Le Maroc accueille pour la première fois en Afrique trois grandes réunions de l'OCDE sur les fruits et légumes. Agadir devient le théâtre du lancement du Morocco Sustain Food Standard, un label national dédié à la durabilité. Le Royaume renforce ainsi sa position de leader africain et de référence mondiale en matière de qualité et de conformité agricole. Suivez-nous sur WhatsApp Suivez-nous sur Telegram Agadir est en train de vivre une semaine décisive pour l'agriculture marocaine. Pour la première fois en Afrique, le Maroc accueille simultanément trois rencontres majeures du dispositif fruits et légumes de l'OCDE : la Réunion des Chefs des Services Nationaux d'Inspection, les Ateliers d'Harmonisation des Contrôles de Conformité et la 84e Réunion Plénière du Régime OCDE. Une convergence inédite qui réunit plus de vingt pays, des institutions internationales et les principaux partenaires techniques du Royaume. La tenue de ces travaux à Agadir consacre une réalité devenue évidente pour les experts étrangers : le Maroc n'est plus seulement un exportateur performant, il est désormais un acteur de référence dans la définition des standards internationaux. Lors de la séance inaugurale, le ministre de l'Agriculture Ahmed El Bouari a rappelé que la relation avec l'OCDE s'inscrit dans une trajectoire de confiance bâtie sur la rigueur des contrôles, la montée en qualité des productions et l'engagement du pays en faveur de la durabilité. Les stratégies agricoles successives, du Plan Maroc Vert à Génération Green, ont installé l'exigence comme principe directeur. C'est cette crédibilité qui permet aujourd'hui au Maroc de se positionner non seulement comme fournisseur mondial, mais comme contributeur direct à l'évolution des normes internationales. Le moment le plus attendu de la semaine a été le lancement officiel du Morocco Sustain Food Standard, un label national construit par Morocco Foodex en partenariat avec la FAO, la BERD et l'Union européenne. Ce nouveau référentiel inscrit la durabilité au cœur de la compétitivité marocaine et organise la certification autour de trois niveaux progressifs qui mesurent la gouvernance, la conformité réglementaire, la responsabilité sociale et la performance environnementale. Vingt-deux entreprises de différents secteurs – agrumes, primeurs, produits transformés ou pêche – ont reçu leur certification, preuve que le tissu exportateur adhère déjà à cette logique. Le MSFS n'est pas un label de plus dans l'industrie agroalimentaire mondiale. Il s'agit d'un outil stratégique conçu pour anticiper les transformations en cours sur les marchés, notamment européens où les exigences du Green Deal renforcent la pression sur les pays exportateurs. La caravane nationale, les audits pilotes, les comparaisons internationales et les cycles de formation ont permis d'installer un socle technique respecté par les professionnels et reconnu par les partenaires internationaux. Parallèlement aux travaux de labellisation, les ateliers d'harmonisation constituent un autre temps fort de cette semaine. Inspecteurs marocains et experts étrangers travaillent sur des cas pratiques concernant des produits saisonniers tels que les agrumes, les tomates, les myrtilles ou les courgettes. Les échanges portent sur les ajustements nécessaires pour répondre à l'évolution rapide des normes internationales, mais aussi sur le rôle que peut jouer la coopération Sud-Sud dans la montée en compétence des pays africains. La session spécialement consacrée au continent illustre cette ambition : faire d'Agadir un centre régional de formation, d'expertise et d'innovation en matière de contrôle qualité. Ce triple événement reflète une transformation plus profonde du modèle marocain. Depuis près d'un siècle, le pays a structuré un dispositif de contrôle qui a progressivement évolué d'un mécanisme technique vers un système global de valorisation des exportations. Morocco Foodex, héritier de cette longue expérience, accompagne aujourd'hui les filières au-delà des simples paramètres de conformité. Son rôle s'étend désormais à la gestion de la durabilité, à l'innovation, à la sécurisation de l'accès aux marchés et au renforcement de la compétitivité nationale. En accueillant ces réunions de l'OCDE, le Maroc s'inscrit dans une dynamique internationale où qualité, transparence et responsabilité deviennent les nouveaux piliers du commerce agricole mondial. Pour les opérateurs, le message est clair : seuls les pays capables de démontrer l'origine maîtrisée, l'impact environnemental réduit et la conformité rigoureuse pourront conserver leurs positions et en conquérir de nouvelles. Pour le Royaume, cette reconnaissance représente bien plus qu'un succès diplomatique. Elle valide une orientation stratégique où l'agriculture marocaine, fortement intégrée à son écosystème exportateur, se positionne comme un modèle émergent de résilience et de durabilité. Agadir, ville emblématique de l'agriculture nationale, s'est ainsi imposée comme un véritable carrefour de l'expertise mondiale. Le lancement du Morocco Sustain Food Standard et la tenue conjointe des réunions de l'OCDE consacrent une ambition nationale assumée : faire de la qualité et de la durabilité les deux leviers majeurs du Maroc agricole de demain.