Le premier jour de la grève des boulangers pâtissiers n'a pas eu d'impact majeur sur la distribution et la consommation de pain. L'informel est venu à la rescousse, bien que les grévistes parlent d‘une «grève réussie». La grève a bel et bien été observée, mais elle n'a pas eu d'impact majeur. La pénurie de pain tant redoutée à la veille de la grève des boulangers n'a finalement pas eu lieu. L'informel est venu à la rescousse et une bonne partie des épiceries et autres boutiques n'ont pas vraiment senti l'arrêt de la production décrété hier et aujourd'hui par les membres de la Fédération nationale des boulangeries et pâtisseries (FNBP). «Mon fournisseur a suivi le mouvement, mais je me suis approvisionné chez un autre», indique un pâtissier du quartiers des hôpitaux à Casablanca. Chez une épicerie du même quartier, le gérant montre lui aussi fièrement ses miches et baguettes de pain, même si Farid, autre vendeur du coin estime pour sa part que la grève a considérablement réduit la quantité qu'il recevait habituellement. Dans d'autres boulangeries plus modernes, le mouvement est suivi, mais seul le pain à 1,20 DH n'est pas fabriqué. «Nous avons reçu consigne de ne pas en fabriquer en raison de la grève», lance une vendeuse dans une enseigne située rue Mustapha El Maani, toujours à Casablanca. À Agadir, le correspondant des ECO indiquait à la mi-journée que «les épiceries en particulier et le consommateur en général ont ressenti plus au moins une régression dans les quantités fournies, mais, il faut relativiser en fonction des localités. Les fours traditionnels ont couvert les besoins. De surcroît, il n'y avait pas un consensus sur la grève, surtout entre les boulangeries et les pâtisseries». Idem à El Jadida où notre correspondant parle d'une «grève qui n'est pas suivi à 100%», comme à Rabat d'ailleurs. La grève, et après ? Du côté de la FNBP, on parle pourtant d'une «grève réussie», avec un mot d'ordre suivi à 100% dans plusieurs villes comme Ouezzane, Taourirt, Jerada ou encore Settat. «D'autres villes ont observé le mouvement, suivi entre 80 et 95%», ajoute notre interlocuteur auprès des grévistes. Quoi qu'il en soit, ce débrayage aura au moins permis de mesurer la part et le poids de l'informel dans le secteur, lui permettant ainsi de casser ce mouvement décrété au niveau national. Il reste maintenant à savoir quelle sera la prochaine étape dans ce bras de fer qui oppose le gouvernement à la FNBP. Cette dernière passera-t-elle directement à la hausse des prix du pain, en les majorant de 0,10 à 0,30 DH ? Là est question. Pour leur part, les associations consuméristes commencent enfin à se faire entendre sur le sujet. Dans un communiqué, l'Association marocaine des consommateurs invite les parties concernées à se pencher sur les conditions sanitaires de fabrication de cette denrée, plutôt que de se disputer sur son prix... LIRE AUSSI: Prix du pain : les boulangers décrètent une grève de deux jours La grève du pain aura lieu les 26 et 27 mars L'édito : le pain noir !