Après la rencontre de l'Alaska, un sommet trilatéral avec Zelensky sera « très important » pour un accord sur l'Ukraine    DST du Maroc... Héros de l'ombre et artisans de la sécurité dans le silence    Le Maroc réoriente son argumentaire sur le Sahara occidental vers le développement économique après ses gains politiques incontournables, révèle le centre américain World Politics Review    Renseignement au Maroc : DGST et DGED, deux piliers à l'épreuve des menaces hybrides    Oued Eddahab : 46 ans d'une épopée au service de l'intégrité territoriale    Avocat: le climat fausse la bonne note du secteur    Des véhicules Peugeot fabriqués au Maroc rappelés en Europe pour risque d'incendie    En Alaska, Trump et Poutine discuteront "en tête-à-tête" de l'Ukraine, selon Moscou    Pékin achève la première répétition générale des célébrations du 80e anniversaire de la victoire du peuple chinois pendant la Seconde Guerre mondiale    "Le Point" évoque dans un dossier majeur une «entreprise méthodique d'éradication politique et culturelle» conduite par le régime algérien en Kabylie    France: la mortalité routière a augmenté de 23% en juillet    Turquie : plus de 410.000 Syriens retournés volontairement depuis la chute d'Al Assad    Incendies en Espagne : La France envoie deux Canadairs et un avion de coordination    Barça: l'absence longue durée de Ter Stegen validée par la Liga    AS : Achraf Hakimi remporte la « première » bataille pour le Ballon d'Or    Saisie record de cocaïne au large des Canaries grâce à la coopération du Maroc    Moussem Moulay Abdellah Amghar : La "tbourida féminine" séduit le public    La Tbourida au cœur du dialogue citoyen    France : les Marocains toujours en tête des étudiants étrangers, les ingénieurs indétrônables    Supercoupe d'Europe : Le PSG renverse Tottenham grâce à une remontada in extremis et aux tirs au but    Prépa CDM U20 Chili 2025 : Maroc et Egypte dos à dos    La canicule pourrait coûter 0,3 point de PIB à la France    El conductor que atropelló a la pequeña Ghita en la playa de Sidi Rahal recibe una condena de 10 meses de prisión    Freedom of expression in Morocco : Observations from the United States    Italian police arrest suspect in 80,000 euro watch theft from Moroccan tourist in Naples    Incendie à Chefchaouen: trois sur quatre principaux foyers maîtrisés, l'extinction du foyer restant en cours (ANEF)    Enseignement supérieur : Le ministère de tutelle met en garde contre l'escroquerie de "Bawaba Study"    Températures prévues pour le vendredi 15 août 2025    Pollution plastique: Paris juge « inacceptable en l'état » le projet de traité international    Liberté d'expression au Maroc : Les observations des Etats-Unis    Soufisme au Maroc : Surprenant retournement à la tête de la tariqa Boutchichya    Le Maroc reste la première nationalité étrangère affiliée à la sécurité sociale en Espagne malgré une légère décrue    Bitcoin : Nouveau record au-dessus de 124.000 dollars    Spéculation immobilière : élus et fonctionnaires dans le viseur des autorités    L'Afrique et le Japon : Co-créer un avenir grâce à la jeunesse, à l'innovation et au partenariat    À Rabat, le bureau africain spécialisé de l'ONU contre le terrorisme, un pôle d'excellence qui a fait ses preuves    CHAN 2024 : Le Maroc joue sa qualification face à la Zambie à Nairobi    Le tribunal de Berrechid condamne à dix mois de prison ferme l'auteur de l'accident ayant grièvement blessé une fillette à Sidi Rahal    Mohammed Ihattaren se relance au Fortuna Sittard    Le Maroc au 22e rang africain pour les investissements directs étrangers    Des associations de MRE dénoncent l'exploitation d'enfants des camps de Tindouf en Italie    Le Maroc classe la demeure historique Dar El Haj Thami El Mezouari El Glaoui au patrimoine national    Tourisme en images – EP3. Les immanquables de Marrakech-Safi    L'ambassade de Chine au Maroc félicite le Marocain Saïd Oubaïa pour sa médaille d'or en karaté aux Championnats du monde 2025 à Chengdu    Quand les mensonges se brisent sur le mur infranchissable du renseignement marocain    Festival Voix de Femmes à Tétouan : Du 14 au 16 août (concerts) et du 18 au 20 septembre (actions sociales)    Soufisme : Un appel à la paix depuis Fès pour déconstruire la radicalisation    Salon du livre de Panama : Inauguration du pavillon du Maroc, invité d'honneur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Soutenable ou insoutenable notre dette ?
Publié dans La Vie éco le 26 - 07 - 2016

Les risques de dérapage sont possibles, compte tenu de la fragilité du contexte économique et social. La soutenabilité de la dette est prisonnière de l'insoutenable légèreté de nos finances publiques.
Le dragon refait surface. Il semblait être terrassé pour toujours. Méprise. Quand les réformes sont retardées ou inachevées, le monstre renaît de ses cendres. En contrepartie de la gestion active de la dette depuis 1990, le ratio de la dette publique est passé de 72,7% du Pib en 1999 à 58,2% en 2012. Toutefois avec le creusement du déficit budgétaire et la remontée du taux d'endettement, la question de la soutenabilité de la dette publique s'invite de nouveau au débat public. Pour l'instant, la situation n'est pas trop inquiétante, mais elle risque de le devenir si la politique économique persiste dans ses errements. Certes, l'endettement du gouvernement avoisine 64% du PIB à fin 2014, ce qui est assez élevé pour un pays émergent, mais sa structure est favorable. Trois-quarts du stock de dette est domestique. Quant à la dette libellée en devise, son niveau est modéré à 15,3% du PIB en 2012 et contractée majoritairement auprès de créanciers institutionnels à des conditions concessionnelles, c'est-à-dire avantageuses (même si la proportion de la dette de marché a eu tendance à augmenter ces deux dernières années). De plus, le Trésor a continué de se financer à des taux relativement bas et à allonger la maturité de la dette. Avec une dette de court terme représentant seulement 15,8% du stock total, le risque de refinancement est donc limité. Enfin, les indicateurs de risque ne sont pas alarmants: le coût moyen de la dette du Trésor est en baisse en raison de la détente observée sur les taux d'intérêt flottants en euro ; le renouvellement de la dette arrivant à échéance peut être effectué à un coût moins élevé; le pays dispose encore d'une capacité de mobiliser les fonds nécessaires au moment voulu ; la part de la dette à taux variables dans le portefeuille du Trésor est faible. Ceci est corroboré par les appréciations des agences de notation. Les deux dernières émissions obligataires sur les marchés financiers internationaux ont été couronnées de succès. En décembre 2012 l'émission des deux tranches de 1 milliard de dollars à 10 ans et 30 ans s'est effectuée avec des taux d'intérêt avantageux ; le Maroc a bénéficié de conditions comparables à d'autres pays émergents, alors que les turbulences du «printemps arabe» pouvaient laisser craindre une montée de l'aversion au risque des investisseurs étrangers pour les pays de la région. En juin 2014, le Maroc a réalisé avec succès une autre émission obligataire d'un montant de 1 milliard d'euros assortie d'une maturité de 10 ans et d'un spread favorable. Le Maroc a bénéficié de l'onction du FMI et des conditions favorables du marché financier international. Les deux agences Standard & Poor's et Fitch Ratings ont attribué à cette émission les notes «BBB -» (catégorie «Investment grade»), confirmant ainsi la capacité de notre pays à accéder au marché financier international dans un contexte régional et international instable. Le Maroc bénéficie encore d'une cotation avantageuse. Peut-être d'une «surcote» avec un niveau de prime légèrement plus élevé que la moyenne du groupe pour un niveau d'endettement nettement plus élevé.
Le niveau d'endettement du Maroc aurait pu être plus grave si les finances publiques n'avaient pas bénéficié de facteurs favorables exogènes. En effet, la baisse des charges de compensation et la coupe dans le programme d'investissement public ont été une réelle bouffée d'oxygène. Pour autant, le volume des dépenses est resté élevé comparativement aux recettes fiscales qui ont pâti du ralentissement de l'activité hors-agriculture. La pression sur les comptes extérieurs s'est fortement allégée ces dernières années avec la réduction des achats des produits énergétiques, la relance des exportations, le maintien des «remittances» des Marocains résidant à l'étranger et la relative stabilité des recettes touristiques. En 2014, le déficit de la balance des paiements courants s'est amélioré alors qu'il avait atteint un record de 10% du PIB en 2012. En conséquence, les réserves de change se sont redressées avec la progression des investissements étrangers. Mais le plus inquiétant est que les perspectives de ces deux prochaines années demeurent incertaines. Sur la base d'une hypothèse de retour du taux de déficit budgétaire à 3,6%, le FMI prévoyait une stabilisation du ratio dette/Pib puis sa légère diminution. Le ratio devait se situer à 60% du PIB en 2013/ 2014 avant de décroître à partir de 2015 pour atteindre 56,9% en 2017. Sous réserve que l'activité économique se renforce progressivement et que la politique gouvernementale reste dans une trajectoire saine des finances publiques et accélère les réformes structurelles. L'évolution de la réalité a été tout autre. Les conditions primordiales pour pérenniser l'équilibre des finances publiques à moyen terme et éviter ainsi une détérioration de la solvabilité de l'Etat n'ont pas été réunies. Dans ce contexte, le déficit budgétaire risque de ne se résorber que lentement et légèrement et la dette continuerait de croître. Les risques de dérapage sont possibles, compte tenu de la fragilité du contexte économique et social. La soutenabilité de la dette est prisonnière de l'insoutenable légèreté de nos finances publiques.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.