Le chef de la diplomatie espagnole fait parler de lui. Des parties pro séparatistes tentent de semer la zizanie. Explications. Dans le droit fil de son engagement pour une solution politique concertée, le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, a affirmé encore une fois, que le Maroc a «mis sur la table» (des négociations) un plan d'autonomie que les parties sont appelées à négocier pour parvenir à une solution durable, mutuellement acceptable, et garantissant les droits de toutes les parties. Le ministre espagnol des Affaires étrangères et de la Coopération vient de s'exprimer sur la politique du gouvernement Zapatero concernant le conflit autour du Sahara marocain. Pour Moratinos, il ne faut pas compter sur l'Espagne pour une campagne internationale contre le Maroc. Ce qui ne manquera pas de faire grincer des dents du côté des pros polisariens,visiblement actifs dans la péninsule ibérique. C'est devenu un trait de caractère chez ce ministre qui ne rate aucune occasion pour parler haut et franc. Le chef de la diplomatie espagnole a réitéré la position de son pays «conforme à la légalité internationale», pour trouver une «solution juste, durable, mutuellement acceptable par les parties et qui garantit la libre détermination des Sahraouis, a-t-il souligné lors d'une rencontre à Madrid avec les correspondants de la presse étrangère, accrédités en Espagne. Une certaine presse algérienne et autre partisane du séparatisme a vite crié victoire. «L'Espagne dément avoir modifié position dans un sens plus favorable à Rabat» y lit-on effectivement. Embrouille M. Moratinos, en réponse à une question, a nié que l'Espagne, qui va assurer la présidence de l'UE au cours du 1e semestre 2010, a modifié sa position sur la question du Sahara occidental dans un sens plus favorable à Rabat. «Notre position n'a pas changé et l'Espagne est toujours en faveur d'une solution basée sur le principe de libre détermination du peuple sahraoui» et sur son droit à l'autodétermination, a-t-il souligné, appelant au «dialogue bilatéral» entre les deux parties. En fait, la déclaration de Moratinos a ceci de spécial qu'elle se place dans une logique plus profonde. A savoir que pour le ministre, Madrid «n'a pas à juger ou à préjuger du contenu à donner au principe de libre détermination», et il «revient aux parties de déterminer ce contenu» à travers des négociations, sous les auspices des Nations Unies, a insisté M. Moratinos. Concernant le rôle que pourrait jouer l'Union Européenne sous la présidence espagnole (en janvier 2010) pour aider à trouver une solution au conflit, il a indiqué que l'Union «devrait garantir un parapluie politique à une éventuelle solution négociée et favoriser l'intégration des pays maghrébins». Plus, l'Espagne, a poursuivi le ministre espagnol, tentera d'impulser une «vision et une action diplomatique commune» entre l'Espagne, la France et les Etats-Unis pour aider à trouver une solution au conflit du Sahara. Deux des trois pays ont solennellement déclaré leur soutien à l'autonomie présentée par le Maroc. Le diplomate a par ailleurs souligné qu'il y a actuellement «à Madrid, Paris et Washington, la même vision et la même volonté» de trouver une solution à ce problème sous l'égide des Nations Unies, ce qui devrait permettre une relance des discussions. Conclusion L'esprit y est, et on ne doit nullement céder, du coté du Maroc à l'amalgame que veulent introduire les pros séparatistes. Car Moratinos a déjà donné son avis sur la question, tout au long des années passées. Dans une Lettre ouverte sur le Sahara, publiée sur les colonnes du quotidien «El Mundo» du mardi 2 août 2005, le chef de la diplomatie espagnole parlait le même langage, et refusait le fait que son pays soit à la tête d'une campagne internationale contre le Maroc . La lettre ouverte est arrivée, on s'en souvient, quelques jours après la nomination de l'ancien représentant personnel du Secrétaire général de l'ONU au Sahara Peter Van Waslum. La position actuelle survient dans les mêmes conditions.