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“Le dollar c'est notre monnaie, mais c'est votre problème!”
Publié dans La Gazette du Maroc le 22 - 12 - 2003


Marché des changes
L'appréciation continue de l'euro par rapport au dollar depuis le début de l'année s'est accélérée au cours des dernières semaines. Elle perturbe fortement les marchés des changes au point que l'on parle déjà de crise monétaire. La dégringolade du dollar liée à cette flambée met en péril les équilibres économiques mondiaux. Et aucune zone économique n'est à l'abri de cette chute du billet vert, dont un éventuel krach aurait des répercussions dévastatrices sur l'économie mondiale.
“Le dollar c'est notre monnaie, mais c'est votre problème!”, cette formule célèbre d'un haut responsable américain est plus que jamais à l'ordre du jour et pourrait gagner davantage en actualité au cours des prochains mois. Les autorités américaines, y compris le Président
G. Bush, ne cessent de clamer leur attachement à un dollar fort. Mais elles ne font rien pour freiner la chute de leur devise, estimant, conformément à la vision libérale, qu'il appartient aux marchés de fixer la valeur réelle d'une monnaie. La conjoncture économique et politique favorise cette non intervention, car la glissade du dollar est jugée positive à Washington. Elle dope les exportations, notamment de produits industriels, qui ont pour effet non seulement de stimuler la croissance, mais également d'améliorer la situation des industriels, qui votent traditionnellement en faveur des Républicains. A moins d'un an de l'élection présidentielle, G. Bush ne peut pas négliger un renfort aussi précieux. C'est bien connu, c'est la santé économique du pays qui décide de l'issue de l'élection présidentielle. Or, les USA connaissent actuellement une reprise d'une rare vigueur. Après une progression, en rythme annuel, de 7,2 % du PIB au cours du troisième trimestre, on s'attend à une croissance, en volume, de 2,9 % en 2003. Le gouvernement fédéral n'a aucune raison d'entreprendre une action quelconque susceptible de briser cette reprise. D'autant que les prévisions pour 2004 tablent sur une croissance comprise entre 4,5 % et 5,7 %. Tout indique donc que le dollar continuera sa baisse, avec, au mieux, quelques phases de raffermissement dues à la vigueur de la croissance américaine. La question qui est actuellement au centre des préoccupations est de savoir jusqu'où descendra le dollar.
Montée de l'inquiétude
Il n'y a pas si longtemps, on jugeait irréaliste la possibilité d'un euro à 1,20 $. Depuis quelques semaines, la monnaie européenne vole de record en record. Elle a franchi la semaine dernière la barre de
1,24 $, gagnant ainsi 18 % par rapport au billet vert depuis le début de l'année. Et on commence à se demander quand l'euro atteindra 1,50 $. Une telle parité n'est plus exclue, compte tenu de l'inquiétude qui commence à gagner les marchés et bon nombre de gouvernements. C'est dans les pays de la zone euro en particulier que l'inquiétude commence à monter, car la flambée de l'euro risque de “casser” la reprise constatée dans cette zone. Au point que le FMI et l'OCDE ont d'ores et déjà révisé leurs prévisions de croissance pour la zone en 2004 pour la ramener au-dessous des 1,9 % initialement prévus.
On sait que ce sont les exportations qui sont à l'origine de ce timide redémarrage. La forte hausse de l'euro pénalise ces exportations et partant la reprise. Selon les estimations, une appréciation réelle de la monnaie unique de 10 % ampute la croissance européenne d'un point. Certains milieux commencent déjà à réclamer une intervention des Banques centrales. Le problème, c'est que les Américains, on l'a vu, trouvent leur compte dans cette situation et se refusent à toute action sur les marchés des changes et que la Banque centrale européenne (BCE) ne partage pas cette inquiétude. Elle continue d'estimer que la valeur actuelle n'est pas préoccupante dans la mesure où elle permet d'atténuer les tensions inflationnistes en réduisant le coût des importations, notamment le pétrole. Seule la Banque centrale du Japon est pour le moment active sur le marché des changes. Depuis le début de l'année, elle a acheté pour près de 200 milliards $ pour freiner la hausse du yen.
Dans ce contexte, l'hypothèse la plus vraisemblable selon les observateurs est celle qui privilégie la poursuite de la dépréciation du billet vert, miné par les énormes “déficits jumeaux” du budget et du solde courant, d'environ 500 milliards $ chacun en 2003. On estime, en effet, qu'une baisse additionnelle de 10 % à 15 % est encore nécessaire pour ramener le déficit courant sous la barre des 5 % du PIB. Mais cette perspective comporte le risque de voir les investisseurs étrangers fuir les actions de Wall Street et les bons du Trésor américain. Ce que confirment d'ailleurs les dernières statistiques qui font état d'un fort repli des achats des investisseurs étrangers de titres américains (seulement 4,2 milliards $ en septembre, contre plus de 70 milliards en moyenne au cours des mois précédents). Il semble que cette spirale de baisse sera difficile à contenir, et conduit certains spécialistes à ne plus considérer fantaisiste l'hypothèse d'un dollar à 1,50 $ pour un euro.
Eviter une crise monétaire
Une telle perspective fait craindre le pire, les marchés ne détestant rien tant que l'incertitude et ayant tendance à sur-réagir. Même, la BCE qui feint de ne pas s'alarmer outre mesure du taux de change actuel de l'euro, jugeant qu'il n'est pas très éloigné de son niveau moyen à long terme et qu'il ne pose pas de sérieux problèmes de compétitivité pour les exportations européennes, commence à envisager une intervention sur le marché des changes. La question est de savoir à partir de quel niveau de l'euro elle va le faire. Certaines sources affirment que la BCE interviendra lorsque l'euro franchira le seuil de 1,35 $. Ce qui laisse encore une marge d'appréciation à la monnaie unique, favorisant un mouvement spéculatif sur cette devise qui pourrait la porter à 1,50 $.
Les conséquences d'un euro à ce niveau-là sont pour le moment difficiles à évaluer. Une chose est cependant certaine : les nombreuses conséquences d'un tel scénario ne seront pas seulement monétaires et financières. Une crise sur le marché des changes aura automatiquement des répercussions sur les échanges commerciaux et par voie de conséquence des répercussions dévastatrices sur la croissance économique des principales zones économiques mondiales (Europe, Japon et même la Chine). Sans oublier, bien entendu, les pays en développement moins outillés pour affronter cette nouvelle tempête. Dès lors se pose la question de savoir si la BCE va agir en abaissant son taux directeur (actuellement à 2 %) pour affaiblir l'euro et si la Réserve fédérale américaine ne va pas agir en sens inverse en augmentant le loyer de l'argent (à 1 % aujourd'hui) pour soutenir le dollar. Y aurait-il guerre monétaire ou, au contraire, coopération internationale pour stabiliser les marchés des changes et épargner à l'économie mondiale les dangers inhérents à ces mouvements erratiques des deux principales devises internationales ? En tout cas, tous les ingrédients sont réunis pour provoquer une grave crise sur les marchés des changes. Il y a donc une urgence monétaire internationale. Malgré les réticences des uns et des autres, les principaux acteurs économiques mondiaux ont tout intérêt à se concerter dans le cadre d'une conférence monétaire internationale pour gérer de façon concertée et donc efficace cette crise monétaire. Conférence à laquelle il faut associer la Chine qui commence à jouer les trouble-fête sur les marchés internationaux, vu son nouveau statut de géant économique et commercial. C'est la seule issue pour éviter à la planète une crise économique majeure qui pourrait dépasser en ampleur les crises précédentes.


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