L'utilisation massive des job boards par les recruteurs et les candidats a bouleversé les relations et obligé les deux parties à soigner leur réputation sur le web. La nouvelle génération de candidats doit savoir maîtriser la communication digitale. E-réputation, e-profil, e-network, e-employabilité…, voici une réalité que les recruteurs et candidats semblent de plus en plus intégrer de nos jours. Comment bâtir son profil et gérer son image ? Comment constituer son réseau et le développer ? Toutes les techniques classiques de recherche ou d'offre d'emplois prennent désormais le nouveau virage du web 2.0. Et pour cause, l'utilisation massive des job boards par les recruteurs et les candidats a bouleversé les relations et obligé les deux parties à soigner leur réputation sur le web. Généralisée depuis quelques années, cette pratique fait que la quasi-totalité des offres d'emplois et des CV passent désormais par la toile. Le nombre de portails d'emplois ne cesse de se multiplier. Les offres et les CV se perdent alors dans la masse. Face à cette problématique, les réseaux sociaux investissent également ce domaine, alors qu'ils étaient réservés autrefois à des occupations personnelles. Tous les experts du recrutement attestent qu'ils sont devenus indispensables pour assurer la visibilité des candidats sur le marché. Pour rappel, il y a plus de 16 millions d'internautes au Maroc, ce qui nous classe premier pays d'Afrique en matière de taux de pénétration, sans compter les 7 millions d'internautes qui sont sur Facebook, le 1 million d'adhérents Viadeo, les 500 000 profils sur LinkedIn. Une dernière enquête sur les réseaux sociaux en Europe auprès de plus de 500 recruteurs a montré que plus de la moitié des répondants ont déclaré être présent sur au moins un réseau social. Seul un tiers d'entre eux se disent débutants sur ces plateformes. Et près de 70% des recruteurs utilisant les réseaux sociaux pour recruter le font depuis plus d'un an. Les réseaux sociaux font désormais partie des services RH, même si beaucoup de personnes ne sont pas encore formées à l'utilisation de ces médias. Pour les entreprises, le recrutement 2.0 est une mine pour décrocher la perle rare. Pour les candidats, c'est l'opportunité d'être visible et d'attirer de potentiels recruteurs. «Au-delà de la préparation traditionnelle à l'insertion professionnelle comme la rédaction d'un CV, la rédaction d'une lettre de motivation, la préparation aux entretiens, la définition du projet professionnel…, la nouvelle génération de lauréats doit savoir maîtriser la communication digitale et tous les outils associés pour se positionner sur le marché de l'emploi. Plus que jamais, les ''digital natives''(les personnes ayant grandi dans l'environnement numérique) ont besoin de maîtriser les outils pour construire leur profil digital», note Haris Hassabis, président de l'Université internationale de Casablanca lors d'une allocution d'ouverture du 2e forum de l'emploi de l'UIC, placé sous le thème de l'e-employabilité. La «googlisation» devient un réflexe chez les recruteurs Ceci dit, être présent sur le net ne garantit pas forcément le succès. «La googlisation devient un réflexe chez les recruteurs pour se renseigner sur quelqu'un. Autant ne pas commettre d'impairs», fait remarquer Alexandra Montant, directeur adjoint du portail Rekrute. Et pour cause, beaucoup de candidats se font écarter pour des photos ou des informations au contenu inapproprié, des propos désobligeants sur d'anciens employeurs, des propos discriminatoires, des mensonges sur les qualifications… La parade consiste dans ce cas à afficher du contenu positif. Comment ? En créant des profils sur les réseaux professionnels comme Viadeo ou LinkedIn. Ils sont si bien référencés par Google qu'ils apparaîtront sur la première page de recherche. Autrement dit, tisser sa toile permet déjà de faire place nette. «Le contenu positif va alors remonter dans les moteurs de recherche. C'est se donner un maximum de chance d'être repéré par des recruteurs, et ça fournit au candidat un avantage concurrentiel», note Hassan Rouissi, directeur associé du cabinet TheNextClic, spécialisé dans le digital. Etablissements scolaires, anciens employeurs, compétences et séjours à l'étranger…, rien ne doit être laissé au hasard. Ce sont autant de possibilités de tomber sur un point commun avec le recruteur qui consulte votre profil. Le web permet ainsi de montrer ses qualités grâce à des réalisations concrètes, par exemple, en ajoutant sur les réseaux sociaux les présentations des projets que l'on a montés ou en faisant remonter les meilleurs articles de son blog. Les recruteurs préfèrent les candidats proactifs qui prouvent qu'ils sont motivés et qu'ils se sont formés par eux-mêmes aux outils numériques. La démarche importe presque autant que le contenu. Pour sa part, M. Rouissi ajoute qu'il faut penser à paramétrer son compte sur les réseaux sociaux pour que les contenus privés ne soient pas visibles par tous, et surtout éviter de publier des photos ou des vidéos qui pourraient pénaliser le candidat. Des réseaux comme Viadeo ou LinkedIn demandent peu de détails sur la vie privée. De la même manière que le fait de faire régulièrement une recherche sur son propre nom, on vérifie si aucune information négative ne circule à son sujet. Enfin, la mise en valeur du profil n'est pas suffisante. Il faut animer son profil/espace virtuel à travers l'implication proactive dans les groupes thématiques. En effet, et c'est très important, un membre inactif est peu intéressant. Il est donc important de se connecter très régulièrement et de répondre aux messages, de sorte à raffermir les liens et élargir les opportunités