu'un commando de policiers en civil armés de matraques ont fait leur apparition, encerclant ainsi toutes les entrées et sorties du café. Chrif Bin Louidane qui n'a opposé aucune résistance contrairement à son garde du corps maîtrisé par les limiers, a été embarqué dans une voiture qui a vite quitté les lieux", nous raconte avec amertume Mohamed, le serveur.
Arrestations et saisies
Et de poursuivre: "ils sont revenus quelques minutes plus tard pour procéder à l'arrestation d'un de ses lieutenants l'un des pilotes de ses vedettes fantômes servant au transport de la marchandise en Espagne) qui venait juste de débarquer au café. Ils ont également saisi son véhicule 4x4, garé à la sortie du Café". L'employé du café connaît très bien Chrif Bin Louidane et ne cache pas son chagrin quant à son arrestation. "Oui, Chrif est un gros trafiquant de drogue. D'ailleurs, les cargaisons se faisaient chargés dans des zodiacs juste en bas du café et au vu et au su de tout le monde. Ce que vous ne savez pas, par contre, c'est que l'homme faisait vivre plusieurs familles de la région. Que vont-ils faire maintenant ? Moi-même, j'obtenais tout ce que je voulais de lui sans aucune contrepartie. Rien que le pourboire n'était pas moins de 200 Dh". Emmené tout d'abord aux postes de la Gendarmerie royale de la ville de Tétouan, Chrif Bin Louidane, motus et bouche cousue, sera transféré illico presto à Rabat puis à Casablanca pour les besoins de l'enquête. Confronté aux charges retenues contre lui, le parrain du nord, change de tactique, par souci de vengeance, et décide de tout déballer. Il a tout reconnu puisqu'il était persuadé d'avoir les moyens d'établir ce qu'il considère comme étant sa propre vérité. Dès qu'il a pris connaissance de ce qu'il encourt dans cette affaire, il a collaboré avec les enquêteurs et a choisi de jouer le jeu. L'affaire commençait à sentir le roussi et a pris des proportions phénoménales au Maroc, pays qui vit ces derniers mois sous l'empire des rumeurs les plus folles.
Rien que dans le répertoire de l'un de ses cinq portables, les enquêteurs ont pioché les numéros d'une vingtaine de personnalités et responsables sécuritaires qui lui ont servi de parapluie pour couvrir ses activités de trafic de drogue. Tout y passe, la famille, les amis, les proches, les connaissances…
Photos et numéros de portables
Dans son domicile, les enquêteurs de la gendarmerie royale ont saisi plusieurs albums photos et autres pièces à convictions qui établissent le lien direct entre Chrif Bin Louidane et les pouvoirs publics de la région. Il ont également mis la main sur un zodiac, de l'argent en espèce, des talkis-walkis, et plusieurs 4x4 qui servaient pour le transport du cannabis. Le reste va suivre. La gendarmerie royale libérée de toute pression va donner un cours normal à cette affaire. Le réseau Mohamed El Kharraz ainsi que ses complices sont désormais traqués, arrêtés et incarcérés. Dans le lot, des officiers supérieurs, de nombreux notables et des cadres supérieurs du ministère de l'Intérieur. Des complicités qui jettent la lumière sur le système de protection dont ont longtemps bénéficié les barons de la drogue dans le nord du pays.
Une liste impressionnante de hauts fonctionnaires et de responsables avait été dressée. Depuis, les uns ont été discrètement déchargés de leurs fonctions et arrêtés, les autres, en liberté provisoire, attendent les conclusions de l'enquête (voire encadré). Quelques heures après l'arrestation de Mohamed El Kharraz, de gros trafiquants de haut vol, avertis en temps voulu, ont déjà levé l'ancre pour l'Espagne. C'est le cas des Frères Echeeri, le dénommé Tahouna, et autres El Koulali, tous connus au bataillon, qui ont trouvé refuge en Espagne où ils coulent des jours heureux au nez et à la barbe de la justice marocaine. Installés confortablement en Espagne, les Don Corleone du Nord du Maroc sévissent toujours, puisque leur commerce continue et prospère. De nombreux trafiquants ont pris le relais et l'arrestation de Chrif Bin Louidane est loin d'affecter les livraisons de cannabis en Europe. L'histoire de la lutte contre la drogue au Maroc nous a appris que pour un baron qui tombe, il en pousse deux.
Le Nord est leur fief et les villes de la côte méditerranéenne, de Tanger à Nador, leurs théâtres d'opérations financières et immobilières. Le torrent de dirhams qu'ils brassent ne se limite plus, depuis quelques années, au Nord du pays. Il inonde le marché, sous plusieurs couvertures de blanchiment et sur tout le territoire national. Il fausse les mécanismes économiques, et il corrompt des agents d'autorité de haut rang, exposés à de fortes tentations et fragilisés par des cas notoires d'enrichissement un peu trop rapides pour être honnêtes. Le constat : Douze milliards de dollars, tel est le produit généré par le trafic de haschich d'origine marocaine sur le marché européen. Cela fait dix milliards d'euros et cent quatorze milliards de dirhams. C'est ce qui été révélé par une récente enquête réalisée conjointement par l'Agence de développement du Nord et l'office des Nations Unies contre la drogue et le crime. L'énigme des douze milliards de dollars reste donc entière. De ce trésor d'Ali Baba, combien en a-t-il été blanchi au Maroc, comment et au profit de qui ? Mystère.


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