Le torchon brûle entre les salariés syndiqués en grève et le management de Maghreb Steel. Tous les recours possibles ayant été épuisés, la confrontation judiciaire n'est plus qu'une question de temps. Rien ne va plus entre Maghreb Steel et ses ouvriers. Samedi 5 mars a marqué le point de non-retour pour plus de 800 des quelque 1.300 salariés du leader national de l'acier laminé à froid. Leur grogne a retenti dans les murs des locaux de l'Union marocaine du travail (UMT), le syndicat qui les représente, lors d'une conférence de presse organisée par ce dernier. La raison : 300 nouveaux ouvriers engagés par le sidérurgiste, au moment où le différend entre les grévistes et le management de la société est toujours en cours. Bien que les recours possibles en termes de résolution à l'amiable aient tous été tentés (inspection du travail et les procédures qui en découlent), rien ne semble réconcilier les deux parties. Et pour cause : Maghreb Steel accuse ses salariés d'entraver la bonne marche de ses activités, tandis que les employés reprochent au management de la société d'engager systématiquement des bras de fer interminables avec le personnel syndiqué, l'empêchant d'exercer ses libertés syndicales. Las, les adversaires semblent s'abandonner à la rigidité. D'un côté, Maghreb Steel fait appel aux services de la société Tectra, spécialiste de l'intérim, afin de combler le vide en ressources humaines occasionné par les grèves et autres sit in répétés depuis avril 2014. De l'autre, les ouvriers, mécontents du «non-respect des engagements pris par Maghreb Steel dans le cadre de la charte sociale et éthique, pourtant signée par la direction générale et les représentants de l'UMT», observent une grève depuis le 19 décembre 2015 pour protester contre le licenciement considéré comme «abusif» du représentant des salariés auprès de la direction générale, aux côtés d'autres doléances non exhaussées, telles le rétablissement des primes de naissance et de décès, «seuls avantages financiers octroyés aux salariés, mais supprimés depuis 2013», nous confient les grévistes. Pour l'heure, l'option judiciaire n'a pas été entamée, mais elle ne saurait tarder, vu que l'UMT et les ouvriers n'en sont empêchés que par l'attente de la conclusion des procédures administratives. Une fois cette étape passée, il est fort probable que l'affaire revienne de nouveau sur le devant de la scène... des tribunaux.