Accidents de la voie publique, chutes et agressions, les trois principales causes des traumatismes cérébraux. Pour le Pr Mustapha El Azouzi, président du XVIIIe congrès national de neurochirurgie, qui s'est tenu à Asilah du 18 au 21 juin, l'avenir de la neurochirurgie est dans l'hyperspécialisation, selon l'aveu du Pr. Peter Black, président de la Fédération mondiale de neurochirurgie qui dit «superspecialization is the wave of the future». Le XVIIIe congrès national de neurochirurgie a été marqué par l'exposé du Pr Fouad Bellakhdar, chef de service de neurochirurgie à l'Hôpital Ibn Sina de Rabat, sur la stimulation cérébrale profonde, comme alternative thérapeutique dans la maladie de Parkinson, technique introduite au Maroc depuis environ 5 ans. Selon un travail du service de neurochirurgie du CHU Mohammed VI de Marrakech, les traumatismes crâniens sont des lésions très fréquentes. Ils représentent la première cause de mortalité des sujets avant l'âge de 45 ans. Cette étude qui a concerné 4 300 cas, de traumatismes crâniens entre 2003 et 2008, pointe une fois de plus trois grandes causes, les accidents de la voie publique (40%), les chutes 37,5% et les agressions (18%). Le scanner représente l'examen-clé pour préciser le bilan lésionnel et justifier une intervention neurochirurgicale urgente. Par ailleurs, une étude conduite par les services de neurochirurgie et de réanimation chirurgicale de l'hôpital militaire Mohammed V de Rabat a montré que la prise en charge des traumatisés crâniens (TC) graves a beaucoup évolué. Les traumatismes vasculaires carotidiens, intéressant essentiellement les vaisseaux à destinée encéphalique, exposent à un risque hémorragique et neurologique très important en plus du risque septique et respiratoire commun à toutes les plaies cervicales, a indiqué le travail présenté par le service de chirurgie vasculaire du CHU Ibn Sina de Rabat. Cette pathologie nécessite une prise en charge urgente afin de préserver le pronostic vital tout en évitant la survenue de séquelles neurologiques potentiellement irréversibles. De leur côté, les sténoses carotidiennes athéromateuses représentent 40% des étiologies des accidents vasculaires cérébraux. Celles-ci posent un problème majeur de santé publique par leur mortalité et les handicaps physique et cognitif qu'ils entraînent. Ce XVIIIe congrès a montré que grâce au contrôle des facteurs de risque cardiovasculaire, l'utilisation des anti-agrégants plaquettaires et l'arrivée des techniques endovasculaires ont nettement amélioré la prise en charge de cette pathologie. Cette XVIIIe édition de formation médicale continue a fait preuve d'un courage scientifique indéniable, en s'attaquant à la problématique des infections post-neurochirurgicales. Elles résultent d'une contamination exogène ou endogène que les défenses locales et générales de l'organisme n'ont pas réussi à juguler. Ces infections sont diverses, et leur survenue dépend de trois acteurs: le malade et sa pathologie, l'opérateur et la bactérie, précise le travail présenté par l'équipe du service de neurochirurgie de l'hôpital Al Ghassani du CHU Hassan II de Fès. Une autre étude présentée par le service de neurochirurgie du CHU Mohammed VI de Marrakech, sur la prise en charge des anévrysmes intracrâniens, rappelle que l'évolution de cette déformation de la paroi artérielle se fait vers une augmentation du volume, ce qui conduit à une fragilisation de la paroi artérielle. C'est pourquoi une rupture de l'anévrisme est le mode de découverte le plus fréquent et aussi le plus dramatique. C'est une pathologie fréquente qui pose un problème thérapeutique et nécessite une prise en charge multidisciplinaire.