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Comprendre la loi de Finances en 5 questions (5)
Publié dans Les ECO le 12 - 05 - 2017

Les Inspirations ECO a posé cinq questions à l'économiste Mohamed Benmoussa pour décrypter durant la semaine du 8 au 12 mai, la loi de Finances 2017. Il répond aujourd'hui à la cinquième et dernière question.
Les Inpirations ECO : Que pensez-vous du niveau des postes d'emploi prévus par le PLF ?
De quoi parlons-nous au juste ? De 24.000 nouveaux postes de fonctionnaires ! Comparez ce chiffre aux 1,3 million de Marocains en situation de chômage et aux 13 millions de personnes inactives et vous serez édifié. Au risque de vous surprendre, ce chiffre d'emplois publics ne représente pour l'économiste que je suis aucune importance particulière. Il n'a qu'une vocation politique, pour ne pas dire politicienne : il est destiné à adresser un message aux syndicats des fonctionnaires, pour leur témoigner la bonne volonté du gouvernement qui continue de recruter.
Pour lutter contre le chômage, en particulier des jeunes diplômés, cette méthode est aussi efficace que mettre un cataplasme sur une jambe de bois. Elle permet simplement d'acheter une paix sociale factice et provisoire bâtie sur des malentendus. Bien sûr que l'Etat (et les collectivités locales) doivent recruter chaque année pour apporter du sang neuf au corps des fonctionnaires des administrations centrales, déconcentrées et décentralisées, mais les départs naturels à la retraite doivent excéder ces recrutements pour forcer ces administrations à se réorganiser, à mutualiser leurs fonctions supports et moyens, à externaliser les tâches sans valeur ajoutée, à simplifier leurs procédures notamment à travers la numérisation et à gérer leurs personnels suivant des critères d'efficacité et de performance. L'enjeu est de réaliser des gains de productivité pour réduire le poids des charges de fonctionnement et de personnel, qui pèsent pour près de 19% et 11% respectivement de la richesse nationale.
L'Etat, qui est déjà très lourdement endetté, n'a pas vocation à produire des emplois non marchands sans utilité économique. Il détruirait une partie de la richesse globale du pays en réduisant le capital immatériel de la nation et en faisant perdurer un faible niveau de productivité des facteurs. À terme, il se mettrait dans une situation d'incapacité à assumer ses fonctions régaliennes de sécurité, d'éducation et de santé.
Le Maroc est à la croisée des chemins et il a plus que jamais besoin d'un gouvernement qui s'adresse aux Marocains avec un langage de vérité. Le chômage ne pourra être résorbé que par des emplois marchands. Toute promesse d'une solution d'une autre nature ne serait qu'imposture. Et les emplois marchands, c'est l'entreprise privée qui les crée. Tout doit donc être fait pour que les entreprises marocaines puissent obtenir aisément des financements bancaires, remplir leurs carnets de commandes, bénéficier d'une priorité nationale sur les marchés publics, encaisser rapidement leurs créances, notamment publiques, profiter des transferts technologiques et des contrats de sous-traitance émanant des firmes multinationales signataires des conventions d'investissements avec l'Etat, jouir d'une sécurité fiscale tout en payant loyalement leurs impôts et bien entendu, accéder à une main-d'œuvre qualifiée et à un personnel d'encadrement performant.
Ce dernier point est central car il conditionne le succès de toute politique économique dite de l'offre, c'est-à-dire favorable à l'entreprise. Or, le bilan de notre pays en matière d'éducation est pour le moins inquiétant. Le taux d'analphabétisme et les inégalités d'accès à l'enseignement secondaire restent élevés. La massification de l'enseignement primaire s'est accompagnée d'une baisse généralisée du niveau des élèves. La qualité des enseignants s'est détériorée et les résultats enregistrés en termes d'apprentissage situent le Maroc défavorablement par rapport à des pays ayant des revenus comparables ou même inférieurs. Le mauvais classement international des jeunes marocains âgés de 10 ans en termes de lecture et de calcul suggère qu'ils auront vraisemblablement des effets irréversibles sur leur développement cognitif à long terme, et cela affectera négativement leur productivité à l'âge adulte.
L'enseignement supérieur est également touché par ce recul qualitatif, créant une dégradation de la valeur intrinsèque des diplômes et de l'employabilité des jeunes diplômés. Quant à la réglementation du travail, c'est tout le logiciel syndical qui doit être reformaté. Nous devons nous inspirer des modèles sociaux qui ont réussi en Scandinavie, en Allemagne et plus récemment en Italie avec le «Jobs Act» de Matteo Renzi, pour passer du concept de sauvegarde de l'emploi à celui de protection du salarié, ce qui signifie un assouplissement des contraintes du Code du travail, une suppression de l'autorisation administrative de licenciement pour raisons économiques et un relèvement des seuils sociaux, mais en même temps un renforcement des droits à la santé, à l'information et à la formation à l'intérieur de l'entreprise, un accès garanti par l'Etat à des programmes gratuits de remise à niveau et de reconversion et un relèvement très significatif des indemnités de chômage en termes de salaires et de durée de couverture, tant pour les ouvriers et employés, que pour le personnel d'encadrement et de direction. Sans cette révolution culturelle des syndicats et du patronat qui les transformerait en partenaires de lutte contre le chômage, et sans une volonté acharnée du gouvernement d'inspirer avec intelligence et d'organiser avec compétence cette transformation culturelle, l'emploi restera pour une grande partie des Marocains, et plus particulièrement pour les jeunes diplômés et les femmes sans formation, l'impossible droit et l'inaccessible dignité auxquels ils pourront continuer de rêver jusqu'au crépuscule de leur vie.


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