La conjoncture économique américaine donne des signaux contrastés. Alors que les prix à la production poursuivent leur ascension, les dépenses de consommation montrent des signes d'essoufflement, sur fond d'incertitude renforcée par un «shutdown» de 42 jours ayant perturbé la diffusion de plusieurs indicateurs clés. Dans ce contexte, les analystes appellent à la prudence dans l'interprétation des données disponibles, alors que l'inflation persiste et que le pouvoir d'achat de nombreux ménages reste sous pression. Les derniers indicateurs économiques publiés mardi aux Etats-Unis reflètent un contexte plus prudent, marqué par un ralentissement des dépenses de consommation et une hausse continue des prix à la production, suggérant un léger ralentissement de l'activité économique. La lecture de ces indicateurs est toutefois partielle. La paralysie budgétaire (shutdown) qui a duré 42 jours entre octobre et novembre a perturbé la publication de plusieurs statistiques clés. Plusieurs données arrivent avec retard, tandis que d'autres ne seront tout simplement pas publiées en raison de l'absence de collecte durant cette période. Ainsi, les chiffres actuellement disponibles demeurent les seuls points de référence pour évaluer la conjoncture. Néanmoins, ils doivent être interprétés avec prudence, même s'ils signalent un léger ralentissement de l'activité économique. En parallèle, selon l'analyse de la cheffe économiste de la compagnie d'assurance Nationwide, Kathy Bostjancic, «les ventes au détail faibles de septembre montrent que les consommateurs se montrent de plus en plus prudents». Elle a ajouté que «beaucoup de consommateurs, en particulier ceux à revenus faibles ou moyens, sont confrontés à une pression financière accrue qui les pousse à être plus sélectifs dans leurs achats». Cette tendance traduit une inquiétude plus profonde quant à l'évolution de leur pouvoir d'achat. De leur côté, les analystes de briefing.com ont indiqué que «si l'on exclut la vente de carburant, les ventes en septembre sont quasi stables sur un mois, ce qui pointe vers un ralentissement des dépenses des consommateurs». Par ailleurs, l'un des motifs de préoccupation majeure chez les ménages américains demeure l'inflation. Les prix à la production (PPI) ont progressé de 0,3% en septembre, soit une hausse annuelle de 2,7%. Cette tendance reflète une augmentation des coûts qui pourrait se répercuter sur les prix à la consommation. Le secteur alimentaire a enregistré une hausse particulièrement marquée (+1,1% sur un mois et +4% sur un an), affectant directement le pouvoir d'achat des ménages, d'autant plus que la période de Thanksgiving accentue les dépenses. En outre, le «shutdown» a également empêché la publication de plusieurs indicateurs essentiels pour octobre, comme le chômage et l'indice des prix à la consommation (CPI). De même, les premières estimations du produit intérieur brut (PIB) pour le troisième trimestre ont été retardées et ne seront disponibles qu'à la mi-décembre. Ces retards compliquent l'évaluation de la situation réelle de l'économie américaine et l'anticipation de ses effets sur les marchés internationaux. Pour les partenaires économiques, ces données sont suivies de près, car elles influencent la politique monétaire américaine et, par conséquent, les flux commerciaux et financiers mondiaux.