La nouvelle puissance «islamique» qu'est la Turquie gagne en popularité dans le monde arabe, y compris au Maroc. Les dernières visites d'Erdogan, chef de gouvernement turc, en Egypte et en Tunisie, montrent à quel point la Turquie est devenue le porte-drapeau des peuples arabes, notamment après le changement de position d'Ankara vis-à-vis d'Israël. Les faits ont encore une fois démontré que nos amis turcs sont à la fois dotés de compétences ingénieuses en matières de gestion économique et d'intelligence géostratégique. Certes, les Européens lui refusent pour le moment l'accès à leur Union, mais les descendants des Ottomans n'en ont jamais fait un complexe. Bien au contraire, ils en font un challenge, qu'ils sont en train de réussir avec brio. L'autre succès du gouvernement d'Erdogan est de montrer au monde entier qu'un cabinet à connotation islamique est tout à fait capable de développer l'économie de son pays et de l'ériger en puissance régionale incontournable. L'épouvantail islamique est donc démantelé. Au Maroc, force est de constater que le business entre les deux pays gagne du terrain. Nous faisons de plus en plus appel aux entreprises turques, réputées pour leur sérieux et pour un meilleur rapport qualité/prix. Nos importations ont augmenté de 44% en sept mois, contre un accroissement de 16% de nos exportations, pour un volume global de 1,3 milliard de dirhams. L'ambassadeur turc à Rabat qui mène actuellement une opération de charme, à la fois discrète et efficace, croit dur comme fer que les opportunités de business entre les deux pays propulseront le volume des échanges rapidement. Pour cela, il ne manque pas d'arguments et n'éprouve pratiquement pas de difficultés à trouver les relais communicationnels nécessaires.