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«Kabour et Lahbib» : Dans la tête d'Actarus...
Publié dans Les ECO le 21 - 06 - 2016

Réalisateur de talent, français d'origines algérienne et marocaine, il s'auto-proclame maghrébin tout simplement. Auteur de plusieurs publicités à succès et créateur de la série qui a fait boom : «Switchers», Hamed Aksas alias Actarus est derrière la caméra de la série «Kabour et Lahbib» avec Hassan El Fed et Haytam Miftah qui attire tous les regards en ce mois de ramadan. Rencontre avec un passionné à l'âme d'enfant.
Il a cette idée folle et tellement réalisable de créer un monde créatif avec des codes marocains qui pourraient faire rêver tout le monde. Il est créateur de rêves éveillés, de personnages fantastiques, de mondes parallèles qu'il puise dans notre culture et de nul part ailleurs. Il a fait le tour du monde et il a décidé de trouver refuge au Maroc, pays dont il est tombé amoureux il y a 10 ans et qu'il a déclaré comme étant sa maison il y a 7 ans. Il a le talent, l'anticipation, la vision et la précision des grands. Le tout avec une âme d'enfant intacte que le dessin animé Goldorak a nourri quand il avait 8 ans. Il s'appelle Hamed Aksas mais tout le monde l'appelle Actarus ! «Je suis devenu réalisateur grâce au dessin animé «Goldorak» et le pilote Actarus ! J'ai une brûlure au bras, le personnage aussi et à 8 ans je pensais que j'étais Actarus !», confie le réalisateur de Kabour et Lahbib qui a à son actif plus de 300 publicités dont la dernière campagne anti-tabac de la Fondation Lalla Salma pour la prévention et le traitement des cancers. La vidéo «Kta3e l'garo/ Stop Clope» met en scène un jeune homme qui, dans un jeu d'arcade, va gagner et perdre des vies... avant le game over qui marquera la fin. La morale : «Dans la vraie vie, tu n'as pas le droit à une deuxième chance. Dis non à la cigarette.»
Un univers bien trempé
Le réalisateur d'origine algérienne, qui est né en France a opté pour Los Angeles à l'âge de 21 ans après des études en arts appliqués et un BTS à Paris et Amiens. C'est aux Etats-Unis qu'il fait ses premiers pas dans l'industrie. Il est alors animateur d'effets spéciaux sur le célèbre long-métrage d'animation «Space Jam», mettant en scène Bugs Bunny aux côtés de Mickael Jordan. Après 7 ans de travail acharné dans l'animation 2D, Actarus déploiera ses talents dans la réalisation de spots publicitaires. Il compte aujourd'hui plus de 350 tournages à son actif à travers les 5 continents. «La publicité est une école pour moi. J'encourage souvent les boîtes marocaines de publicité à donner leur chance aux jeunes réalisateurs. C'est la publicité qui m'a permis d'en arriver là aujourd'hui, qui m'a donné cette capacité de pouvoir switcher vers n'importe quel univers.
En 10 plans, on doit écrire une histoire. C'est la plus belle des formations», continue le réalisateur qui décide de quitter les Etats-Unis après les attentats du 11 septembre pour rentrer au Maroc où il s'engage dans un pari fou. Passionné de science-fiction depuis toujours, lui qui a été bercé dans le monde des dessins animés pendant 10 ans, décide de mettre sa passion et sa connaissance au service du pays et de sa culture vaste. «J'ai monté un pilote de 52 min qui s'appelle Assas, une sorte de ghostbusters, version marocaine. Les monstres, ce sont des jnouns et beaucoup d'acteurs de renom m'ont suivi comme Driss Roukhe, Omar Lotfi ou encore Asmaa Khamlichi. Le projet est tombé à l'eau faute de budget et surtout un souci de croyances car la magie noire et les jnouns sont encore un sujet sensible au Maroc». Il enchaine alors les publicités avec sa touche fantastique et 3D qui donne des courts métrages stupéfiants où les monstres et les effets sont maitrises et bien choisis.
Il y a 3 ans, il signe un projet avec Inwi, une web série fantastique dont le succès est immédiat : «Switchers». «Personne n'y croyait ! J'ai eu 16 jours de tournage, un petit budget et le succès nous a dépassé, le public se l'est tout de suite approprié». En effet, la série a fait le buzz et elle a même été exportée en Algérie, en Tunisie et en France ! «Le concept est 100% marocain, c'est parti d'ici !», s'enthousiaste le réalisateur qui croit en le potentiel du Maroc, de sa créativité et de ses techniciens. «Nous n'avons pas besoin de faire comme les autres, comme l'étranger, on a tout ici pour créer de bons concepts. Je réactive les codes du storytelling des années 80 à la Spielberg, à l'américaine mais en m'imprégnant du Maroc et de la culture marocaine ! Ce qui me touche, c'est notre culture à nous ! La famille est au cœur de tout chez moi. Dans toutes mes séries, il y a la famille marocaine !». Et cet amour pour le Maroc, la famille, la société, Actarus l'a utilisé pour sublimer la troisième saison de «Kabour et Lahbib» avec Hassan El Fed et Haytam Miftah.
Un nouveau regard sur «L'couple»
Ces deux dernières années, le Maroc a vécu les aventures de «L'couple», le sitcom avec Hassan El Fed en Kabour diabolique et Dounia Boutazout en Chaïbia désespérée. Pendant une saison, ils n'étaient que tous les deux. L'année dernière, d'autres personnages s'ajoutaient dont Lahbib, incarné par un Haytam Miftah, méconnaissable et d'une précision déconcertante, une sorte de campagnard simplet et mystérieux à la fois. Deux saisons réalisées par Amir Rouani ! Pour la troisième saison, la tâche de la réalisation a été attribuée à Hamed Askas avec de nouveaux challenges : une saison sans Chaïbia et loin de la campagne, dans le ville de Casablanca, sur un toit. «J'ai tout de suite dis oui ! C'est un challenge inouï. J'avais déjà travaillé avec Hassan El Fad sur les publicités d'Avito et l'entente a été immédiate. C'est un génie torturé, avec qui il n'est pas facile de travailler mais qui pousse vers le haut !», explique le réalisateur qui avoue avoir prolongé le travail d'Amir Rouani qu'il considère comme exceptionnel en amenant sa touche à lui. «J'adore le Maroc, je le regarde différemment, avec un regard d'enfant. La mosquée était une évidence à mettre dans le cadre. Avec «Switchers», ça bougeait beaucoup, là, il fallait que ça reste fixe, il s'agissait de travailler le cadre. Ma grande idée aussi : les shadow/light. Le Maroc m'a appris à être débrouillard. J'ai développé des techniques !». En effet, en plus de la technique, Actarus se dit avoir été chanceux d'avoir travaillé avec de véritables professionnels. «Si le sitcom cartonne, il n'y a pas de secret, Hassan et Haytam ont mis 5 mois à écrire tout ça ! Il faut encourager les artistes à prendre le temps d'écrire. Avec les appels d'offres, c'est une guerre, on leur donne 15 jours pour écrire et répondre ! Ce n'est pas possible même avec tout le talent du monde». 9 jours de tournage, 3 épisodes et demi voire 4 par jour, le challenge était de travailler vite mais bien en changeant le fond à chaque épisode et ne pas répéter les mêmes plans. «Ce sont deux grands professionnels ! Je n'avais pas à faire de direction d'acteur tellement ils étaient imprégnés de leur concept. Mon rôle était de les mettre à l'aise et de garantir la meilleure des ambiances pour qu'ils puissent se lâcher et ne se concentrer que sur leur jeu. Généralement, une prise suffisait ! C'était incroyable», continue le réalisateur qui confie que les personnages de Lahbib et de Kabour sont partout, au Maroc, en Algérie, à l'étranger ! «Les immigrés se reconnaissent dans cette série !». Passionné et optimiste, il a vu beaucoup de belles choses arriver artistiquement ces 10 prochaines années avec cette nouvelle vague de jeunes réalisateurs comme Rouani, Moatassim, les frères Naciri, pour ne citer qu'eux...Celui qui souhaite créer de la magie autrement, est fidèle à son envie de science-fiction et de films fantastiques tout en restant ouvert à tout. Inspiré de Fellini comme de Spielberg, il se voit faire des films pop corn à la marocaine ! Il ne se revendique pas encore réalisateur de films d'auteur. «Je me sens encore enfant. J'ai envie de m'évader et de faire évader les gens aussi ! Qu'on oublie nos vies compliquées le temps d'un film», avoue Hamed Aksas avant d'avancer avec beaucoup d'humilité et de sagesse : «Il n'y a pas de meilleurs réalisateurs ! Chacun a sa sensibilité et il y a de la place pour tout le monde. Soutenons-nous»


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