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«Les acteurs doivent remettre l'humain et les ressources au centre de toute stratégie de planification»
Publié dans La Vie éco le 27 - 03 - 2022

Hassan Radoine, Directeur de School of Architecture, Planning & Design (SAP+D), Université Mohammed VI Polytechnique
La croissance urbaine accélérée durant les dernières décennies a conduit à des villes éclatées. Une mise à niveau doit être réalisée aussi bien sur l'infrastructure immatérielle que sur l'infrastructure matérielle physique. Notre pays dispose de beaucoup de professionnels œuvrant dans le domaine du développement durable.
Le Maroc a pris le chemin du développement durable depuis quelques années. Parmi ses axes figure la durabilité des villes. Comment cette durabilité devrait-elle se matérialiser, notamment en matière de bâtiments ?
En reconnaissant l'apport important du secteur du bâtiment dans les taux de pollution mondiale, les bâtiments sont amenés à contribuer de manière significative à la transition durable de notre société et territoires. À cet égard, il est primordial de se référer aux valeurs de la durabilité portant sur les trois dimensions économiques, sociales et environnementales tout en veillant à avoir une performance holistique des bâtiments sur tous ces plans.
Sur le plan économique, les bâtiments doivent réaliser un usage optimisé des ressources et assurer que leur métabolisme aille au-delà de la simple consommation. Par exemple, nous témoignons de la possibilité que les bâtiments transitent de l'énergie Net zéro, à l'énergie positive, c'est-à-dire que l'architecture des bâtiments est conçue pour consommer l'énergie passivement mais aussi contribuent à générer et rengrener leur propre énergie dans le réseau du bien commun.
Sur le plan environnemental, une optimisation de l'exploration des ressources garantira que les bâtiments n'impactent pas négativement l'environnement et le paysage écologique. Et finalement pour l'aspect social/culturel, les bâtiments doivent être contextuels et émanent du génie du lieu afin d'ancrer une vraie culture de leur adaptation et adoption par les usagers.
De quelle manière une ville durable peut- elle contribuer au bien-être social et surtout à la notion du «bien-vivre ensemble» ?
D'ici 2050, 68% de la population mondiale vivra en zone urbaine. Ceci reflète ainsi l'impact décisif des villes dans la formation des conditions de vie communautaires. Plusieurs études ont démontré la manière à travers laquelle la configuration de l'espace architectural et urbain peut façonner le comportement humain et social et par conséquent renforcer (ou affaiblir) la cohésion sociale des communautés, leur garantir des conditions de vie saines (ou malsaines), ouvrir la voie vers leur développement économique et par conséquent améliorer leur «qualité de vie communautaire». En réalité, la croissance urbaine accélérée durant les dernières décennies a conduit à des villes «éclatées». Ce qui a posé le défi de la ségrégation des différentes couches sociales, la fragmentation spatiale et la mauvaise gestion d'énergie et ressources. En outre, certaines communautés peuvent subir de sérieux défis d'accès équitable aux opportunités économiques, aux services de base, et aux ressources et énergies.
En réponse à cette problématique, les divers acteurs engagés dans la fabrique de la ville doivent nécessairement remettre l'humain et les ressources au centre de toute stratégie de planification afin de garantir la durabilité et surtout la résilience villes durables. L'objectif est donc de planifier les villes de manière raisonnée, en prenant en compte l'adaptation des infrastructures et la configuration spatiale avec les besoins et les spécificités socioculturelles des communautés cibles, en favorisant la mixité sociale, et en veillant sur la qualité de l'environnement de vie (naturel et bâti) afin de garantir une meilleure santé communautaire.
Quelle appréciation pouvez-vous donner sur les efforts entrepris par le Maroc en matière de performance des bâtiments et d'efficacité énergétique ?
Pour la performance des bâtiments et l'efficacité énergétique au Maroc, le cadre institutionnel et réglementaire est conscient des enjeux de ce secteur vital ; nous importons encore plus de 96% de nos besoins en énergies primaires dont plus de 33% sont demandés dans le secteur du bâtiment et des constructions diverses. La création de l'Agence marocaine pour l'efficacité énergétique (AMEE), la mise en application de la loi 47-09 relative à l'efficacité énergétique au niveau de tous les programmes de développement sectoriels et le décret portant sur le Règlement thermique de construction au Maroc (RTCM) sont des outils visant, entre autres, l'accompagnement des nouvelles constructions et la mise à niveau des anciens bâtiments résidentiels et tertiaires pour augmenter leur performance et efficacité énergétique. La vision étant la réduction de la dépendance aux importations énergétiques, l'optimisation, la réduction des pertes d'énergies, et la diversification de sources d'énergies renouvelables dans le bâtiment. Ces initiatives recommandent par exemple d'améliorer l'enveloppe (matériaux de constructions performants et isolation thermique) pour réduire les consommations de chauffage et de climatisation.
Quels sont les moyens que le Maroc devrait mettre en œuvre afin de réussir à établir des villes durables ?
La ville marocaine est devenue le noyau principal de plusieurs enjeux tels que la croissance démographique couplée avec le déplacement de la population vers les territoires urbains. Par conséquent, le suivi et l'accompagnement de sa durabilité s'avèrent primordiaux, et la rendent donc un terrain idéal pour la conduite d'un changement intrinsèque et smart. En effet, Le Maroc, avec ses villes à diverses vocations, s'aligne sans doute avec la mise en œuvre de cette volonté et ambition globale tout en consolidant son programme de régionalisation avancée pour une distribution équitable du savoir et des ressources. En outre, une mise à niveau doit être réalisée aussi bien sur l'infrastructure immatérielle (services nécessaires pour maintenir les normes économiques, sanitaires, culturelles et sociales d'une population) que sur l'infrastructure matérielle physique (routes, ponts, etc.). Ainsi qu'une mise à jour continue de la DATA pour l'intelligence des villes et territoires en instaurant des observatoires dynamiques à l'instar du laboratoire scientifique de la performance territoriale (TOP) lancée par de la School of Architecture, Planning & Design et visant à collecter, analyser et permettre la prise des meilleures décisions basées sur des données fiables. In fine, pour capitaliser sur ses propres atouts et potentialités, la ville marocaine devrait être en perpétuelle évaluation de ses performances afin d'anticiper les risques et opportunités de son développement durable et résilient.
Lorsqu'on évoque la notion de durabilité, l'on croit à tort qu'il s'agit de concepts techniques seulement, alors qu'il est nécessaire de disposer de professionnels qualifiés pour concrétiser cette notion sur le terrain... Le Maroc dispose-t-il de professionnels qualifiés ou de main-d'œuvre qualifiée dans ce domaine ?
Effectivement, la question du capital humain reste la clé de réussite de ce changement. Je peux dire avec fierté que notre pays dispose de beaucoup de professionnels œuvrant dans le domaine du développement durable. Cependant, ces compétences risquent de ne plus être suffisantes, car les changements profonds et rapides que connaissent notre pays et notre continent imposent une mise à jour constante des outils et pratiques professionnels. Cela ne peut se faire qu'à travers le renforcement des capacités par le biais de la formation continue en se basant sur des programmes avancés et innovants, liant le savoir-faire pratique -Praxis- et le savoir théorique approfondi.
En étant consciente de ces enjeux, notre Université/ SAP+D a défini parmi ces principales missions le «ré-outillage» des professionnels à travers des formations avancées portant sur des thématiques d'actualité (nationales et africaines) et développées dans une optique d'ouverture sur l'international.
Vous lancez un Master Exécutif BIM for Building Performance & Territorial Management. Quel type de formation propose ce master, pour quelles spécialités ?
Cette nouvelle offre de formation que nous lançons en partenariat avec WELEARN est venue suite à une prise de conscience des divers défis, mais aussi opportunités, que présente le domaine du bâtiment et de la planification urbaine et territoriale dans notre pays. Il est temps de réinventer les outils de la planification et de la gestion territoriales. Cela ne peut se faire qu'à travers la transformation digitale de ces processus. A ces défis s'ajoute la tendance émergente de villes durables qui a gagné du terrain même au niveau national, à travers les nouveaux mégaprojets de villes durables. Ainsi, il nous a paru très pertinent de créer un programme de formation répondant à ces challenges et ambitions, liant pour la première fois la performance des bâtiments aux performances urbaines et territoriales.
Ce Master en «BIM for Building performance & territorial management» a donc pour objectif de développer les compétences et de donner les moyens aux acteurs émergents dans la gestion des bâtiments et l'aménagement du territoire. Il prône une approche localisée et intégrée, prenant en compte également l'aspect social et culturel afin de donner aux outils technologiques une efficience et une efficacité optimales pour une application durable. Il s'adresse ainsi à tous les professionnels opérant sur des problématiques liées au territoire et à l'aménagement, en termes de stratégie ou d'exécution, et pratiquant soit dans le domaine public ou privé. Globalement, cette formation s'articule autour d'un cadrage stratégique des systèmes des bâtiments en liaison avec des systèmes urbains/ territoriaux, la maîtrise d'outils numériques et digitaux (BIM/ CIM) et l'application des solutions intelligentes dans des projets concrets.


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