Labours-semailles Les fortes précipitations qui intéressent l'ensemble des régions du pays laissent prévoir une bonne année agricole. Toutefois, rien n'est encore joué ! Tout dépendra des conditions climatiques pour les prochains mois. Etat des lieux. La campagne agricole se présente sous de bons auspices. Du moins, si l'on en juge par les dernières fortes précipitations ayant touché l'ensemble du pays et dont les dégâts ont été énormes pour certaines régions telles Al Hoceima et Nador. Si l'optimisme est de mise, il ne faut pas aller vite en besogne et déduire que l'année agricole sera bonne. Il faudra attendre l'évolution des précipitations pour les prochains mois pour avoir plus de visibilité sur l'année agricole. En attendant, les statistiques du ministère de l'Agriculture laissent prévoir un bon démarrage de la campagne. En effet, le cumul pluviométrique moyen national a atteint151 mm au 1er décembre contre 97 mm en année normale. Le département de l'Agriculture indique que le cumul pluviométrique est excédentaire et généralisé pour l'ensemble des régions. A titre d'exemple, cet excédent a atteint 143% pour le périmètre du Gharb-Zaër. Les fortes précipitations se sont traduites par une hausse au niveau des réserves en eau des barrages à usage agricole. A fin novembre dernier, celles-ci se sont établies à 7,14 milliards de m3, soit un taux de remplissage d'environ 55%. C'est le barrage situé dans la région de Nakour qui vient en tête de liste avec un taux situé entre 60 et 97%. El Haouz vient en second lieu avec un niveau de remplissage avoisinant les 57%), suivi d'El Gharb 76%, du Loukkos 74%) et de la Moulouya 95%. Cumul pluviométrique généraliséCompte tenu du cumul pluviométrique généralisé, la superficie travaillée des cultures d'automne est revue à la hausse à l'exception des légumineuses qui ont accusé un recul de 7%, note le ministère de l'Agriculture. A fin novembre le total des superficies semées en céréales s'est élevé à 2,2 millions d'hectares en progression de 29% par rapport à la même période de la campagne précédente. Pour les céréales, la superficie totale travaillée est de l'ordre de 3,4 millions ha(+ 6%). Idem pour les cultures fourragères dont la hausse a atteint 6%.S'agissant des cultures sucrières, la superficie semée a reculé de 18% pour diverses raisons liées notamment à la difficulté d'accès aux champs dans plusieurs régions notamment le Gharb, le Loukkos et les Doukkala, compte tenu des fortes précipitations enregistrées les dernières semaines. Selon les prévisions, la production de la canne à sucre pourrait atteindre 1 million de tonnes pour une superficie de 14.000 ha. Etant un indicateur de taille pour l'évaluation de l'état d'avancement de la campagne agricole, la demande des intrants est en progression. Selon le ministère, les ventes de semences ont enregistré une augmentation (397.500 quintaux contre 337.000). Pour les engrais, cette hausse s'élève à 12%. Qu'en est-il des cultures d'exportation ? A en juger par les chiffres du département de tutelle arrêtés le 19 novembre dernier, la hausse a atteint 31% pour les primeurs. Pour la tomate, la progression se situe à 27% par rapport à la même période de l'année dernière. Concernant le total des exportations des fruits et légumes, celui-ci s'est établi à 18.600 tonnes pour la même période soit une forte augmentation de 41%. Les exportations des agrumes ont également réalisé une hausse, mais celle-ci est située autour de 10%. Notons que la clémentine arrive en tête du podium en matière d'export avec une part de 97%. La région de l'Oriental assure la moitié des exportations.Pluviométrie excédentaire, forte demande des intrants, exportations en hausse… tous les indicateurs sont donc au vert. Le moral des agriculteurs est au beau fixe. L'année agricole est prometteuse à condition que la météo ne nous fasse pas subir ses caprices.