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Question du Sahara : L'ONU implique l'Algérie
Publié dans La Gazette du Maroc le 01 - 05 - 2006

En réaffirmant la nécessité d'une solution politique négociée par les parties avec une implication plus nette de l'Algérie, le Conseil de sécurité de l'ONU laisse entendre que la situation de blocage n'a que trop duré. Le forcing de la diplomatie d'Alger ne fait plus recette. Le Maroc est voué à convaincre que sa proposition peut, seule, servir de base à un compromis négociable.
La dernière réunion du Conseil de sécurité de l'ONU a été précédée d'une agitation intensifiée de la diplomatie algérienne contre le rapport présenté par le secrétaire général, Kofi Annan, sur la question du Sahara.
Le ministre algérien des affaires étrangères, Mohamed Bedjaoui, a effectué une mission prolongée dans les arcanes onusiennes
ainsi qu'une tournée au Brésil et au Venezuela pour faire prévaloir la position invariablement rigide d'Alger. Toutefois, après trente ans, l'acharnement algérien auprès des instances internationales ne porte plus. Il est devenu synonyme de blocage et d'immobilisme, alors que l'ONU prône la recherche d'une solution politique négociée à l'échelle régionale.
La dernière résolution du Conseil de sécurité « demande, à nouveau, aux parties et aux Etats de la région de continuer à coopérer avec l'ONU pour mettre fin à l'impasse actuelle et progresser vers une solution politique ». Pour Kofi Annan et son représentant personnel Van Walsum, « la seule solution est de recourir à des négociations directes sans conditions préalables, avant que la situation ne se transforme en une menace à la paix et à la sécurité dans la région. »
Cette approche, on ne peut plus claire, a déclenché la fureur du pouvoir algérien. Ses porte-parole s'en prennent avec acrimonie à Kofi Annan et son représentant.
Ces derniers sont accusés de « faire prévaloir la “real politik” sur la légalité internationale ». Exprimant leur dépit, les diplomates algériens veulent faire croire que la résolution n'a pas entériné le rapport de Kofi Annan et que celui-ci aurait été en fait « désavoué » ! Ils se vantent même du fait que « l'Algérie s'est, avec célérité et efficacité, déployée pour mettre en échec cette stratégie (du rapport onusien) qui ouvre la voie à une dangereuse dérive ».
Arguties peu crédibles
Or ce qui est devenu une évidence pour tous au sein de l'ONU, c'est précisément cette implication forcenée de l'Algérie. Celle-ci « déploie », en effet, sa diplomatie et des moyens considérables alors qu'elle dit ne pas être partie dans le conflit.
Avec le temps et le blocage de toute solution viable, personne ne peut plus croire que l'Algérie n'est pas directement impliquée et concernée dans cette affaire.
Les arguties ressassées par les diplomates algériens ne convainquent plus grand monde. Officiellement, Alger dit être motivé par « le respect de la légalité internationale et de la stabilité dans la région ». Or sur ces deux plans, sa position est devenue peu soutenable. Par « légalité internationale », Alger entend exclusivement le recours au plan Baker devant conduire au référendum et à l'indépendance d'un Etat sahraoui
(déjà reconnu, et depuis longtemps, par Alger avant toute procédure référendaire). Cependant, pour l'ONU, le plan Baker n'est pas un principe intangible ; ce fut une proposition conditionnée expressément par l'accord de toutes les parties.
Compte tenu de l'impossibilité d'établir cet accord avec des listes fiables d'électeurs et une procédure applicable, l'ONU en est venue à considérer que le plan Baker n'était pas réalisable. La légalité internationale n'est pas incarnée par le plan Baker, elle se traduit, de façon plus constante, par la recherche d'une solution impliquant l'accord de toutes les parties. Or Alger s'en tient à une seule formule : l'ONU doit imposer le plan Baker au Maroc.
L'ONU n'a jamais considéré qu'un plan devait être imposé et elle a acquis de plus en plus la conviction que seule une formule de compromis serait viable et applicable.
L'attitude d'Alger est-elle réellement conforme à l'esprit et même à la lettre de la légalité internationale. Les représentants du Maroc peuvent plus aisément démontrer que tel est loin d'être le cas.
Le deuxième prétexte invoqué par Alger pour justifier son attitude est celui de la stabilité de la région. Qui menace cette stabilité ? Est-ce le Maroc qui s'engage à proposer une solution de compromis conciliant large autonomie et souveraineté nationale ? Ou est-ce Alger et ses protégés du Polisario qui font des « démonstrations de force » à Tifariti, en violation des modalités du cessez-le-feu prescrites par l'ONU ? Le pouvoir algérien se soucie-t-il réellement de la stabilité de la région en envisageant un Etat sahraoui à sa dévotion au détriment des intérêts vitaux du Maroc et dont le résultat serait d'installer le Maghreb dans un gouffre de division, de conflits et de destruction ?
Motivations réelles
Ces deux pseudo-arguments du pouvoir algérien apparaissent tout à fait injustifiés et injustifiables.
Il n'est plus un secret pour personne à travers le monde que sans l'attitude intéressée d'Alger, la question du Sahara n'aurait jamais pris une telle ampleur et aurait été résolue depuis longtemps.
Les motivations réelles du pouvoir algérien concernent sa rivalité anachronique avec le Maroc et surtout ses intérêts politiques
à l'intérieur même de l'Algérie où l'hégémonie de la hiérarchie militaire est remise en cause. Avec la question du Sahara, ce pouvoir a pour enjeu le maintien de cette hégémonie, « l'ennemi extérieur » servant encore d'alibi.
Le caractère régional du conflit est évident aux yeux de toutes les grandes capitales du monde. Personne n'a la naïveté de croire qu'il s'agit d'un problème de décolonisation. Les réalités historiques et géo-politiques régionales ne sont plus ignorées et il est nécessaire de les rappeler sans cesse.
Dopé par ses recettes en pétro-dollars, le pouvoir algérien considère qu'il a des atouts importants et que le temps joue pour lui.
Il escompte qu'après le départ du président Chirac en France, la position de celle-ci pourrait être infléchie.
Il compte sur ses pressions gazières et diplomatiques sur les autres pays européens (notamment l'Espagne) pour bloquer l'évolution déjà manifeste de ces derniers en faveur d'une solution de compromis. Il compte aussi sur les puissants intérêts liés aux hydrocarbures algériens aux USA pour espérer un retour au plan Baker.
Enfin, il mise aussi sur des pressions qui contraindraient Kofi Annan à renoncer à ses dernières propositions, voire sur un après-Kofi Annan !
Face à cette stratégie du blocage, le Maroc est voué à convaincre que la voie qu'il préconise est la seule qui puisse aboutir à une solution négociée.
Les signes d'ouverture exprimés par le président du Corcas, Khalli Henna, vers ses « cousins » du Polisario pour les inviter à saisir cette occasion de compromis sont significatifs. Les six prochains mois peuvent être décisifs.
L'Algérie est impliquée nommément par le rapport onusien ; elle doit l'être davantage. A moins que, ce qui est peu probable encore, elle laisse toute liberté au Polisario de discuter avec le Maroc d'un avenir devenu plus que jamais concevable.


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