Ce marché qui génère 60 millions de voyages par an ne représente que 5% des arrivées au Maroc. L'ONMT a multiplié les accords avec les compagnies aériennes et les TO pour augmenter la fréquentation. Le culturel, un atout pour séduire cette clientèle. L'Office national marocain du tourisme s'intéresse de plus en plus au marché britannique qui fait aujourd'hui figure de marché prioritaire dans le cadre de la stratégie promotionnelle. Et c'est vrai qu'avec près de 60 millions de voyages par an à travers le monde, le Maroc, qui est à trois heures de vol, pourrait, s'il sait s'y prendre, en capter plus qu'un demi-million. Quand on sait que les Britanniques dépensent plus de 30 milliards de livres sterling à l'étranger, aucune piste ne doit être négligée pour saisir le potentiel qu'offre ce marché. Certes, il revient à l'ONMT, l'organe de promotion du tourisme, d'aller prêcher la bonne parole pour les faire venir, mais pas seulement. Les opérateurs doivent aussi y mettre du leur pour s'adapter à la demande émanant de ce marché, lequel tout en offrant une importante marge de manœuvre n'en demeure pas moins exigeant. En effet, si on remonte au début de la décennie 2000, on remarque que la part du marché britannique ne représentait guère plus de 4% des arrivées touristiques nationales, soit, en 2001, 194000 sur les 4,38 millions qui avaient visité le pays, toutes nationalités confondues. En 2009, grâce à une politique volontariste insufflée par la Vision 2010, le nombre de touristes britanniques a été multiplié par 2, atteignant 378 000 sur un total de 8,341 millions. L'année suivante, la proportion était de 475 000 pour 9,228 millions, soit 5%. Depuis, cette part est en stagnation. Du reste, on est dans les mêmes proportions sur la période allant de janvier à septembre 2013, avec 415 000 entrées. Etant donné l'intensification des dessertes aériennes à partir du Royaume-Uni durant le deuxième semestre, la barre du demi-million de touristes britanniques pourrait être franchie d'ici la fin de l'année. Le mode d'achat a évolué, 55% des Britanniques composent leur voyage Selon une récente déclaration du DG de l'ONMT, Abderrafii Zouiten, à la veille du salon WTM (du 4 au 7 novembre), la capacité aérienne au départ du Royaume-Uni à destination du Maroc a augmenté de 60% pour l'hiver 2013/2014, précisant que pour la seule ville de Marrakech le nombre de vols hebdomadaires est passé de 20 à 40 grâce à l'ouverture de nouvelles lignes par la compagnie nationale RAM et Easy Jet et au retour en force de Ryanair qui, rappelons-le, a ouvert de nouvelles bases au Maroc pour desservir, outre Marrakech, des villes comme Agadir, Fès, Rabat et Tanger. De son côté, British Airways a aussi augmenté le nombre de ses dessertes hebdomadaires vers le Maroc de 7 à 10. Le transport aérien étant le nerf de la guerre pour le développement du tourisme, le DG de l'office qui connaît bien son affaire annonce un million de touristes britanniques pour 2016. Il table aussi sur le retour des grands TO britanniques, dont certains programment déjà la destination Maroc pour cet hiver et d'autres avec qui des contrats ont été signés à l'occasion du salon, à l'instar du groupe TUI. Mais, l'office doit avoir d'autres cartes en main que l'aérien et les accords avec les TO. Encore faut-il qu'on lui donne les moyens de ses ambitions en ces temps de vaches maigres qui se traduisent déjà par une réduction de son budget. Il faut savoir à cet égard que le marché britannique est celui qui a connu le plus de mutations ces dernières années. En effet, aujourd'hui, 90% des Britanniques ont recours à l'internet pour acheter leurs voyages, et, d'après une récente étude de l'ONMT, 55% d'entre eux optent pour la composition de leur voyage contre 45% qui achètent des packages. Les touristes britanniques dont la durée de séjour moyenne dépasse les 11 jours selon la même étude, s'informent beaucoup avant de choisir une destination. Et dans le cas du Maroc, le choix est déterminé pour 47% d'entre eux par le climat, 35% par le dépaysement et seulement 11% par le coût du voyage. Mais 92% des Britanniques qui ont visité le Maroc en 2011 portent un intérêt particulier au culturel.