Les pouvoirs publics viennent de doter l'INCVT d'une nouvelle feuille de route. Objectif : instaurer une culture de la sécurité au travail et sensibiliser à la fois les entreprises et les salariés. Le gouvernement est, semble-t-il, décidé à remettre de l'ordre dans la relation entre employeurs et employés en matière de sécurité du travail. En tout cas, plusieurs initiatives ont été entreprises dans ce sens, en vue d'instaurer un meilleur respect des droits des salariés. En effet, depuis quelques mois, la refonte du texte législatif réglementant les accidents du travail est entamée. La nouvelle réglementation devrait même être soumise au vote des parlementaires lors de l'actuelle session d'avril. À cette mesure, les pouvoirs publics prévoient de doter l'Institut national des conditions de vie au travail (INCVT) d'une nouvelle feuille de route. C'est ce qui vient d'être décidé lors de la dernière réunion du conseil d'administration de l'institut, tenu en cette mi-avril sous la présidence des ministres de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies et de l'Emploi et de la formation professionnelle. «L'INCVT est appelé, aujourd'hui, à jouer un rôle central auprès des entreprises en préservant la santé des hommes et des femmes qui y travaillent», souligne Abdelkader Aâmara. Il faut dire que l'enjeu de cette initiative va bien au-delà de la préservation des droits des salariés. Pour l'Exécutif, il s'agit également de mettre l'accent sur la priorité désormais accordée aux ressources humaines comme levier du pilier du développement de l'économie, en marge des nombreuses critiques qui ont accompagné le volet lié aux compétences dans le cadre du déploiement du pacte Emergence. D'ailleurs, rappelons que le ministre de l'industrie, du commerce et des nouvelles technologies avait clairement promis, lors des dernières assises de l'industrie, de faire de ce volet l'un des axes prioritaires sur lesquels il allait se mobiliser durant les prochaines années. Aujourd'hui, un signal fort est donné dans ce sens, car la mobilisation des compétences passe également par l'amélioration de leurs conditions de travail. Sur le terrain, le plan d'action de l'INCVT entre dans la phase cruciale de la concrétisation de sa mission. Celle-ci devrait ainsi être déployée en cinq axes, à savoir la sensibilisation des entreprises, l'assistance et le conseil, l'organisation des formations à leur profit, la promotion de la recherche en matière de sécurité au travail, ainsi que la diffusion d'informations. Pour ce faire, l'institut a été doté d'un budget de 50 MDH au titre de l'année en cours. Cette enveloppe devrait lui permettre de lancer son programme de mise à niveau des entreprises visant l'amélioration du système de prévention des risques professionnels et le renforcement de la capacité d'intervention des professionnels dans la réduction des accidents du travail et des maladies professionnelles. En tout, ce sont 960 entreprises de moins de 50 salariés qui sont concernées par ce dispositif et une phase pilote devra être incessamment lancée dans la région du grand Casablanca. Un appel à candidature devra également être lancé pour la labellisation de 30 experts.