Le penseur et écrivain marocain Abdelhak Najib publie son 50ème ouvrage de philosophie, intitulé « Fascismes ». Suivez La Vie éco sur Telegram «Fascismes», un essai d'une profonde concision, se présente comme un réquisitoire sans concession d'un monde en ruines, gangréné par de nouveaux totalitarismes masqués sous l'apparence de «démocraties». Le titre, au pluriel, souligne la diversité des totalitarismes qui plongent le monde dans un «trou noir» dévastateur. Abdelhak Najib, en philosophe scrutant les dérives des sociétés modernes, interroge la place de l'individu face à la société et à la technologie. Il dénonce le conformisme, la perte de l'identité individuelle, et la domination de la technologie, du dogme religieux et de la médiocratie culturelle. L'ouvrage invite à une recherche de sens et de transcendance dans un monde dirigé par des régimes fascistes déguisés, où les humains, réduits à de simples consommateurs, deviennent des «marionnettes» obnubilées par une pseudo-modernité. Cette modernité, selon l'auteur, marque une détérioration de l'humanité, privant l'homme de sa liberté, de sa pensée, de sa résilience et de sa capacité à résister aux obscurantismes. Dans «Fascismes», Najib explore le sens de l'existence, la mort de la volonté de vivre, l'oubli de la spiritualité et la quête du sacré dans un monde dénué de valeurs. Il cite Carl Gustav Jung : «Les gens feront n'importe quoi, peu importe l'absurdité, afin d'éviter de faire face à leur propre âme». Cette fuite de soi, selon l'auteur, traduit une errance loin de ce que chacun aurait pu devenir. Il critique sans détour les injustices, les inégalités et les dangers de la mondialisation, tout en appelant à une transformation urgente de la société. Najib écrit : «Nous vivons aujourd'hui dans un monde où il faut maintenir les gens sous pression, sans leur donner la moindre possibilité de s'éduquer, pour ne jamais pouvoir penser et réfléchir». Il évoque Heinrich Heine : «Là où ils brûlent des livres, ils vont aussi brûler des gens», pour rappeler que l'histoire enseigne la nécessité de résister. L'auteur insiste sur le choix de dire «non» face à un système qui réduit l'humain à une «tuyauterie» manipulable, dénuée de résistance, loin de la dignité même de l'animal qui, lui, conserve une résilience face à l'adversité. Pour Abdelhak Najib, la résistance passe par le refus de céder aux illusions d'un monde factice, conçu pour anéantir l'humain. La philosophie, la littérature et l'art sont, selon lui, des outils essentiels pour penser la condition humaine et exprimer sa complexité. Il dresse un portrait sombre de notre époque : «De toute évidence, nous vivons dans l'une des époques les plus noires de l'histoire humaine». Ce monde, qu'il décrit comme «monstrueux», «débile» et «hybride», voit des humains errants, déconnectés de leur humanité, «anesthésiés» et «aseptisés», vivant à crédit dans un univers de câbles et de réseaux. «Fascismes» est une pensée critique, profonde et engagée, qui interroge les enjeux du présent tout en appelant à un avenir plus juste et plus humain. «Fascismes», Abdelhak Najib, éditions Orion, 200 pages, juillet 2025.