«Les femmes rencontrent beaucoup plus de difficultés que les hommes pour se déplacer et dépensent davantage dans les transports». Telles sont les conclusions tirées d'une enquête de la Banque mondiale. L'étude réalisée entre 2008 et 2011 s'inscrit dans le cadre du plan d'action pour la parité homme-femme entrepris par l'institution depuis quelques années. Une étude qui met la lumière sur les difficultés que les femmes rencontrent au quotidien pour se déplacer, et ce dans trois pays du monde arabe, à savoir le Maroc, la Cisjordanie et le Yémen. Alors que les femmes utilisent plus les transports en commun que les hommes, ces moyens de locomotion restent malheureusement inadaptés à leurs besoins et à leurs spécificités. Certaines contraintes religieuses et culturelles empêchent les femmes, dans certaines régions, de prendre un moyen de transport en commun. Certaines d'entre elles préfèrent se déplacer à pied, une solution où la sécurité est loin d'être assurée. Contraintes L'étude montre aussi que les femmes marocaines dépensent en moyenne 15 à 20% de plus que les hommes pour les transports, car elles sont plus soumises aux contraintes culturelles et sociales. La sécurité et l'hygiène dans les transports sont aussi des questions qui préoccupent les femmes, surtout si elles se déplacent avec leurs enfants. «La population féminine dans les pays arabes en général, et au Maroc en particulier, souhaite travailler, mais le système de transport et ses piètres performances ne les aident pas», affirme Jean-Charles Crochet, spécialiste des transports à la Banque mondiale. Cela est aussi lié au fait que «les femmes ont l'impression de ne pas pouvoir concilier leurs obligations familiales avec les exigences d'un emploi», ajoute-t-il. L'intégration des femmes au marché du travail a eu d'importantes conséquences sur la demande en ce qui concerne les transports urbains au Maroc. C'est pourquoi les pouvoirs publics ont déployé une stratégie ambitieuse de transport urbain. D'où la mise en place notamment du tramway à Rabat en attendant celui de Casablanca. Une solution qui facilitera les déplacements de la population et des femmes en particulier. La Banque mondiale, de son côté, continue d'encourager ce genre d'initiatives. En effet, l'établissement a octroyé un prêt de 100 millions d'euros au Maroc au début de l'année 2011, pour l'aider à atteindre ses ambitions dans le domaine du transport urbain.