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Douze jours de calvaire
Publié dans La Gazette du Maroc le 26 - 07 - 2004


Une famille marocaine (MRE) retenue à Almeria
Un couple d'émigrés et leurs cinq enfants, en partance de la Belgique vers le Maroc, ont été immobilisés pendant douze jours à Almeria. Et pour cause, une erreur judiciaire qui leur a valu un gigantesque faux procès, pour vol de voiture, avant d'être blanchi par un tribunal de la même ville. Récit d'un voyage au bout de l'enfer.
De Bruxelles à Almeria, la vie de toute une famille bruxelloise, d'origine marocaine, a soudainement pris des allures auxquelles elle n'avait jamais pensé. Après plusieurs années de durs labours, Mohamed, son épouse Fouzia et leurs cinq petits enfants ont décidé, comme la majorité des MRE, de rentrer au bercail, histoire de passer leurs vacances au Maroc. Pour un voyage qui avait pourtant bien commencé, la famille ne se doutait à aucun moment qu'il allait se terminer bien avant dans les geôles ibériques, à Almeria précisément, à cause d'un simple délire, voire de l'excès de zèle, de la police des frontières espagnoles. Juridiquement, cela s'appelle être victime d'une erreur judiciaire. Une erreur judiciaire qui s'est abattue sur ce couple sans histoire, jusqu'à quelques jours, qui leur a coûté très cher, les plongeant dans un gigantesque faux procès de vol de voiture. Proie de son statut social et de son origine, il a été vite arrêté, mal traité, incarcéré, pour finalement être innocenté par un tribunal local d'Almeria. Des cas comme celui de la famille Tahri, il en existe beaucoup, enregistrés lors de l'opération de transit 2004. Mais celui de la famille Tahri a été le plus troublant. En effet, après toute une journée de chemin, marquée par plusieurs pauses, la petite famille Tahri arriva au petit matin du dimanche 6 août à Almeria. Au grand port de la ville. La journée s'annonce difficile à cause de la grande affluence des MRE qui transitent par Almeria vers Nador. D'interminables files d'attentes de véhicules attendent impatiemment leur tour pour embarquer dans des bateaux de traversée à destination de ce Maroc longtemps désiré par nos MRE, venus en masse cette année. L'attente, la longue attente commence alors. Toutefois, cela ne désespère pas pour autant Mohamed et sa petite famille sereinement installés à bord de leur véhicule très spacieux, Renault Scenic, emprunté chez la sœur de Fouzia. Peu après, le couple arrive enfin devant le poste de police pour le contrôle des papiers et des passeports. Vérifications faites, l'un des policiers demanda à Mohamed de l'accompagner au commissariat du port pour un contrôle supplémentaire.
Entre temps, d'autres policiers tentent de tranquilliser Fouzia à qui l'on dit qu'elle doit se rassurer immédiatement, et qu'il s'agit tout simplement d'un contrôle de routine. L'incertitude et le désespoir s'abattent sur Fouzia et ses enfants. Il s'est passé quelque chose qui les dépasse. Les quelques minutes qu'allait prendre ce contrôle de routine passent à des heures rendant l'atmosphère encore plus lourde. Fouzia reste devant le commissariat du port en attendant des nouvelles de son mari. Elle n'a aucune connaissance en langue espagnole, ce qui pousse son calvaire à l'extrême. Au commissariat, Mohamed apprenait sans rien comprendre à la confusion que le châssis de sa Scenic empruntée était... signalé volé en France depuis avril 2002. C'était le choc pour cet émigré probe, qui a réussi, en économisant euro par euro, aidé par une femme dévouée, à offrir à sa petite famille unie ce voyage au Maroc. Comment est-ce possible ?, demande-t-il aux policiers qui ont déjà préparé toute la procédure pour l'incarcérer.
Charges très lourdes !
Sa femme égarée, angoissée, embarrassée de cinq enfants en bas âge, cherche par tous les moyens à rentrer en contact avec son mari pour savoir le pourquoi de la chose. Entre-temps, un visiteur du commissariat sort et lui annonce la nouvelle : “Mohamed a été arrêté pour vol, faux, usage de faux...”. Les charges sont très lourdes et mettent Fouzia hors d'elle. Son mari lui crie de sortir du commissariat et d'appeler la propriétaire de la voiture.
Fouzia s'exécute sans savoir quoi faire. Elle est en compagnie de ses enfants sans argent, sans la voiture, sans ses affaires... Au bout du fil, la sœur de Fouzia lui promet de lui envoyer tous les papiers pour débloquer la situation. La Renault Scenic, pourtant immatriculée en bonne et due forme en Belgique, est déclarée volée en France depuis 2002. Comment tirer donc cette affaire au clair ? Pour les Espagnols, même si le véhicule n'appartient pas à Mohamed, il est considéré comme coupable jusqu'à preuve du contraire. Il faut donc casser cette thèse de vol par tous les moyens et ramener suffisamment de preuves pour disculper Mohamed qui allait être traduit devant un tribunal.
Chose faite puisque la Direction à l'immatriculation belge (DIV) a reconnu que le véhicule est en norme, idem pour le concessionnaire Renault. Ce dernier s'est porté garant du véhicule effectivement acheté en août 2002 après avoir servi de véhicule de leasing où il s'était d'ailleurs produit un incident qui expliquerait tout, le vol du certificat d'immatriculation en janvier 2002. La DIV avait même délivré un duplicata valant l'original. Moralité, le certificat original volé début 2002 a servi donc en France et a permis d'immatriculer une Scenic sur laquelle on avait dû graver le même numéro de châssis que la Scenic belge. Les Français avaient donc immatriculé par erreur un numéro de châssis falsifié pour le déclarer volé dans tout l'espace Schengen. Ce sont donc deux voitures de la même marque qui portaient le même numéro de châssis qui circulaient dans deux pays différents. L'une volée en France et l'autre saisie au port d'Almeria. Mais ce qui aurait pu se régler en quelques heures a duré plus de 12 jours. Douze jours que le couple et cinq enfants dont un petit bout de 3 mois étaient coincés au port d'Almeria. Et pour cause, il fallait attendre le procès. Entre temps, Mohamed est jeté en prison malgré ses contestations, l'intervention de la DIV et la facture du concessionnaire officiel du réseau Renault. Aucune mesure de liberté provisoire ne lui a été accordée. Fouzia et le reste de la famille sont perdus entre les avocats, la prison, le commissariat. “Avocats, hôtels, fax, téléphones, etc. C'est tout l'argent des vacances que nous avons dépensé pour rien. On avait pris l'hôtel le moins cher à 88 euros la nuit. Les responsables d'ici n'ont jamais été sympas avec nous”, confie Fouzia avec amertume. Au tribunal, l'audience n'a pris que quelques minutes. Les policiers qui ont mené l'enquête ont confirmé que tout était rentré dans l'ordre. Pas un mot d'excuse. Rien sur une éventuelle indemnisation, la police d'Almeria ayant reconnu son erreur. Et après ?, s'interroge Mohamed. Et Fouzia d'ajouter : “Cela faisait trois ans que nous préparions ces vacances au Maroc. Tout cela a été pourri par une simple erreur dont nous demandons réparation...”.


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