Engagée dans une entreprise de redressement financier, la fédération sud-africaine de football (SAFA) a entrepris une refonte de ses fondements économiques et organisationnels, inspirée des pratiques en vigueur au sein des fédérations du Maroc, d'Egypte et de Côte d'Ivoire, perçues comme les plus accomplies du continent. Cette orientation stratégique a été exposée au terme d'une réunion du comité exécutif national tenue vendredi soir à Sandton et détaillée par le président de la commission des finances de la SAFA, Mxolisi Sibam, qui pilote cette entreprise. Une structure à repenser dans ses fondements «Aujourd'hui, nous avons présenté notre feuille de route. Ce document est l'aboutissement de trois mois de travail au sein de notre commission», a déclaré M. Sibam à la radiotélévision publique sud-africaine. «Notre ambition est de refonder intégralement la fédération, afin qu'elle devienne une organisation contemporaine, capable de rivaliser avec les fédérations les plus structurées du continent.» Accablée par une contraction sévère de ses recettes, la SAFA entend revoir en profondeur ses modalités de financement, tout en restructurant ses liens avec les institutions, les bailleurs privés et les autorités publiques, au premier rang desquelles le Comité sud-africain des sports et du mouvement olympique (South African Sports Confederation and Olympic Committee). «Nous devons repenser la manière dont nous générons nos ressources, dont nous encadrons nos dépenses, et surtout la manière dont nous dialoguons avec nos partenaires», a souligné M. Sibam. Le Maroc cité en référence pour l'ingénierie technique Dans cette tentative de redressement, les modèles marocain, égyptien et ivoirien sont scrutés avec attention. «Lorsqu'il s'agit d'enjeux techniques et de formation, c'est vers le Maroc qu'il convient de se tourner. Le royaume a bâti une structure cohérente, méthodique et durable», a indiqué M. Sibam. «L'Egypte constitue également un exemple significatif, notamment dans sa manière de gérer la relation avec ses joueurs, tandis que la Côte d'Ivoire dispose d'une armature technique robuste, dont l'efficacité a été démontrée par sa récente victoire en Coupe d'Afrique des nations.» Des déséquilibres structurels assumés Au cœur des difficultés rencontrées par l'Afrique du Sud : l'absence de dotations publiques comparables à celles allouées aux fédérations nord-africaines. «Nous ne disposons pas des ressources dont bénéficie la Fédération royale marocaine de football (FRMF). Je ne dirais pas qu'ils ont un financement sans limites, mais ils reçoivent un appui gouvernemental conséquent», a concédé M. Sibam. Déterminée à retrouver sa place parmi les dix nations majeures du continent, la SAFA entend se hisser au niveau de ses principaux rivaux africains, dont le Maroc, la Côte d'Ivoire, le Sénégal et l'Egypte. «Ce sont nos interlocuteurs directs. Il est de notre devoir de suivre leur rythme, voire de les dépasser», a conclu M. Sibam.