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Abdelâati Amenna : «Au Maroc, la majorité des artistes sont démunis et survivent difficilement»
Publié dans La Gazette du Maroc le 22 - 02 - 2008

Qui ne se souvient pas, parmi la génération des années 60 évidemment, des deux fameux tubes “hadi telte eyyam ya ennass” et “Rissala jatni” ?
L'interprète de ces deux inoubliables oeuvres, et de dizaines d'autres chansons à succès aussi, n'est autre que l'artiste Abdelâati Amenna qui a débuté en tant que chanteur, avant de changer de fusil d'épaule pour se consacrer au domaine de la composition où il a aussi bien excellé, donnant encore plus de satisfaction à ses fans.
La Gazette du Maroc : De prime abord, quelle est selon vous la question qu'un artiste n'aimerait pas qu'on lui pose ?
A. Amanna : Cela dépend de l'artiste.
Un artiste démuni qui tombe malade et dont on ne s'occupe pas, vous inspire quel sentiment ?
Au Maroc, la majorité des artistes sont démunis.
Personne ne s'inquiète de leur sort. La plupart du temps ils travaillent gratuitement et les Syndicats, qui, en principe doivent les défendre, n'en font rien !
N'y a-t-il vraiment rien ?
Absolument ! Aucune manifestation pouvant faire travailler l'artiste n'est programmée. Le peu d'activités qu'on voit est prévu pour les artistes que l'on fait venir de tel ou tel pays et qui leur coûte une fortune (des millions) et en devises, s'il vous plaît ! Ne croyez-vous pas, monsieur, qu'il n'y a pas plus grande et terrible injustice contre l'artiste marocain que celle-ci : être marginalisé chez soi ? et vous me parlez de «démunis» !
En plus, nos artistes sont manipulés et escroqués de tous côtés, n'est-ce pas scandaleux ?
A propos d'argent, si vous deveniez subitement milliardaire (il faut bien rêver) quel serait votre première action en faveur des artistes qui sont aujourd'hui dans le besoin ?
Je préfère ne pas sombrer dans l'illusion, mais en général l'argent va souvent vers les riches !
C'est comme çà !
Quand quelqu'un cherche à vous embarrasser en glissant des flèches empoisonnées dans la discussion, faites-vous la sourde-oreille ou réagissez-vous sans tarder ?
En principe, mes oreilles rejettent ce genre de fléchettes, j'y suis immunisé. Donc, je n'entends rien!
Et pourquoi une telle attitude ?
Parce que c'est la plus reposante ! D'ailleurs, si on réagit à tout ce qu'on entend, c'est qu'on donne indirectement de l'importance à ceux qui les profèrent. Et c'est ce qu'ils cherchent au fond.
Croyez- en mon expérience, il n'y a pas mieux que l'indifférence quand on est confronté à des gens provocateurs ou de mauvaise foi.
Vous prêtez-vous facilement à une séance de photo souvenir dans la rue si un admirateur vous le demande ?
Sans aucun problème ! D'ailleurs, il fait partie du public et il faut toujours chercher à le satisfaire d'une façon ou d'une autre. Cela m'est déjà arrivé et fait partie de notre vie, nous les artistes.
Dans le domaine artistique toujours, quel est le plus mauvais souvenir que vous gardez encore à l'esprit ?
J'en ai pas mal que j'ai oubliés avec le temps mais j'ai eu également de bons souvenirs, vous savez !
Alors, votre plus beau souvenir ?
C'est sans conteste, ma première rencontre avec feu S.M Hassan II. C'est une rencontre qui m'a honoré et un souvenir dont je demeure extrêmement fier.
Franchement, ne vous est-il jamais passé par l'esprit, dans un élan de colère ou d'abattement, de songer à claquer la porte et quitter définitivement le domaine artistique ?
Pas quand on est un vrai artiste, voyons! L'art, je l'ai dans le sang. Je ne peux pas m'en défaire, cela fait partie de moi. C'est l'air que je respire.
Dans votre vie artistique, y a-t-il suffisamment de temps libre pour votre petite famille ?
Je commence à croire que non. Mais je remercie du fond du coeur ma chère femme qui a joué un rôle important dans la stabilité de ma petite famille et la mienne. Elle a toujours été là pour moi et pour nos enfants. Elle m'a accompagné avec beaucoup de courage et de volonté tout au long de mon parcours. Elle a été la conseillère, l'amie, la partenaire, mon agent artistique et plus encore....
Peut-on dire dans ces condition que sans Mme Amenna, il n'y aurait pas eu de Mr Amenna?
C'est tout à fait vrai, en quelque sorte. Ne dit-on pas d'ailleurs que derrière chaque homme en vue, il y a toujours une femme ?
Quelle est la devise qui vous est chère et que vous adoptez toujours dans la vie ?
«Bien faire et laisser braire»...
N'avez-vous jamais flairé une odeur de sabotage ou de jalousie après l'enregistrement et la réussite de l'une de vos chansons ?
Oui ça arrive et c'est normal ! Mais je n'y prête guère attention, parce que ça entre dans le sillage de la concurrence.
Dans votre vie artistique, comme dans la vie de tous les jours, l'échec vous fait-il peur ou pas du tout ?
En réalité, je m'arrange pour ne pas y penser, mais si ça arrivait, ce ne serait pas la fin du monde ! Il faut se battre et recommencer tant qu'on peut le faire, et tant que la volonté existe !
Vous entreprenez assez souvent des tournées artistiques et vous animez des Soirées que ce soit au Maroc ou à l'étranger. Côté matériel, cela vous rapporte-t-il gros ?
Avec cette quantité de mini-orchestres et de personnes enrobées d'une fine couche d'artiste, le domaine artistique ne rapporte plus rien à personne ! Et en plus, ce sont les artistes les “moins chers” ou “gratuits” qui sont les plus demandés, hélas !
Quel est le titre de votre première chanson ?
Ma première chanson composée est “Hayati doumouû”. Mon premier enregistrement “Ettire el horr”.
Et le titre de la dernière ?
Pas encore, je l'espère !
Vous ne chantez plus depuis une vingtaine d'années. Y a-t-il une raison précise à cela ?
J'ai toujours la capacité vocale pour le faire, mais plus la volonté.
Et ce qui vous manque le plus aujourd'hui ?
Un domaine musical sain. Il faut redonner à l'artiste marocain sa place aussi bien chez lui qu'au-delà des frontières. Ce qui me manque à moi comme aux autres artistes, c'est une stabilité morale.


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