Selon les résultats de la troisième édition du Baromètre de la Gouvernance responsable, le taux global d'administrateurs indépendants en progression continue, s'établit à 23 % en 2024, mais celui-ci est encore inférieur aux pratiques européennes. Suivez La Vie éco sur Telegram La CGEM a organisé, hier à Casablanca, la conférence de présentation des résultats de la troisième édition du Baromètre de la Gouvernance responsable, présidée par M. Mehdi Tazi, Vice-Président Général de la Confédération. Cette nouvelle édition du Baromètre, pilotée par la CGEM, à travers sa Commission Ethique et Gouvernance, est réalisée en partenariat avec la Bourse de Casablanca, l'Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC), l'Association Marocaine des Entreprises Faisant Appel Public à l'Epargne (APE) et Ethics & Boards. Le Baromètre vise à offrir une vision actualisée des pratiques de gouvernance des entreprises marocaines faisant appel public à l'épargne, et à accompagner les acteurs économiques dans la consolidation d'une gouvernance transparente, inclusive et durable, au-delà de la simple conformité réglementaire, en s'alignant sur les meilleurs standards internationaux. Cette troisième édition repose sur l'analyse des rapports publiés par 92 sociétés marocaines au titre de l'exercice 2024, intégrant plus de 100 indicateurs de gouvernance par entreprise. Plusieurs enseignements découlent de cette édition. Le taux de féminisation des conseils atteint 29 %, en hausse de 8 points depuis 2022 et le taux global d'administrateurs indépendants s'établit à 23 %, en progression continue mais encore inférieur aux pratiques européennes. Une gouvernance de plus en plus structurée et transparente La taille moyenne des conseils d'administration (CA) se situe à 9,4 membres, se rapprochant des standards observés dans les grands indices européens. Les entreprises marocaines tendent davantage à dissocier les fonctions de Président et de Directeur Général, en hausse de 9 points depuis 2022. Les conseils se sont réunis en moyenne 4,6 fois en 2024, avec un taux d'assiduité de 94 %, signe d'un engagement renforcé. 76 % des comités d'audit sont désormais présidés par un membre indépendant, un taux qui atteint 83 % pour les sociétés cotées. Accélération des pratiques ESG et de la transparence extra-financière 55% des sociétés s'appuient sur au moins un référentiel international et 73 % d'entre-elles publient leurs informations RSE au niveau consolidé, confirmant une montée en maturité du reporting extra-financier. A noter que la majorité des entreprises communiquent désormais des indicateurs quantitatifs sur la formation, la mixité, la santé-sécurité au travail et l'engagement sociétal, illustrant une progression vers une transparence accrue. La présentation a été suivie d'une table ronde sur le thème « La gouvernance responsable, affaire de tous : grandes entreprises cotées, établissements publics, investisseurs institutionnels et entreprises familiales ». Elle a réuni des acteurs clés de la gouvernance au Maroc et représentants de l'Agence Nationale de Gestion Stratégique des Participations de l'Etat (ANGSPE), de l'AMMC, de l'APE, ainsi que le témoignage de LOCAMED en tant qu'entreprise familiale, illustrant la diversité des approches et des expériences. Les intervenants ont souligné le rôle central de la gouvernance comme levier de performance, de transparence et de confiance, ainsi que la nécessité d'une harmonisation progressive des référentiels pour renforcer la crédibilité et l'attractivité du marché marocain. Ils ont également mis en avant le rôle exemplaire des entreprises publiques dans la diffusion des bonnes pratiques, tout en insistant sur la gouvernance comme facteur clé de transmission et de pérennité pour les entreprises familiales. Cette troisième édition confirme la progression continue des entreprises marocaines vers une gouvernance plus équilibrée, indépendante et durable. Elle témoigne également d'une prise de conscience croissante du rôle stratégique de la gouvernance dans la performance globale et la compétitivité.