Parallèlement au dispositif réglementaire préparant les 3 rendez-vous électoraux, l'observation des élections renforce ses équipes. Le nouveau cadre de l'observation sera l'occasion de mesurer le degré de transparence des opérations du vote. Le nouveau dispositif tente aussi de se mettre au niveau des standards internationaux en matière de transparence des élections avec tout ce qui relève des techniques d'observation des différentes phases de l'opération électorale ; les campagnes, le jour du scrutin, le dépouillement et l'annonce des résultats. Durant les législatives de 2011, 16 organisations ont été agréées par la Commission d'accréditation du Conseil national des droits de l'homme (CNDH). Les observateurs suggérés par les partis politiques ainsi que ceux indépendants assureront le suivi du déroulement des opérations électorales et devront élaborer des rapports d'évaluation. En plus des ONG internationales, la loi autorise aussi les associations des droits de l'homme à couvrir le déroulement des opérations du vote. Le nombre total des observateurs devra pour sa part atteindre 3.500 personnes. Il est à rappeler que la Commission spéciale d'accréditation des observateurs des élections, présidée par Driss El Yazami, le président du CNDH, est formée majoritairement par le tissu associatif. Les missions des observateurs consisteront essentiellement à effectuer des rencontres avec les intervenants dans le déroulement des opérations, ainsi que d'accéder aux bureaux de vote et communiquer avec les médias après la fin de chaque scrutin. Ladite commission d'accréditation délivrera des cartes spéciales aux observateurs et mettra à la disposition de ces personnes une charte fixant les principes et les règles fondamentales qu'ils devront observer dans l'exercice de leurs missions. Le délai de dépôt des demandes a expiré le 30 juillet alors qu'une session de formation au profit des observateurs suggérés par les partis politiques devra être bouclée le 6 août. Il est à noter que le dernier rapport parlementaire issu de la nouvelle loi sur les partis politiques, élaboré par la Commission de l'Intérieur au sein de la 1re Chambre, a appelé à poser les jalons «de la fin de la durée du mandat des membres exerçant actuellement leurs missions en vertu d'un décret qui sera émis lors de la fixation du calendrier de ces échéances». Hormis la date des prochaines élections, qui a été repoussée de juin à septembre 2015, la vision des députés reflète la volonté des partis de l'opposition pour que «le ministère de la Justice ainsi que les partis politiques soient associés aux préparatifs et de ne pas se contenter des agents d'autorité». Le compte à rebours qui a commencé depuis juin 2014 a par contre permis de clarifier les conditions d'éligibilité, du régime des incompatibilités, des règles de limitation du cumul des mandats, ainsi que de l'organisation du contentieux électoral. La phase post-électorale sera décisive pour la crédibilité des 3 scrutins. En ce qui concerne les divergences profondes à propos de l'instance de contrôle des élections, les groupes parlementaires ont préféré ajourner le débat jusqu'à la fin des élections. L'ensemble des acteurs s'est plutôt focalisé sur l'opération de révision des listes avec le droit pour les représentants des partis politiques d'assurer le suivi des opérations d'apurement et de faire éventuellement des oppositions sur les inscriptions. Le calendrier de la révision exceptionnelle a montré aussi que les délais seront courts pour l'examen des rapports qui ont servi de base pour apurer les listes et ont été transférés aux autorités locales.