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L'impératif de la citoyenneté
Publié dans La Gazette du Maroc le 25 - 07 - 2005


Lecture du discours du Trône (1)
La Gazette du Maroc propose à ses lecteurs à partir de ce numéro une série d'articles qui analysent le contenu du dernier discours du Trône. La référence centrale du thème de la citoyenneté qui ouvre cette série peut être lue comme une indication sensible de la perception de l'étape actuelle. A la fois souci d'assurer la stabilité et la cohérence nécessaires face aux difficultés et appel à plus d'engagement des différents acteurs politiques économiques et sociaux.
La place centrale accordée à la citoyenneté dans le dernier discours du Trône est en soi significative de la manière dont est perçue l'étape actuelle avec ses urgences, ses défis et ses écueils. Les six premières années du nouveau règne incarnent le processus de transition engagé dans différents domaines stratégiques. Il y a à la fois l'expression d'une nette volonté de changement ainsi que le souci de favoriser une évolution spécifique, en douce, sans heurts aventureux. L'invocation, plus appuyée encore aujourd'hui, de la citoyenneté comme impératif général, veut signifier la nécessité d'une plus grande implication de tous les acteurs politiques, économiques et sociaux et, en même temps, mettre en garde contre les risques de dérive irresponsable. On peut donc lire ici en filigrane, à travers ce discours, une appréciation très soucieuse de l'évolution en cours, aussi bien pour exiger plus d'engagement que pour marquer les risques de dérapage des uns ou des autres. La citoyenneté n'est pas, à l'évidence, invoquée ici seulement comme un slogan. Elle est plutôt un signe, un diagnostic et un appel à plus de vigilance. Au moment du cinquantenaire de l'indépendance, le Roi rappelle “la fibre patriotique“ et appelle à “ancrer les valeurs de la citoyenneté responsable“. Les réformes qui ont été lancées dans la perspective du “Maroc de l'unité, de la démocratie et du progrès“ cherchent à rompre avec les facteurs de retard et de stagnation. Ce qui implique forcément une remise en cause de nombre de conservatisme et de situations acquises et la promotion de nouveaux critères, de nouveaux comportements et de nouvelles énergies. Tout en soulignant les constantes du pays, Islam, monarchie et intégrité territoriale, le discours y intègre la démocratie : ce qui est à la fois un engagement de la monarchie pour un système plus ouvert et un appel à tous à assumer davantage les règles et les principes de la démocratie et de l'Etat de droit. C'est en ce sens que le discours, tout en rappelant les fondements de la légitimité de la monarchie ( religieuse, constitutionnelle, populaire) indique qu'elle a été “ hissée au rang de la monarchie citoyenne“.
Evolution dans la stabilité
Les facteurs déterminants de ce recentrage sont de trois ordres : les progrès en matière de démocratisation, l'action pour le développement et le travail de mobilisation et de proximité sur le terrain. La monarchie citoyenne est, de ce point de vue, liée par un pacte dont ces trois niveaux cités constituent les domaines essentiels. C'est ainsi que, ayant conscience de l'ampleur des tâches et des modulations liées à la succession des mandats des institutions dans la durée, il s'agit de “préserver l'unité, la confiance et la stabilité qui sont autant de préalables pour la réalisation des projets structurants “.
La citoyenneté à ce niveau est ainsi de préserver les conditions d'une évolution stable et pacifique quand on sait que “la concrétisation des grands choix nationaux“ ne peut s'opérer sans difficultés et sans remises en cause. En ce sens, la responsabilité politique de la monarchie citoyenne est clairement soulignée. Il y a ici une évaluation implicite du chemin parcouru avec les réformes et les initiatives lancées mais aussi du rude chemin qui reste à parcourir. La citoyenneté implique la maîtrise du processus dans sa complexité. Il s'agit de maintenir les équilibres, de moduler les vitesses, de poser graduellement les cadres institutionnels et légaux de l'évolution et de faire œuvre de persuasion pour garantir la plus large adhésion possible. Sur ce plan, l'appel aux forces politiques, économiques et sociales se fait plus pressant. Afin de soutenir davantage la dynamique des réformes et de maximiser leur portée non seulement dans l'Etat mais aussi dans la société, la responsabilité de ces forces est davantage sollicitée. Le cadre législatif en cours d'adoption veut conférer aux parties une capacité de participation plus cohérente et rationnelle à l'exercice des responsabilités. Ce qui implique de leur part une plus grande faculté à assumer l'évolution annoncée. L'instauration d'un débat politique plus en phase avec les besoins vitaux du pays, serait dans cette perspective, des plus salutaires. Un champ politique plus clarifié et rationalisé serait aux yeux des citoyens plus crédible et permettrait des alternances axées sur des choix plus distincts. En cela, ce serait une avancée pour la citoyenneté. Quant aux organisations syndicales et professionnelles, la citoyenneté consisterait pour elles, tout d'abord à dynamiser les entreprises, à favoriser l'investissement productif et à dépasser les comportements liés à l'économie de rente. L'impulsion à donner aux investissements est ici primordiale et c'est dans cette optique que le secteur bancaire et les entreprises sont conviés à opérer l'effort nécessaire. Aussi le discours insiste-t-il sur le fait que le processus engagé ne saurait être accompli que “si les Marocains renouent avec l'esprit d'initiative et d'entreprise, la création de richesses et l'effort productif “. Cette préoccupation est devenue plus impérieuse et elle cible l'un des préalables au décollage envisagé. La problématique de l'investissement producteur de richesses et créateur d'emplois se trouve ainsi posée dans toute son acuité.
Mise en cause
Il y a une mise en cause directe des lourdes séquelles du système des situations de rente. Celui-ci est devenu un facteur de blocage et l'avertissement se fait ici plus direct. En effet, si les conditions devant favoriser un libéralisme économique plus cohérent, une croissance plus soutenue et une redistribution sociale plus palpable sont mises en œuvre graduellement c'est bien pour avoir du répondant parmi les acteurs économiques directement concernés. Or si à ce niveau il y a toujours beaucoup de réticences et de résistances, la question de la citoyenneté ne relève plus ici de la rhétorique mais d'un sérieux handicap. Le discours s'attache à mettre en évidence le caractère global de la démarche. Ce qui signifie que si l'un des facteurs fait défaut, c'est tout le processus qui en pâtit. La citoyenneté apparaît ici comme un dénominateur commun duquel personne ne devrait se soustraire. En d'autres termes si cette motivation n'est pas intégrée par certains facteurs économiques, ceux-ci devront s'attendre à en faire les frais et à être dépassés par le cours des événements. L'appel à l'effort d'adaptation est très explicite. L'exemple majeur, à ce propos, est fourni par l'initiative nationale pour le développement humain qui interpelle le sens citoyen de tous les partenaires économiques et sociaux. Le discours s'il salue “l'adhésion unanime“ à cette initiative, n'en attend pas moins “des actes autrement plus importants, à savoir une implication effective dans sa matérialisation sous forme de programmes tangibles menés sur le terrain”. Il y a là un appel au volontarisme, à l'implication sans réticences, même si on peut “perdre de vue les contraintes objectives“. La question de l'emploi qui sera abordée différemment lors des prochaines assises nationales qui lui seront consacrées exige aussi une telle démarche, à la fois volontaire et pragmatique. En tout cas, les protagonistes sont exhortés à ne pas rester “cantonnés dans des positions étriquées, figées et condamnées à déboucher sur l'impasse“. La démarche citoyenne, sans ignorer les limites et les contraintes, implique la recherche de solutions et non pas le renvoi des responsabilités entre les partenaires et les idées étroites. Ainsi l'invocation de l'impératif de la citoyenneté se veut-elle à la fois une réaffirmation de la volonté de réforme et de progrès, une garantie contre les dérives possibles et un appel à plus de participation volontariste et plus convaincue.


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